La salle affiche complet (le samedi aussi d’ailleurs), un simple coup d’œil permet de voir que l’orga a prévu large, tant il reste de la place. Dès l’arrivée des musiciens on comprend que ce confort sera réellement agréable pour profiter de la musique profonde proposée par MARILLION.
Steve Rothery lancera le spectacle avec quelques accords de sa guitare, rejoint immédiatement par l’ensemble des musiciens. Steve Hogarth arrive quelques secondes après, portant une djellaba blanche pour lancer le premier morceau du dernier album : « Gaza ». Dix-sept minutes (oui oui oui, 17) d’une mélopée arabisante, alternant entre de multiples ambiances, tantôt dures, tantôt bien plus douces. Les riffs de Steve Rothery oscillent entre le métal et le rock atmosphérique, sans que la transition ne soit douloureuse. Pete Trawavas et sa basse ronflante et délicate pose les bases de cette imposante construction musicale.
Un minimum de concentration nous révèle un détail capital : chaque note, de chaque instrument est audible. L’ingénieur du son présent ce soir est un véritable orfèvre. L’acoustique est ici somptueuse, et son travail magnifie la musique, alors que la voix de Steve Hogarth vient nous exploser au visage, dans toute sa subtilité et sa délicatesse. Le chanteur est habité par un texte très dur, traitant de la situation des réfugiés de Gaza (il précisera tout de même que ce n’est pas une chanson contre Israël, mais contre « tout notre putain de monde »). Ce premier morceau est donc une gigantesque claque dans mon visage de néophyte. MARILLION est absolument irréprochable sur tous les aspects.
Les morceaux s’enchainent, faisant la part belle à « Sounds That Can’t Be Made », dont pas moins de 5 extraits seront joués ce soir. A noter le magnifique et délicat « Pour My Love » qui voir le sieur Hogarth passer derrière un piano pour rendre toute la beauté des échanges de claviers entre Mark Kelly et lui. Cette ballade donnera envie à de nombreux couples des premiers rangs d’échanger un petit câlin délicat, ce qui arrache un sourire fugace à Pete Trewavas, parfaitement à l’aise durant toute sa performance.
Il est réellement impossible de correctement commenter ce concert, tant la magie perdurera tout au long de la soirée. Pas une fausse note, pas un écart, pas un moment plus bas qu’un autre. Tout le show sera à l’image de la salle, chaleureux, délicat et intimiste. « The Sky Above The Rain » et son jeu de lumières irréprochable force l’admiration tout au long de ses dix minutes de mélodie pure, durant lesquelles Ian Mosley démontre un jeu de batterie tout en finesse et en élégance. Une autre chanson à la beauté quasi-divine, durant laquelle le feeling des musiciens et la cohésion parfaite du groupe est à saluer.