Auto-produit mais accompagné par Markus Teske pour le mix et le mastering, SINBREED a su, avec « Shadows », donner naissance au petit frère légitime et attendu de leur premier album « When Worlds Collide », déjà couronné de succès à sa sortie en 2010. Le premier single « Bleed », qui ouvre « Shadows », est un bon exemple de leur touche personnelle. Il est typique du genre mais reste invariablement en tête comme un pur produit pop. Je me suis surpris à chanter le refrain à tue-tête dans ma bagnole, c’est dire ! Bon nombre des titres de « Shadows » ont cet effet, d’ailleurs, comme par exemple « Reborn », « Call To Arms » ou bien « Standing Tall ».
L’album s’écoute sans peine, les morceaux défilent mais ne se ressemblent pas. Chacun a son univers mélodique, son histoire, et à aucun moment on ne se demande si on est bientôt arrivé. Pour les férus de sémantique, « Shadows » est aussi loin des clichés textuels du genre à base de dragons et de preux chevaliers. L’album explore des tréfonds, oui, mais pas ceux des Enfers, plutôt ceux de l’âme et de l’esprit humain. Un fil d’Ariane est déroulé tout au long des chansons : la dualité de l’esprit humain, la capacité de l’Homme à gérer ses différentes facettes et à faire face à ses propres démons. A l’écoute, on suit ce fil sans peine, plongeant dans le labyrinthe de son propre esprit avec délectation.
Si vous êtes comme moi, habituellement hermétique au genre, SINBREED constitue une bonne entrée en matière dans le monde du power/speed métal, un voyage éducatif qui vous donnera peut-être envie d’en apprendre plus. Et si vous êtes un fan d’ HELLOWEEN et autres BLIND GUARDIAN, foncez, tout simplement !
Avec toutes mes excuses aux fans de speed/power pour les stéréotypes énumérés tout au long de cette chronique !
LEELOO