MARILLION

Écrit par le 5 mars 2013

Premier concert de l’année en ce vendredi 18 janvier 2013 et première fois dans la salle du Trianon à Paris pour profiter de la légende du rock progressif anglais : MARILLION. Le groupe vient, pour deux soirs consécutifs, défendre son nouvel album « The Sounds That Can’t Be Made » sorti en septembre dernier.

Premier petit contretemps de la soirée, la neige tombe assez lourdement dans la capitale et, comme on pouvait s’y attendre, c’est le bordel. Nous mettrons plus de deux heures à atteindre la salle de concert, arrivant juste à temps pour le concert de MARILLION, mais ratant l’intimiste performance du guitariste AZIZ IBRAHIM (dont je vous recommande le travail si vous êtes amateurs de mélodies enchanteresses).

On prend donc un petit peu de temps pour admirer le cadre du Trianon et son ambiance de théâtre XVIIème absolument superbe. Les balcons travaillés et l’atmosphère chaude et intimiste mettent le spectateur immédiatement à l’aise. On comprend qu’il est hors de question de voir du pogo ce soir, le public frisant la moyenne de 40 ans n’est clairement pas la pour ça.

MARILLION

MARILLION concert

La salle affiche complet (le samedi aussi d’ailleurs), un simple coup d’œil permet de voir que l’orga a prévu large, tant il reste de la place. Dès l’arrivée des musiciens on comprend que ce confort sera réellement agréable pour profiter de la musique profonde proposée par MARILLION.

Steve Rothery lancera le spectacle avec quelques accords de sa guitare, rejoint immédiatement par l’ensemble des musiciens. Steve Hogarth arrive quelques secondes après, portant une djellaba blanche pour lancer le premier morceau du dernier album : « Gaza ». Dix-sept minutes (oui oui oui, 17) d’une mélopée arabisante, alternant entre de multiples ambiances, tantôt dures, tantôt bien plus douces. Les riffs de Steve Rothery oscillent entre le métal et le rock atmosphérique, sans que la transition ne soit douloureuse. Pete Trawavas et sa basse ronflante et délicate pose les bases de cette imposante construction musicale.

Un minimum de concentration nous révèle un détail capital : chaque note, de chaque instrument est audible. L’ingénieur du son présent ce soir est un véritable orfèvre. L’acoustique est ici somptueuse, et son travail magnifie la musique, alors que la voix de Steve Hogarth vient nous exploser au visage, dans toute sa subtilité et sa délicatesse. Le chanteur est habité par un texte très dur, traitant de la situation des réfugiés de Gaza (il précisera tout de même que ce n’est pas une chanson contre Israël, mais contre « tout notre putain de monde »). Ce premier morceau est donc une gigantesque claque dans mon visage de néophyte. MARILLION est absolument irréprochable sur tous les aspects.

Les morceaux s’enchainent, faisant la part belle à « Sounds That Can’t Be Made », dont pas moins de 5 extraits seront joués ce soir. A noter le magnifique et délicat « Pour My Love » qui voir le sieur Hogarth passer derrière un piano pour rendre toute la beauté des échanges de claviers entre Mark Kelly et lui. Cette ballade donnera envie à de nombreux couples des premiers rangs d’échanger un petit câlin délicat, ce qui arrache un sourire fugace à Pete Trewavas, parfaitement à l’aise durant toute sa performance.

Il est réellement impossible de correctement commenter ce concert, tant la magie perdurera tout au long de la soirée. Pas une fausse note, pas un écart, pas un moment plus bas qu’un autre. Tout le show sera à l’image de la salle, chaleureux, délicat et intimiste. « The Sky Above The Rain » et son jeu de lumières irréprochable force l’admiration tout au long de ses dix minutes de mélodie pure, durant lesquelles Ian Mosley démontre un jeu de batterie tout en finesse et en élégance. Une autre chanson à la beauté quasi-divine, durant laquelle le feeling des musiciens et la cohésion parfaite du groupe est à saluer.

MARILLION Steve Hogarth Live
MARILLION concert live

Les classiques « The Great Escape » et « Man Of A Thousand Faces » seront les seuls morceaux datant d’avant le 3ème millénaire (1994 et 1997 respectivement) à être joués ce soir. Il apparaît alors qu’aucun groupe au monde ne parvient à mêler l’évolution et la cohérence discographique, tant ces « vieilleries » ne dépareillent pas des extrais de leur dernier album, sans pour autant sonner exactement à l’identique.

La performance de MARILLION sera émaillée de petites interventions de Steve Hogarth, qui s’amuse à plaisanter avec le public : « Nous avons eu une journée difficile, mais jouer à Paris en vaut toujours la peine. », « Ah, on me fait signe qu’il nous reste 5 minutes, mais c’est dommage, on a encore un morceau de 15 minutes à jouer. ». Il signalera aussi les problèmes techniques du groupe : « Juste avant de faire les balances, on s’est rendus compte que l’ordinateur qui nous sert à lancer les effets est tombé complètement en rade. Du coup Ian (Mosley) s’est démené pour le réparer à temps, et on peut dire qu’il s’en est vraiment sorti à la dernière minute vu qu’il le faisait toujours pendant « Gaza ». » L’ensemble des musiciens est visiblement ravi de l’accueil qui lui est réservé et cela se ressent dans la chaleur dégagée tout au long de la soirée. Le concert s’arrête après 1h30 et seulement 9 morceaux sans que l’on ait vu le temps passer. On ressort donc conquis, et on va directement se plonger dans la discographie des anglais afin de mieux découvrir ce groupe qui nous a appris à l’adorer en à peine une soirée.

Toutefois la performance fut en partie détériorée par une frange insupportable du public qui, non content d’enchainer bière sur bière, se permettra de gueuler tout son saoul pour commenter l’ensemble des morceaux (se permettant au passage de me vriller le tympan toutes les 5 secondes). En fait à mesure que le concert avance, des commentaires insupportables d’arrogance et de pédanterie se feront entendre. Certains allant même jusqu’à brailler les morceaux qu’ils veulent imposer au programme (spéciale dédicace à mon voisin, un nain bourré de 50 ans, que si je le retrouve, j’lui pete les genoux… mais en toute amitié bien sur.) Cette attitude insupportable venant de plus en plus de gens (y compris un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années qui commentent la structure des morceaux pendant une partie du concert) et les demandes d’un silence courtois étant généralement ignorée, votre serviteur assistera au rappel depuis la salle du bar qui bien qu’accolée à la salle de concert n’est absolument pas bruyante.

En définitive, l’un des plus beaux concerts qu’il m’ait été donné de voir, un groupe au sommet de son art, une musique merveilleuse qui confirme le statut de MARILLION comme l’un des plus grands du rock progressif. Une salle sublime, le meilleur ingénieur du son que j’ai jamais entendu à l’œuvre et un jeu de lumière minimaliste, en ont fait un instant unique à vivre au moins une fois dans sa vie. En un seul mot : parfait.

Merci messieurs.

Setlist MARILLION :
« Gaza »
« Ocean Cloud »
« Pour My Love »
« Neverland »
« Power »
« Sounds That Can’t Be Made »
« The Sky Above The Rain »
« The Great Escape »
« Man Of A Thousand Faces »
Rappels :
« Warm Wet Circles »
« That Time Of The Night »

Lien vers le site du groupe

Les photos utilisées proviennent des sites suivants : www.pledgemusic.com, www.rocknconcert.com


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