Tout l’été, le Nouveau Casino propose son propre festival, le « Color Music Estival » dans le cadre duquel la salle parisienne voit se produire des artistes aussi variés qu’intéressants. C’est donc dans ce lieu intimiste et charmant (les ballons au plafond, c’est effectivement très zouli) que nous nous rendons ce soir pour assister aux prestations des parisiens de TALIA et des néo-zélandais de THE DATSUNS.
THE DATSUNS + TALIA
Écrit par Gus sur 26 août 2013


On commence avec TALIA, trio français qui s’était fait remarquer en 2008 avec la sortie de son premier album, l’excellent « Cockroach Killer » et sa place en finale du concours Oüi FM/Myspace. Les parisiens, signés l’an dernier sur le label indépendant anglais Brave Soul Records, sont en train de faire leur trou outre-manche avec une fanbase clairement anglophone. A l’écoute de « Permanent Midlife Crisis », qui a séduit la rédac en début d’année, on comprend pourquoi.
J’étais plutôt content de les découvrir sur scène pour profiter de mélodies accrocheuses et dansantes. Je ne suis pas déçu car leur son très « brut » met en valeur la voix particulière de Nicolas Costa. Il est parfaitement retranscrit sur scène, ce qui fait des merveilles sur le rock qu’offre TALIA : « Every Minute Every Hour » est clairement un tube à haut potentiel. Vissé à son pied de micro, le chanteur assure ses parties et ses refrains immédiats remplissent à merveille nos esgourdes. Arnaud attaque sa batterie de façon métronomique et puissante et fait instantanément taper du pied. Quant à Alice, plutôt discrète derrière sa basse, ses lignes viennent très bien soutenir ses deux comparses. Un très bon moment musical qui confirme tout leur talent de composition.
Toutefois les trois musiciens semblent trop distants, et ne communiquent pas avec le public (à peine quelques mots échangés entre les morceaux c’est trop peu). C’est carré, mais on sent que leur concentration prend le pas sur leur musique, ce qui fait que, passé un moment on a le sentiment d’écouter l’album dans son salon… Dommage car on sent réellement un gros potentiel chez TALIA… On vous transmettra d’ailleurs les dates des futurs concerts pour que vous puissiez juger par vous-même.

Après une courte pause, place à la tête d’affiche du jour : THE DATSUNS. Le combo existe depuis le début des années 2000 mais a été un peu oublié malgré des débuts tonitruants. Le quartet se produit également sans son guitariste Phil Somervell (jeune papa, toutes nos félicitations), remplacé au pied levé par Steve Lowe (TOKYO DRAGONS).
Et là, c’est parti pour une heure de garage rock hyper efficace qui nous renvoie au CBGB dans les années 70. Un rock bien agressif et affuté, mené d’une main de maître par Dolf De Borst, qui dès le début est à 11 et va haranguer le public (étrangement peu réceptif…) dès que possible.


Son degré de sueur n’est égalé que par celui du guitariste Christian Livingstone, qui martyrise son instrument pour délivrer une performance haute en intensité, surtout sur ses solis particulièrement inspirés. Mention spéciale à « Motherfucker From Hell », qui met à terre tout auditeur normalement constitué.
Tout le groupe est à fond du début à la fin, enchainant bombe sur bombe, tel un MC5 des grandes années. Ben Cole martèle à s’en démettre les épaules et ses rythmiques punkisantes font le bonheur d’un Nouveau Casino désormais plein à craquer. Même Steve Lowe, plutôt discret, affiche un sourire radieux et assure ses parties de main de maître malgré sa récente intégration dans le groupe. Tour à tout boogie, hard, pop, punk, garage, THE DATSUNS aligne tube sur tube (n’étant pas familier de la musique du combo je n’ai pas retenu la setlist, mais c’était vraiment un très très bon set). La débauche d’énergie parviendrait presque à faire oublier le côté un poil répétitif de leurs chansons, qui finissent un peu par se perdre dans un mix pas toujours heureux (les premières notes de « Gods Are Bored » sont un massacre auditif).
Avec un titre d’album comme « Death Rattle Boogie », on était en droit de s’attendre à quelque chose de fort, on l’a eu. Les kiwis ne laissent aucun doute après leur prestation de ce soir : THE DATSUNS est un groupe au talent indéniable, qui mérite clairement toute votre attention (plus que celle du public un peu amorphe de ce soir) et que l’on reverra dès que possible.
Des soirées rock comme celle-là, j’en redemande !!
Crédit photos : Shyanna.