TOP TEN 2021 / Version GUS

Écrit par le 21 janvier 2022

Les 10 meilleurs albums de l'année Version Gus.

Et bis repetita comme dirait l’autre. 2021 n’a été qu’une redite de 2020 en toujours plus déprimante. Sauf que cette fois-ci, impossible de continuer à retarder les sorties d’albums. Ce qui a fait beaucoup, beaucoup trop de sorties, et qui a clairement fait qu’écouter tout cette année fut particulièrement impossible.

D’autant plus impossible que mes albums du top 10 se sont accrochés à mes oreilles dès les premières écoutes, pour ne jamais en sortir. C’est d’ailleurs ça qui a fait la différence sur le long terme. Et même si GOJIRA, GREENLEAF et bien d’autres ont longtemps été dans la course, c’est sur la durée que tout s’est joué.

Et donc, sans plus attendre : let’s rock mofos !

G.

10 / POWERWOLF

"Call Of The Wild"

10 - POWERWOLF - Call Of The Wild

Ça y est, nous y voilà. Un top 10 s’ouvre enfin sur POWERWOLF. Et donc je peux officiellement faire mon coming-out de vulgaire plébéien : j’adore ce groupe.

Oui, c’est toujours pareil. Des mélodies simples et instantanées, portées par un chanteur quasi lyrique qui aboutissent toujours sur des claviers grandiloquents et des refrains pensés pour vous rentrer dans le crâne dès la première écoute.

Oui, ils ont toujours ce même univers syncrétique à base de loups garous servant de guerriers à Dieu, de nonnes sexys, d’une sexualisation des rites, le tout dans une vision très ésotérique et volontairement profane des codes religieux.

Mais il faut dire ce qui est : ils sont au power metal ce que MOTORHEAD est au rock. Le travail est toujours extrêmement qualitatif et sublimement produit et je prends toujours le même plaisir à chanter et danser sur les nouveaux hymnes proposés par le quintet.

« Call Of The Wild » se permet tout de même de proposer des petites nouveautés, comme le quasi-celtique « Blood for Blood (Faoladh) » ou la version française de « Bête Du Gévaudan », interprétée dans un français impeccable.

POWERWOLF persiste et signe sans chercher à faire évoluer l’opinion qu’on avait d’eux. Et moi ça me va très bien comme ça.

Morceaux recommandés : « Undress To Confess », « Alive Or Undead », « Varcolac ».

9 / KHEMMIS

"Deceiver"

09 - KHEMMIS - Deceiver

On a tous des groupes dont on est tellement fans que dès qu’on en parle, on ressemble à l’un des témoins de Jéhovah. Moi, depuis 2016 c’est KHEMMIS. Il faut dire qu’avec « Hunted », le quatuor américain a sorti l’un des meilleurs albums de heavy/doom de ces vingt dernières années, raison suffisante pour attendre toutes leurs sorties avec impatience.

J’avoue avoir eu peur en apprenant le départ du bassiste Dan Beiers, étant donné l’importance de la section rythmique de la formation. J’avais un peu raison et son absence se fait sentir par moments. Ce qui fait que « Deceiver » n’est qu’un très bon album.

Avec 6 morceaux pour 41 minutes, KHEMMIS tente de trouver un nouvel équilibre et se met sur la meilleure des voies possibles. J’ai été bluffé par des chœurs bien plus percutants que par le passé, qui permettent de jouer encore plus sur les contrastes et les changements de rythme. Les riffs tabassent, le chant est impeccable et les morceaux s’enchaînent dans une cohérence et une logique qui force le respect, à tel point qu’on redémarre l’album sans s’en rendre compte tant le plaisir est continu.

Avec « Deceiver », KHEMMIS continue de confirmer qu’il est un groupe immanquable, dont je continuerai de prêcher la parole pour un bon moment.

Morceaux recommandés : « Living Pyre », « Obsidian Crown », « The Astral Door ».

8 / ECLIPSE

"Wired"

08 - ELCIPSE - Wired

Voilà, donc le vent qui souffle, c’est juste Shyanna qui vient de soupirer. Parce qu’en terme de prévisibilité, ECLIPSE, ça se pose là et que du coup leur présence dans mon top 10 est aussi surprenant qu’un ministre en marche qui dit une connerie.

Mais en même temps je suis censé faire quoi moi ? Je veux dire quand on a des hymnes à la pelle, envoyés par un groupe qui non seulement maîtrise la recette mais en plus de ça se permet de rester constant sans jamais se répéter, comment résister ?

« Wired » est de ces albums qu’on fredonne immédiatement sans s’en rendre compte. Entre les refrains imparables, les mélodies qui tuent, et une section rythmique qui fait taper du pied en continu. Toujours superbement produit, avec un son aussi puissant que clair, on chante en chœur les tubes d’Erik Mårtensson, en se demandant quand est ce qu’on va pouvoir en profiter en live.

A ce stade, on peut juste dire que c’est un album d’ECLIPSE, tant les suédois dominent leur créneau de la tête et des épaules. Mais ça serait oublier le fait que sans jamais trop s’éloigner des standards qu’ils ont eux-mêmes fixés, ils réussissent à ne jamais donner dans la facilité ou dans la redite. Et ça fini d’imposer ECLIPSE comme un groupe incontournable.

Morceaux recommandés : « Run For Cover », « Poison Inside My Heart », « We Didn’t Come To Lose ».

7 / DANKO JONES

"Power Trio"

07 - DANKO JONES - Power Trio

A ce stade, que reste-t-il à dire sur la musique de DANKO JONES ? Depuis 25 ans, les canadiens sont sur la même ligne : « Rock’n’Roll baby ». Et, oh surprise ! « Power Trio » c’est exactement ça.

Alors bien sûr, il y a toujours de petits ajustements. Par exemple, ce dernier effort est un peu plus bluesy et gras que son prédécesseur. Il est aussi bien plus cohérent à mon goût. Mais de manière globale, on reste sur le travail artisanal qui sent bon le hard sans compromis de l’âge d’or et apparaît comme un phare à suivre pour le reste de la scène.

Le trio est impeccable de A à Z, JC Calabrese (basse) et Rich Knox (batterie) sont loin d’être les faire valoir d’un leader charismatique et forme l’une des sections rythmique les plus carré et redoutable qui soient.

« Power Trio » vous crie à la gueule que le rock c’est aussi savoir s’éclater en restant simple (sans jamais faire dans la facilité. A grand renfort d’hymnes, de singles ravageurs et d’une énergie continue, cet opus confirme que DANKO JONES est un grand nom du hard rock, dont la discographie ne faiblira jamais.

Morceaux recommandés : « Flaunt It », « Ship Of Lies », « Get To You ».

6 / MAMMOTH W.V.H.

"Mammoth W.V.H."

06 - MAMMOTH W.V.H. - Mammoth W.V.H.

En 2008, quand VAN HALEN annonce que son nouveau bassiste n’est autre que Wolfgang Van Halen, fils d’Eddie. J’ai dit « népotisme » et j’ai complètement fermé la porte. En 2020 le single « Distance », écrit par Wolfgang à la mémoire de son père m’a fait chialer et m’a fait réviser mon jugement sur l’homme.

A tel point que son premier album solo, sous le nom MAMMOTH W.V.H. fait clairement partie des albums que j’ai le plus écouté. Certaines critiques lui reprochent de ne pas prendre de risques. Il faudra m’expliquer à quel moment proposer un hard mélodique, puissant, fun, honnête, bourré de refrains qui tuent et avec des compositions millimétrées c’est un problème.

Le multi instrumentiste s’est occupé de tout (ce qui donne le très amusant clip de « Don’t Back Down ») et franchement j’ai été obligé de vérifier plusieurs fois que c’était bien le cas ; Parce que tout défonce. La batterie est ultra carrée, la basse déroule ultra proprement et les riffs sont juste efficace.

Avec une identité déjà très affirmée et une capacité à proposer énormément de variations tout en restant cohérent, Wolfgang Van Halen offre un sublime album qui augure une carrière solo à suivre avec énormément d’attention.

Morceaux recommandés : « Mammoth », « Don’t Back Down », « Mr Ed ».

5 / AYRON JONES

"Child Of The State"

AYRON JONES - Child Of The State

Quand on établit un top de l’année, il y a deux indicateurs à prendre en compte : combien de fois l’album a été écouté et combien de temps après sa sortie a eu lieu la dernière fois. Pour « Child Of The State », les réponses sont 54 fois en entier et 8 mois après sa sortie.

Et même après tout ce temps, je ne me suis pas lassé de la voix suave et puissante d’AYRON JONES, de son blues matiné de grunge, de la déferlante émotionelle de morceaux comme « Mercy », « Take Me Away » ou « Baptized In Muddy Waters ».

Avec un album aussi unique que personnel, le musicien trace sa propre route, en mariant les styles pour créer un blues rugueux et puissant qui ne peut venir que de sa ville natale de Seattle. Mais au delà de la fusion des styles, c’est bien la qualité des morceaux qui prime, et chaque auditeur aura son petit chouchou, sans pour autant pouvoir pointer du doigt un ou deux qui seraient en deçà du rester.

C’est cette qualité globale qui réhausse encore la qualité de « Child Of The State », pour imposer AYRON JONES comme un artiste à suivre de très près.

Morceaux recommandés : « Emily », « Spinning Circles », « Mercy ».

4 / LORD OF THE LOST

"Judas"

04 - LORD OF THE LOST - Judas

Si un jour vous entendez Shyanna dire qu’au fond je suis une gothique de 16 ans qui bave devant les beaux gosses à voix grave, sachez qu’elle a raison, et qu’elle parle entre autres de mon affection pour LORD OF THE LOST.

En même temps quand on propose un double album de 104 minutes qui file à la vitesse de la lumière et qui ne sombre jamais dans des longueurs usantes, comment ne pas être fan ?

Chris Harms a enfin réussi à trouver l’équilibre entre sa voix caractéristique, les mélodies, l’électronique et des ambiances majestueuses, qui manquait à la discographie du groupe.

En utilisant le motif de Judas pour raconter la damnation (disque 1) et la rédemption (disque 2), le groupe offre des motifs qui reviennent et se répètent aux moments adéquats pour tisser une toile envoûtante, presque religieuse, que l’on aimerait voir interprétée sur scène avec les moyens adéquats.

En manipulant à bon escient les clichés des styles explorés, les allemands élèvent encore le niveau de leur musique pour enfin délivrer l’album dont on les sentait capable. « Judas » est une œuvre grandiose qui propulse LORD OF THE LOST comme une nouvelle référence pour tous les amateurs de metal gothique grandiose et riche à tous les niveaux.

Morceaux recommandés : « Born With A Broken Heart », « The Death Of All Colours », « Viva Vendetta », « Argent », « The Heart Is A Traitor », « Priest ».

3 / FRANK CARTER AND THE RATTLESNAKES

"Sticky"

03 - FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES - Sticky

En 2020 FRANK CARTER ouvre son studio de tatouage, un rêve réalisé. Deux semaines après c’est le confinement. Du coup FRANK est un peu vénère. Sauf que pour passer sa colère, lui et son groupe décide de produire l’un des albums les plus fun, décomplexé et libérateur qui soit.

« Sticky », c’est l’album d’un keupon qui se sape en costard doré Gucci parce qu’il s’en fout et aime ça, se met des caisses en boites avec ses potes marginaux (LYNKS, CASSYETTES et Joe Talbot de IDLES) parce que c’est cool et finit la soirée à 180 sur l’autoroute en balançant des majeurs à tous les radars parce qu’on s’en fout, on est libre putain.

C’est un album de pur fun, dont les 28 minutes et 33 secondes passent à la vitesse de la lumière sans laisser le moindre répit. C’est un album qui fait du bien au cerveau dans le chaos ambiant, parce qu’il propose un tourbillon d’énergie positive, d’hymnes aux refrains fédérateurs et de compositions aussi affûtées qu’une lame de précision.

Avec ce 4ème opus, FRANK CARTER et ses RATTLESNAKES persistent, signent et s’imposent comme une force majeure du punk britannique. Une tuerie qui ne laissera personne indifférent.

Morceaux recommandés : Tout.

2 / MASTODON - "Hushed And Grim"

02 - MASTODON - Hushed And Grim

MASTODON est un grand groupe. A un moment, il va falloir que tout le monde accepte cet état de fait. En 20 ans d’existence, j’ose même dire qu’ils sont l’un des groupes les plus influents du metal moderne.

Et « Hushed And Grim » est l’aboutissement de cette grandeur. Point. Rien de plus à dire.

En laissant de côté le sludge redoutablement affûté de ses dernières sorties, le quatuor revient aux velléités prog et plus expérimentales de « Crack The Skye », en allant même jusqu’à incorporer les expériences extérieures de ses membres (on entend du GONE IS GONE sur de nombreux morceaux).

Le mur sonore initial laisse alors place à un enchevêtrement complexe et majestueux, riche en émotions, en noirceur et en catharsis. A tel point que le concept global de l’album, qui parle d’un arbre dans lequel les âmes des morts viennent se réfugier, est parfaitement retranscrit.

En expérimentant toujours plus dans sa façon d’appréhender la musique, MASTODON repousse ainsi sa zone de confort, et propose un double album d’une rare majesté, dans lequel tout tient parfaitement.

En parler plus longuement serait superflu, « Hushed And Grim » parle de lui-même. C’est un grand album qui fait date dans la carrière d’un immense groupe.

Morceaux recommandés : Tout. Sans discussion.

N° 1

WARDRUNA

"Kvitravn"

WARDRUNA Kvitravn album cover

Et donc sans aucune surprise, pour la deuxième année consécutive, un album sans lien apparent avec le rock trône au sommet de mon top de l’année. Sauf que cette fois-ci, pas d’égalité, parce que c’est impossible.

Dès la première écoute, il est devenu évident qu’il allait falloir faire très très fort pour déloger WARDRUNA. « Kvitravn » est un chef d’œuvre et je n’accepterais aucune discussion ou débat à ce sujet. Pour s’en rendre compte il suffit d’avoir des oreilles.

En réussissant le tour de force d’allier la recherche sonore de la saga « Runaljod » et la précision d’écriture de « Skald », Einar Selvik amène sa musique à de nouveaux sommets. Cet opus est un vrai voyage initiatique, une invitation à la méditation guidée à la rencontre des énergies de la nature.

Chaque chanson est un récit complet et l’ensemble mit bout à bout, se transcende pour offrir une expérience mystique et spirituelle tellement belle et intense qu’elle vient submerger quiconque saura lâcher prise et se laisser faire.

Prenez une heure, fermez les yeux et laissez-vous envahir par l’apaisement et la puissance de cette musique quasi religieuse. Vous verrez que l’expérience vous habitera pendant des semaines et qu’il vous sera alors impossible d’oublier cet album.

Une expérience unique, que l’on revit chaque fois comme si c’était la première.

Morceaux recommandés : Tout.

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