Mais la vraie question est pourquoi faire cette chronique ?
Faut que je te raconte, et pour comprendre faut savoir que mon groupe préféré c’est Blue Öyster Cult… je me baladais sans but dans les rayons d’un grand magasin soit disant réservé aux cadres et à la culture… et j’ai vu la première de couverture de ce livre dans un présentoir dédié à Lovecraft. Je me suis dit « Hahaha le truc racoleur quoi ! Et estampillé Hellfest en plus ! Vl’a pas le machin commercial ! ». Pour le délire je prends le livre et là… il s’ouvre tout seul sur les pages contenant un paragraphe sur… Blue Öyster Cult !
Tu le vois le délire ésotérique ? Ce livre me parlait ! Ce livre voulait que je le lise pour anéantir mes préjugés !
Sur l’édition du livre j’ai regretté deux choses : La première de couverture a été mal traitée du point de vue des couleurs, je ne comprends pas l’idée ou le concept, mais c’est très personnel. Je pense aussi qu’il manque un ruban marque page… une première de couverture plus sobre mais un ruban marque page ça aurait pas été déconnant.
Pour comprendre mon point de vue sur cet ouvrage, je dois d’abord dire que j’ai lu quasiment toutes les nouvelles de Lovecraft, et certaines plusieurs fois. J’ai également une biographie et des recueils de correspondances.
Malgré cette bonne connaissance de l’œuvre du maître, j’ai découvert au fil des pages quelques nouvelles et poèmes que je ne connaissais pas. Très bonne surprise donc du point de vue littéraire. De plus je trouve l’ouvrage très bien écrit, et je dois dire que tout ce qui est dit sur Lovecraft est parmi ce que j’ai lu de plus juste à son sujet.
Côté metal, ma connaissance se limite aux « Grands Anciens » et précurseurs comme Black Sabbath, Blue Öyster Cult, Mötorhead, etc… et j’écoute aussi beaucoup de Stoner/Desert Rock, de Punk Rock et de Rock Alternatif, Garage, Pub. Donc mes oreilles sont entraînées à absorber du lourd, mais j’ai tout de même découvert à la lecture de Cthulhu Metal des musiques qui m’ont un peu poussé à forcer l’écoute.
Si j’ai naturellement apprécié les premiers chapitres, sur les précurseurs du metal, ou les chapitres sur les groupes de Stoner, cette lecture m’a également permis de découvrir des groupes que je ne connaissais pas, bien que dans les styles que j’écoute, et de m’intéresser à des styles que je n’avais pas encore exploré. Par exemple Mekong Delta ou Morbid Angel, qui jouent des musiques à la limite de ce que je peux écouter sans me rouler en boule ! La prédominance des groupes de Black, Death, Doom Metal a été peu intéressante pour moi, mais c’est dans l’ordre naturel des choses, le metal a ainsi évolué et bien sûr cela intéressera les metaleux plus portés que moi sur ces styles.
Bien que la lecture de « Cthulhu – Metal » soit globalement plaisante, je pense que Sébastien Baert a été tenté d’écrire un ouvrage exhaustif et ça l’a amené à citer des groupes qui n’ont aucun rapport avec l’œuvre de H.P. Lovecraft. Il le dit lui-même d’ailleurs « Pour être exhaustif il nous faut citer… » tel ou tel groupe qui a utilisé un nom ou un titre de morceau étant totalement par hasard relié à l’univers de l’écrivain, et donc… on s’en fout !
J’ai trouvé lassant d’enchaîner certains paragraphes très courts sur des groupes qui parfois n’ont écrit qu’un morceau réellement inspiré d’une nouvelle d’HP Lovecraft. De ce fait j’ai mis un certain temps à terminer ma lecture. Je l’ai espacé en relisant certaines nouvelles de Lovecraft et ça a été une expérience très intéressante de le faire en écoutant des morceaux en rapport avec ce que je lisais. C’est pour cette raison que j’ai imaginé qu’on pouvait utiliser « Cthulhu – Metal » comme une encyclopédie… plus que comme un livre de plage ou de transports en communs…
Au final je dirai que je suis très fan de cet ouvrage. Je trouve particulièrement intéressant et intelligent d’avoir compilé toutes ces informations, sur Lovecraft lui-même, son œuvre et sur les musiques metal qui s’en inspirent. Je vais même le relire une fois cette chronique publiée, car rien que le fait de la taper me donne envie d’ouvrir « Cthulhu – Metal ». Bravo à Sébastien Baert pour ce gros travail de recherche et de compilation ! Merci à Benjamin Guerry pour la super préface !