DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2017

Écrit par sur 27 juin 2017

Après une première édition correcte mais perfectible, la version 2017 du Download Festival France annonçait son lot de changements. Point positif, le nouveau site dispose de plusieurs grands parkings gratuits qui peuvent accueillir l’ensemble des festivaliers. Par contre, l’entrée dudit parking est assez mal indiquée et les informations contraires récupérées au gré du trajet n’arrangent pas nos affaires. C’est donc après un certain temps d’attente que la team Rx3 pénètre sur la base aérienne 217. Premier constat : le nouveau site plus grand et mieux agencé permet d’accueillir plus de monde dans de meilleures conditions, pour profiter au maximum de l’offre du week-end !

Mais pas le temps de jouer les touristes, nous arrivons pile-poil pour le début du premier concert, le marathon du week-end peut commencer.

09,10 et 11 juin 2017 - B.A. 217 Brétigny-Sur-Orge

Vendredi 09

MALLORY KNOX

15h15 - 15h55 – Mainstage 2

Contrairement à l’année passée, l’entrée s’est visiblement bien passée. C’est donc un public déjà conséquent qui se presse pour profiter de la performance de MALLORY KNOX. Le quintet anglais ne ménage d’ailleurs pas ses efforts et place la barre très haut d’entrée de jeu. Visiblement ravi de l’accueil qui leur est réservé, ils se donnent à fond et ça fonctionne. La prestation est très efficace, reposant essentiellement sur son excellent duo de chanteurs. La complicité de Mikey Chapman et Sam Douglas (qui s’occupe aussi de la basse) est un régal pour les oreilles : « Better Off Without You », « Shout At The Moon » ont ainsi un rendu incroyablement fort et percutant grâce à leurs harmonies et leurs échanges. Leur aisance scénique est impressionnante pour un groupe aussi jeune et il est plaisant de voir qu’ils savent jouer avec la foule. Dès le second morceau tout le monde bouge et répond comme un seul homme aux injonctions de Chapman. Derrière, les autres membres de la formation ne sont pas en reste : les guitares claires de James Gillett et Joe Savins donnent des frissons sur le délicat « Lighthouse » et la batterie de Dave Rawling possède une énergie viscérale qu’on ressent à chaque coup qu’il porte. Le son est impeccable et on se régale des subtilités et de la puissance déployée par MALLORY KNOX en à peine quarante minutes. Un excellent concert d’ouverture qui me laissera en manque et qui m’aura surtout donné envie d’en savoir plus sur cette formation.

Setlist MALLORY KNOX :
« Wired »
« Midnight »
« Beggars »
« Wake Up »
« California »
« Shout At The Moon »
« Lucky Me »
« Lighthouse »
(Morceau non identifié)
« Better Off Without You »

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THE CADILLAC THREE

16h35 - 17h15 – Spitfire Stage

Premier conflit de la journée entre THE CADILLAD THREE et RAVENEYE… Mais mon amour du rock sudiste l’emportera : direction la nouvelle scène du festival. Pour l’amoureux des petites scènes que je suis c’est un régal que de découvrir ce qui ne peut être qu’une zone installée sur le site par des pirates. La Spitfire Stage est intimiste, avec un espace réduit entre la scène et la régie et un praticable pas très large, configuration finalement idéale pour les américains de THE CADILLAC THREE. Dès leur entrée sur scène on se retrouve projetés dans leur Tennessee d’origine. C’est sur « Misirlou » que Neil Mason et son look de redneck totalement assumé prend place derrière ses futs sur la gauche de la scène, suivi, sur la droite, par Kelby Ray, lunettes de soleil vissées sur le nez, qui s’installe derrière une basse lapsteel, ce que j’ai la chance de voir pour la première fois. Enfin Jaren Johnston les rejoints et entame immédiatement un « Bury Me In My Boots » ravageur. Premier constat, le groupe est bien plus gras et lourd sur scène que sur album, et c’est d’autant plus appréciable ! Leur rock sudiste aux forts relents de country, est redoutablement efficace et conquiert en une fraction de secondes un public qui n’en demandait pas tant. Sous un soleil de plomb le trio enchaine les tueries musicales avec un groove et une puissance de feu qui ne diminue jamais. Kelby Ray possède des doigts d’ange et fait si bien ronronner sa basse qu’on est obligé de remuer son popotin en tapant du pied pour accompagner les coups de boutoirs de Neil Mason. Quand à Johnston, sa voix pourtant très classique, réussit à faire vibrer à chaque ligne de chant et son jeu de guitare est absolument sans défaut. Rare sont les trios qui possèdent une telle supplémentarité et réussissent à la concentrer comme TC3 pour faire de titres comme « Slide », « Drunk Like You » ou le superbe « The South », qui se termine avec les trois musiciens debout cote à cote qui tapent du pied en rythme tout en rendant hommage à leur terre d’origine, des moments aussi riches en émotion. Un groupe plus que talentueux et prometteur, qu’on espère revoir à Paris le 07 Novembre prochain, le rendez-vous est pris.

Setlist THE CADILLAC THREE :
« Bury Me In My Boots »
« Slide »
« Tennessee Mojo »
« I’m Southern »
« Drunk Like You »
« Tennessee » (nouvelle chanson)
« Peace Love & Dixie »
« I’m Rockin’ »
« White Lightning »
« The South »

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KVELERTAK

17h15 - 18h05 – Mainstage 1

Nouvelle traversée du site, dans la boue causée par les orages de la veille, alors que j’ai enfin l’opportunité de voir les norvégiens de KVELERTAK. Tout commence bien, Erlend Hjelvik arbore son masque de chouette et semble prêt à éructer comme il faut, les autres musiciens n’attendent que de pouvoir en découdre… Sauf que dès qu’ils entament « Dendrofil For Yggdrasil », on comprend le problème : le son est approximatif et sur de nombreux morceaux, on n’entend pas les guitares et le chant de Hjelvik est écrasé. Ca s’améliore légèrement sur « 1985 » ou l’on profite d’une rythmique absolument imparable et de riffs redoutables pour un morceau qui s’avère plus efficace sur scène que sur album. Mais pour la suite… Tout sonne lointain et creux. Malgré tout, le trio de guitariste Maciek Ofstad, Bjarte Lund Rolland et Vidar Landa se donne à fond et réussit à donner à « Ondskapens Galakse » un semblant de relief et de mélodie, ce qui reste quand même dommage pour l’un des meilleurs morceaux de leur dernier album. Les festivaliers est visiblement ravi et se delecte des nombreuses mimiques et harangues du vocaliste qui fait tout pour donner une energie à un concert qui peine souvent à décoller, à cause notamment d’une batterie un poil poussive par moments. Vraiment dommage car quand il veut, comme sur « Berserkr », Kjetil Gjermundrød cogne comme un beau diable. Le seul qui ne souffre d’aucun problème reste Marvin Nygaard. Le bassiste lourdement tatoué déroule avec une aisance déconcertante et permet de se raccrocher au concert si jamais on en perd le fil. Coté setlist, si celle-ci va piocher dans les trois albums du combo, on peut regretter l’absence de « Nattesferd », qui aurait surement redonné un coup d’accelerateur au milieu de la performance. Un concert sous le signe de la frustration, ce d’autant que le dyptique « Bruane Brenn »/ « Kvelertak » colle enfin la mandale tant attendue pour clôturer le show. Un rendez-vous manqué, mais qui ne m’a pas découragé de les voir à leur meilleur niveau.

Setlist KVELERTAK :
« Dendrofil For Yggdrasil »
« 1985 »
« Mjød »
« Månelyst »
« Berserkr »
« Evig Vandrar »
« Blodtørst »
« Ondskapens Galakse »
« Svartmesse »
« Bruane Brenn »
« Kvelertak »

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DINOSAUR JR

18h05 - 19h05 – Mainstage 2

Changement radical de registre, puisque le trio légendaire du noise-rock américain DINOSAUR JR s’installe dans un espace plus que réduit sur la mainstage 2. Dès les premières notes du délicieux « Thumb » il est clair qu’on va avoir exactement ce qu’on s’attendait à avoir. J Mascis, vissé derrière son pied de micro et planqué derrière sa longue chevelure blanche, nous gratifie de son timbre si particulier, nasillard et nonchalant et de ses lignes de chant toujours aussi étrange. C’est un plaisir absolu que de l’entendre chanter « Thumb » et « Watch The Corners », sous un soleil qui commence à descendre et nous place donc dans un contexte absolument idéal pour en profiter. A ses cotés Lou Barlow laboure sa basse comme si sa vie en dépendait et attire à lui la foule grâce à un jeu fluide emplit d’un groove qui contraste avec la guitare punk de Mascis. Quant à Murph, il reste l’un des batteurs les plus sous-estimé du rock américain. L’entendre cogner avec cette frappe unique, à la fois punk, prog et grunge sur « Sludgefeast » est presque un péché de gourmandise. Les trois complices se complètent constamment sans jamais se concerter et c’est cette sérénité qui les rend si accessibles même pour un novice. On est pris dans leur jeu sans qu’on s’en rende vraiment compte et on se surprend à hocher la tête sur le toujours entêtant « Feel The Pain », à sauter en rythme sur « Kracked » et à chantonner le refrain de « Watch The Corners ». Finalement trente ans après leurs débuts, les musiciens de DINOSAUR JR possèdent toujours cette touche d’insouciance et de flegme frôlant l’arrogance, qui fait tout leur charme et il ne manque plus qu’un half-pipe avec des skateurs dedans pour que le tableau soit complet. Un concert magistral qui a démontré pourquoi DINOSAUR JR reste le roi indétrônable du rock alternatif américain. A revoir rapidement, car je doute d’en avoir jamais assez.

Setlist DINOSAUR JR :
« Thumb »
« Goin Down »
« Love Is… »
« Just Like Heaven (reprise THE CURE) »
« Watch The Corners »
« Feel The Pain »
« Start Choppin »
« I Walk For Miles »
« Kracked »
« Sludgefeast »
« Freak Scene »
« Mountain Man »
« Training Ground »(reprise DEEP WOUND)

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BLINK 182

19h05 - 20h20 – Mainstage 1

Ce dont je suis certain de ne jamais avoir assez, surtout après ce concert, c’est de BLINK 182. Encore maintenant les images sont floues dans ma tête, tant l’intensité et l’émotion déployée par le trio m’a submergée. Fort d’un changement de line-up, avec l’arrivée de Matt Skiba, qui leur a redonné une nouvelle énergie et de « California », leur excellent nouvel album, les californiens sont attendus au tournant par des fans chaud bouillant. La scène est encore peu décorée, avec une batterie simplement rehaussée et un backdrop très simple. Le générique de Stranger Things retentit alors que Travis Barker, immédiatement ovationné, fait son entrée, un large sourire sur les lèvres et que le mot FUCK apparait derrière lui en lettres de feu. Il est rejoint par Matt Skiba, et l’éternel Mark Hoppus, lui aussi visiblement ravi d’être à Paris. Le bassiste profitera d’ailleurs du concert pour travailler ses nouvelles compétences en Français, avec des phrases fondamentales comme « Je vais à la plage avec mon stylo »… Pendant 1h15, sous un soleil qui continue de décroitre et devant un public conquis dès la première note, le trio va démontrer qu’il n’a rien perdu de sa superbe. En puisant dans l’ensemble de sa discographie, BLINK nous propose un véritable best-of des familles agencée de manière redoutable. L’enchainement « Anthem Part 2 » / « What’s My Age Again » / « First Date » / « Bored To Death » réussit l’exploit de nous ramener dans l’âge d’or du pop-punk tout en actualisant des morceaux datant de 1999. D’une certaine manière BLINK a perdu de sa désinvolture provocante, surtout Mark Hoppus dont le chant est désormais chargé d’une urgence presque fataliste, mais a gagné une certaine forme de rébellion mature. Une immaturité adulte qui se ressent à chaque coup de batterie de ce génie qu’est Travis Barker, qui n’a rien perdu de son talent monstre. Le musicien fera même monter son fils pour un petit solo de batterie en fin de concert et je dois dire que la génétique a bien fait son boulot. Matt Skiba accomplit un travail incroyable et réussit à faire oublier Tom Delonge, grâce à un « Always » qui fera verser une petite larme à votre serviteur. Le chanteur guitariste se lâche au fil du concert et je me surprends à penser que cette version de BLINK est meilleure que la précédente. Son jeu de guitare sur « Los Angeles », « Cynical » ou l’excellent « Brohemian Rhapsody » se joint parfaitement à celui de ses camarades. Grâce à un son irréprochable, qui sera le meilleur du festival, on peut s’époumoner sur le duo final : « All The Small Things » et surtout un « Dammit » ravageur, absolument parfait. Une prestation au-delà des attentes et un set conséquent (22 morceaux !) font de BLINK 182 un groupe à revoir aussi vite que possible, et l’un des moments les plus marquants du week-end. Well I guess this is growing up…

Setlist BLINK-182 :
Intro : « Stranger Things Theme »
« Feeling This »
« The Rock Show »
« Cynical »
« Anthem Part Two »
« What’s My Age Again? »
« First Date »
« Bored To Death »
« Built This Pool »
« Down »
« I Miss You »
« Dumpweed »
« Reckless Abandon »
« She’s Out Of Her Mind »
« Always »
« Violence »
« Sober »
« Family Reunion »
« Dysentery Gary »
« Los Angeles »
« All The Small Things »
« Brohemian Rhapsody »
« Dammit »

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MARS RED SKY

20h40 - 21h40 – Spitfire Stage

Ayant déjà vu GOJIRA l’an passé, et parce que la Spitfire stage a su me convaincre, mon choix se porte donc sur le trio bordelais MARS RED SKY, qui se produit devant un public clairsemé. La curiosité est d’autant plus grande que le groupe utilise d’habitude une bande vidéo pour illustrer ses concerts, outil dont il ne dispose pas ce soir. C’est avec un léger sourire qu’on assiste à l’entrée en scène presque maladroite des musiciens, qui donne un peu le sentiment qu’ils ne veulent pas nous déranger. Qu’ils soient rassurés il n’en sera rien. MARS RED SKY a donné pendant 45 minutes le contrepied parfait au concert de BLINK auquel on vient d’assister. Avec un set planant, qu’on peut qualifier de contemplativement lourd, les girondins forment une entité douée d’une véritable force gravitationnelle qui attire à elle nombre de gens d’abord curieux, puis intéressés et enfin convaincus. Si sur le début du show le son n’est pas parfait, la voix de Julien Pras est inaudible sur le premier titre, il s’améliore rapidement et devient impeccable en moins de 5 minutes. Le chanteur guitariste est d’ailleurs en grande forme et son timbre aigu si particulier devient pratiquement cristallin et se pose délicatement sur nos tympans qui en redemandent. Une nouvelle fois la météo a décidé de donner un coup de pouce. Ce soir la piste vidéo est remplacée par un coucher de soleil qui suivra exactement la performance du trio si bien qu’on se demande vraiment si cela fait partie du show. « The Light Beyond » prend ainsi une nouvelle dimension et devient une invitation à partir dans l’obscurité spatiale, sous l’impulsion de la frappe massive des santiags de Matgaz, qui devient l’un des rares batteurs à utiliser le gong à la perfection. Visiblement touché par la réaction du public, le bassiste Jimmy Kinast, laboure son instrument et nous enveloppe de groove et de ses lignes heavy et planantes à la fois. Au milieu du concert le musicien remercie d’ailleurs les spectateurs et déclare qu’à notre place, il serait peut-être devant GOJIRA. Il aurait eu tort, car après une heure plus tard, tout le monde headbangue en rythme, hypnotisé par un groupe qui ne cesse de démontrer son talent et qui une nouvelle fois s’impose comme une des références du stoner Français. En espérant les voir continuer à monter et à revoir rapidement.

Setlist MARS RED SKY :
Non communiquée

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SKINNY PUPPY

22h00 - 23h00 – Warbird Stage

Le dernier album de LINKIN PARK m’ayant résolument refroidi sur l’envie de voir leur concert, je me dirige vers la sortie du festival et rentre dans mes pénates, satisfait. Du moins c’est l’explication la plus plausible sur ce qui s’est passé, car quoi que je puisse dire pour essayer de me persuader que j’ai bien vu le concert de SKINNY PUPPY ça n’a aucun sens. Car même lorsque l’on sait que la formation canadienne est adepte des shows visuels plus que transgressifs, rien ne peut préparer à ce qui va suivre. SKINNY PUPPY s’affiche ce soir sous la forme d’un quintet de quatres musiciens. Vous étiez prévenus. A la batterie, Justin Bennett sera monstrueux, chacun de ses coups de grosse caisse retentit profondément dans les cages thoraciques et envoie une telle dose de basse qu’on se dit qu’il va faire cramer les enceintes. A la guitare, avec un maquillage blanc sur le visage / noir sur le cou vraiment magnifique, Matthew Setzer achever de fusionner l’électro indus, le metal indus et les riffs de new wave gothique pour un résultat abrasif et agressif qui ne laisse personne indemne. Aux claviers et samples, l’indestructible Cevin Key, véritable chef d’orchestre dont la dextérité au clavier est imparable, réussirait à faire danser même le plus fermé des fans de trve black. ET puis évidemment, au chant il y a Nivek Ogre fou furieux malsain, à la fois repoussant et attractif, dont le génie scénique n’a d’égal que la violence des éructations. L’entendre hurler « Death ! Death ! Death ! » sur le classique « Assimilate » fait froid dans le dos. Surtout que ce soir il porte des bandages sur l’ensemble du corps et que son maquillage le fait pencher du côté sujet d’expérimentation écorché vif. Il est ce soir constamment harcelé par un comparse à tête de taureau post apocalyptique qui vient régulièrement lui découper ses bandages pour lui planter des seringues remplies d’un liquide tantôt rouge sang, tantôt jaune fluo dans tout le corps, avant de vider lesdites seringues pour couvrir le chanteur d’un mélange de couleur. Derrière eux le jeu de lumières est criard, avec ses projecteurs rotatifs qui viennent inonder la tente de formes et de couleurs hurlantes tandis qu’un écran triangulaire situé au milieu de la scène projette des images de figures politiques mondiales (Trump, Poutine, Le Pen…) dans un montage visant à laver le cerveau d’un public qui, malgré un fort sentiment de what the fuck sensoriel, se voit contraint par une rythmique infernale et un mixage qui semble décupler les basses sans rien perdre du reste, de danser sur tous les morceaux. Un trip visuel et sonore d’une heure impossible à bien décrire pour ceux qui ne l’ont pas vécu, mais un grand moment pour un groupe qui mérite son statut culte.

Setlist SKINNY PUPPY :
Non communiquée

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23h00. Suite à cette expérience, c’est les yeux hagards et les oreilles lessivées que l’on peut, pour de vrai cette fois-ci, aller se coucher après une première journée qui fut une réussite complète, malgré les débuts de coups de soleil.

Samedi 10

14h40. C’est dans les bouchons que nous commençons notre journée, puisque l’affluence visiblement bien plus importante que la veille provoque des gros troubles de la circulation et nous font arriver sur le site pour les dernières notes de FAR FROM ALASKA. Dommage, mais le peu entendu fait envie et j’espère leur retour en France rapide.

PROJECT BLACK PANTERA

15h20 - 16h00 – Spitfire Stage

C’est donc une masse déjà conséquente qui se presse devant la Spitfire stage en ce début d’après-midi pour profiter de PROJECT BLACK PANTERA. Le trio délivre un punk hardcore viscéral, puissant et percutant. Une musique énergique, emmenée par le jeu débridé du batteur masqué Rodrigo « Pancho » Augusto, qui sait alterner vitesse totale et lourdeur ultime comme le démontre sa prestation sur « O Ultimo Homem Em Pe », hymne absolu et passerelle impeccable entre les BAD BRAINS et SEPULTURA. Car lorsque l’on écoute les frères Charles (guitare et chant) et Chaene (Basse et chant) De Gama, impossible de ne pas ressentir l’influence de ces deux groupes. Chaene possède un groove tribal et ne se contente pas de recycler les plans de la guitare, donnant ainsi une très grande subtilité à des morceaux pourtant très directs. Quant à Charles de Gama, si son jeu frontal et instantané donne ce côté « coup de fusil » à tous les morceaux, sa voix hurlée renforce la violence qui se dégage de la musique de PROJECT BLACK PANTERA, violence d’ailleurs au cœur de ce qui rend les compositions du trio aussi dansantes et efficaces. « Rede Social » est déjà un hit et tout le monde semble la connaitre par cœur. Le public se montre d’ailleurs parfaitement en phase avec la scène, en proposant de nombreux pogos, slams et circle pits tout au long du concert, et en répondant parfaitement à l’énergie déployée par les trois musiciens qui se donnent à fond du début à la fin. En à peine quarante minutes PBP est passé du stade de curiosité à celui de formation à revoir d’urgence, nul doute que s’ils continuent sur cette lancée on tient la une valeur montante du punk international.

Setlist PROJECT BLACK PANTERA :
Non Communiquée

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ALTER BRIDGE

16h00 - 16h50 – Mainstage 1

La sortie du remarquable « The Last Hero » l’année passée avait marqué les esprits et l’idée d’enfin pouvoir profiter d’un concert d’ALTER BRIDGE me faisait frémir d’avance. Ayant en plus déjà profité plusieurs fois de la puissance scénique et vocale de Myles Kennedy lors de ses concerts avec SLASH, je me faisais une joie de reprendre en chœur les refrains du quatuor. Sauf que du côté gauche de la scène, on n’entend absolument pas la guitare de Mark Tremonti. Les intros se passent bien, mais dès que Scott Phillips, qui possède certes une frappe remarquable de puissance et de percussion, attaque ses parties de batteries, tout le reste disparait dans le mix. Un décalage vers la droite pour le début de « Cry Of Achilles », et les choses s’améliorent un peu. Sauf que c’est la qu’on prend conscience au fil du concert, que quelque chose ne va pas. Les musiciens sont irréprochables, surtout Myles Kennedy dont la subtilité et l’élégance vocale sont tirs bien mises en avant et qui nous offre une performance technique de haute volée : « Cry Of Achilles », « Metalingus », « Show Me A Leader » sont parfaitement rendues par le chanteur. Il s’avère également être un très bon guitariste, et son duel avec Mark Tremonti sera un plaisir à regarder. Derrière, le duo Tremonti/ Marshall envoie tout ce qu’il peut de riff et de groove avec une précision chirurgicale et cette élégance propre à ALTER BRIDGE, pour faire bouger un public qui lui répond par de nombreuses acclamations. Sauf que le son, malgré l’amélioration ne sera pas à la hauteur, et son coté brouillon empêche de réellement profiter de la subtilité du quatuor. Ce d’autant que malgré une excellente performance musicale, on a trop souvent le sentiment que les musiciens déroulent sans vraiment y être et Myles Kennedy donne vraiment souvent l’impression de se faire chier. Quand on y ajoute le peu de communication, et le fait que les musiciens n’occupent qu’une maigre partie de la scène sans chercher à se déplacer, cela donne un concert décevant, parce qu’on sent clairement que le groupe sait faire largement mieux. Encore un rendez-vous manqué…

Setlist ALTER BRIDGE :
« Come To Life »
« Farther Than The Sun »
« Addicted To Pain »
« Cry of Achilles »
« Isolation »
« Blackbird »
« Metalingus » (suivi d’un duel de guitare entre Mark Tremonti et Myles Kennedy)
« Rise Today »

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THE LIVING END

17h00 - 17h40 – Spitfire Stage

Ayant déjà profité des grandes qualités live de BLUES PILLS, je laisse le soin à mes camarades de les découvrir et retraverse le site tant bien que mal, les festivaliers commençant à se masser en nombre en prévision de ce soir. J’ai bien fait car les vétérans Australien de THE LIVING END vont enflammer la Spitfire Stage comme seul un groupe de Punkabilly peut le faire. Premier élément : l’énorme contrebasse posée sur scène indique la couleur de ce qu’on va recevoir dans les esgourdes. Dès « Roll On » le trio fait preuve d’une maestria éclatante, tant au niveau de sa prestance que de son jeu. Essayer de résister à la synergie contrebasse/batterie déployée par Scott Owen et Andy Strachan, est tout bonnement impossible. La sonorisation à nouveau excellent permet d’ailleurs de profiter de toute la force que peut apporter cet instrument dans le punk, surtout dans « Second Solution » ou le classique « Prisoner Of Society ». En plus de ça, voir soudainement Strachan monter sur son instrument au milieu du concert pour jouer un morceau debout sur la contrebasse fait quand même un sacré effet. Mais au-delà de tout ça, c’est vraiment l’esprit de corps de THE LIVIGN END qui est incroyable. On se retrouve en deux morceaux dans une voiture folle lancée à pleine vitesse, au moteur boostée par la fluidité des baguettes de Scott Owen, et piloté par l’excellent Chris Cheney. Le frontman est incroyable de A à Z. Véritable dandy punk, il sort tout ce qu’il a à chaque morceau et son jeu de guitare affuté et acéré est un complément parfait à ses camarades. Cette complicité est même le point d’appui de l’instrumental « E-Boogie » qui voit chaque musicien partir en solo, et Cheney claquer une partie de slide en utilisant une bouteille de bière comme bottleneck. La classe punk on vous dit. Le groupe a visiblement envie d’en découdre et voir Cheney chanter avec ses tripes procure un bonheur fou (« Who’s Gonna Save Us » me fait encore frissonner quand j’y repense). Le public se montre phénoménal et profite de l’énorme « West End Riot » en clôture pour lancer de nombreux pogos et un circle pit final, point d’orgue d’un concert qui m’aura fait tomber amoureux d’un groupe que j’ai désormais hâte de redécouvrir sur album.

Setlist THE LIVING END :
« Roll On »
« Second Solution »
« Hold Up »
« Monkey »
« How Do We Know »
« Who’s Gonna Save Us? »
« Prisoner Of Society »
« E-Boogie »
« West End Riot »

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AQME

18h40 - 19h30 – Spitfire Stage

N’étant tenté ni par EPICA ni par TOUCHE AMORE, je m’octroie une petite heure de pause avant de revenir sur la Spitfire pour enfin voir AQME. Le quatuor célèbre les quinze ans de « Sombres Efforts », son premier opus et c’est sous les ovations d’une foule très nombreuse qu’Etienne Sarthou s’installe derrière ses futs, rejoint par Charlotte Poiget, autre rescapée de ce premier album. Les deux musiciens affichent un large sourire, contrairement à Julien Hekking, très concentré et surtout à Vincent Peignart-Mancini, le chanteur n’étant la que dans un seul but : tout détruire sur son passage. Et il atteindra clairement ses objectifs. Le groupe retourne complétement le Download pendant l’heure qui lui est allouée, en enchainant les classiques dont on se rend compte que les paroles sont gravées dans nos mémoires (« Le Rouge Et Le Noir », « Si N’existe Pas »…) et en nous servant son nouveau single « Tant d’Années » dévoilé le mois dernier. Force est de reconnaître qu’à lui seul ce morceau surpuissant et à l’émotion à fleur de peau permet de créer l’attente de leur nouvel album (prévu en Septembre). En s’appuyant sur une basse qui laboure nos cages à miel, sur des coups de batterie secs et mordants et sur une guitare froide et torturée, le frontman déploie une énergie viscérale et organique qu’il projette de manière décuplée sur la foule, se payant même le luxe d’aller directement au milieu du public (qui lui tiendra son fil de micro en l’air, pour un rendu visuel improbable mais touchant). D’ailleurs, chose très rare, je tiens à saluer les festivaliers qui ont répondu présent. Tellement présent qu’on se dit que c’est limite un scandale que les Parisiens ne soient pas programmé sur une mainstage. Les spectateurs devenant, par la force des choses, le cinquième membre du groupe, en répondant à chaque note, sans jamais trop en faire, montrent à AQME qu’il peut toujours compter sur ses fans. Après 50 minutes d’une intensité folle avec un groupe trop souvent mésestimé, qui n’en finit pas de surprendre par sa capacité à se réinventer, AQME nous promet de revenir vite. Quoi qu’il arrive, nous serons là.

Setlist AQME :
Non communiquée

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SOILWORK

18h30 - 19h30 – Warbird Stage

Ma dernière rencontre avec SOILWORK date de 2014, et ce concert amputé de 15-20 bonnes minutes à cause d’un problème de guitariste passé à travers le praticable. Dans le grand conflit du week end, c’est donc eux qui l’emportent face à FIVE FINGER DEATH PUNCH. Et dès les premières notes de « The Ride Majestic », je me dis qu’une nouvelle fois je ne vais pas regretter mon choix. Même après la perte de Dirk Verbeuren (qui a rejoint MEGADETH pour de bon), le sextet n’a rien perdu de sa force de frappe et Bastian Thusgaard s’avère etre le remplaçant parfait, alliant fluidité et puissance dans un mélange détonnant qui permet à SOILWORK d’aller à 200 à l’heure du début à la fin. Devant ça assure toujours autant et le trio Sylvain Coudret (cocorico !)/David Andersson/Markus Wibom abat un boulot monstrueux. « Nerve », deuxième morceau joué ce soir se voit alourdit de manière conséquente par un son de gratte d’une profondeur rare et une basse discrète mais incroyablement entétante. En plus de cette lourdeur, on retrouve ces nappes de claviers délivrées par un Sven Karlsson en retrait (et un poil sous-mixé, si on chipote) qui en plus d’aérer le tout, lui confère cette science de la mélodie juste que SOILWORK a retrouvé depuis deux albums. D’ailleurs c’est lors des passages les plus mélodiques que la communion entre le groupe et les spectateurs se fait le plus ressentir, et nombreux sont les métalleux qui se brisent la nuque et hurle sans retenue sur un « Rejection Role » au refrain toujours aussi redoutable. Car l’ame de SOILWORK, c’est avant tout son dernier membre originel. Bjorn « Speed » Strid est dans une forme vocale incroyable ce soir et enchaine les morceaux de bravoure sans sourciller. Même « The Crestfallen », souvent décrié sur album, redevient une tuerie grâce à l’intensité imposée par le chanteur, qui alterne chant clair/chant hurlé avec une facilité déconcertante pour un résultat largement au-delà de nos attentes. Tout le monde en a bien conscience, reprenant en chœur tout ce qu’il peut et headbanguant tout son saoul devant des musiciens visiblement contents. A de nombreuses reprises, David Andersson viendra même au contact du public, un énorme sourire aux lèvres, ce qui fonctionne toujours aussi bien. Encore un concert particulièrement réussi, avec son lot de surprise (sérieux « The Chainheart Machine » même actualisée, bute toujours autant) et sans aucun accroc, qui refait de SOILWORK une figure de proue du death mélo.

Setlist SOILWORK :
« The Ride Majestic »
« Nerve »
« The Chainheart Machine »
« The Crestfallen »
« Rise Above The Sentiment »
« The Living Infinite I »
« Petrichor By Sulphur »
« Bastard Chain »
« This Momentary Bliss »
« Death In General »
« Late For The Kill, Early For The Slaughter »
« Whirl Of Pain »
« Rejection Role »
« Stabbing The Drama »

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SOLSTAFIR

20h50 - 21h50 – Spitfire Stage

Après quelques emplettes et un bisou à un très sympathique vendeur de vinyle (après avoir trouvé un « Ace Of Spades » doré à 15 balles, j’étais obligé), retour sur la Spitfire pour les cowboys Islandais de SOLSTAFIR. Comme pour MARS RED SKY la veille, le soleil se met à vraiment descendre pile pour ce concert, nous permettant ainsi de rentrer encore plus facilement dans l’ambiance du groupe. Dès « Pale Rider », situé en ouverture, le ton est donné. On enfourche son vieux canasson et on part pour un dernier voyage à travers le desert de feu et de glace de l’Islande. Oser entamer son set par un morceau de huit minutes, c’est fort mais quand a aucun moment on ne ressent sa durée, trop occupé à être emporté par le son cristallin (je ne sais pas qui étaient les ingés sons de la scène, mais je leur fait des bisous de remerciements) et l’imposante force qui se dégage de chaque note portée par les musiciens, ça devient du génie. Si les critiques furent nombreuses sur l’orientation post-rock prise par la formation il y a quelques années, elles sont invalidées par ce concert. En une heure, SOLSTAFIR ne jouera que sept morceaux, mais chacune des notes, chaque riff, chaque accord, coup de batterie, ligne de chant et de basse… Tout marque les tympans de l’auditeur au fer rouge. Cette musique est belle, tant et si bien qu’on ne peut s’empêcher de fermer les yeux pour que l’expérience devienne toujours plus intime et intense. La basse funeste et chaude d’« Otta », les guitares lancinantes et dépressives de « Silfur Refur », extrait du nouvel album « Berdreyminn », et surtout ce jeu de batterie, riche de subtilité et empli de variation délicates, tout suinte la maitrise des musiciens, surtout Hallgrímur Hallgrímsson, nouveau batteur parfaitement intégré. Ne manquant pas d’humour, les musiciens profitent des interludes entre les morceaux pour jouer quelque riffs de SLAYER (qui déroule sur la mainstage 2 en même temps). C’est dans la surprise la plus totale qu’Addi Tryggvason annonce, quinze minutes avant l’heure prévue, le dernier morceau, devant un public au bord de l’incompréhension. Sauf que « Goddess Of The Ages » aura la durée juste, et que le chanteur en profitera pour se mettre debout sur la barrière et marcher sur toute sa longueur, gardant l’équilibre grâce au soutien des premiers rangs. Un moment d’une intensité rare, qui ferait presque regretter que le morceau ne dure pas plus longtemps. Un concert fort, qui donne envie de rentrer pour se replonger dans cet OVNI musical qu’est SOLSTAFIR. Stetson bas messieurs.

Setlist SOLSTAFIR :
« Pale Rider »
« Ótta »
« Silfur-Refur »
« Náttmál »
« Fjara »
« Isafold »
« Goddess Of The Ages »

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SYSTEM OF A DOWN

21h55 - 23h25 – Mainstage 1

A entendre les critiques après le concert, j’ai l’impression que certains ne savaient pas à quoi s’attendre. Autant être clair tout de suite : ce concert de SYSTEM OF A DOWN a été monstrueux. Le son, qui fut décevant une bonne partie de la journée sur la scène est monumental dès « Soldier Side – Intro », que Daron Malakian entonne seul sur scène avant d’être rejoint par ses camarades et de permettre à la marée humaine d’exploser d’un seul coup dès que le riff de « Suite Pee » retenti. Car tout le monde est tassé pour voir SOAD ce soir et brailler en chœur des paroles qu’il connait par cœur. On sera particulièrement gatés ce soir, avec pas moins de vignt neufs ( !) morceaux balancés sur l’heure et demi que durera le show. Tous les classiques sont au rendez-vous : « Aerials », « Chop Suey », « Toxicity », « Roulette », « Psycho », « Deer Dance »… et les plus étonnants « Ddevil » ou « Pictures ». La setlist est idéalement construite pour séduire à la fois les fans de la première heure, et ceux pour qui c’est la découverte. Les enchainements donnent au concert le feeling d’un long film musical, chaque morceau devenant une scène de l’ensemble. Les rythmiques effrénées de « B.Y.O.B. » et « Bounce » répondent aux mélodies intense de « Lost In Hollywood » ou du magnifique « Roulette », toujours beau à pleurer. Le light show est magnifique et se voit compléter par un jeu d’écrans qui forment d’abord un carré puis se déplacent indépendamment les uns des autres au fil des morceaux, pour former un immense triangle servant de base à une projection hypnotique. Douze ans après son dernier album, le quatuor arméno-américain reste une machine parfaitement rodée et interprète tous ses morceaux à la perfection. John Dolmayan se montre toujours aussi versatile à la batterie, et fait de « Violent Pornography » un morceau encore plus percutant que sa version album, pareil pour « Deer Dance », sur lequel ses coups de madrier forcent le public à sauter en rythme. Shavo Odadjian laboure sa basse avec une énergie décuplée par son compatriote, et son intro menaçante pour « Mr Jack » et sa dextérité monstre sur « Chop Suey » confirment son importance au sein de la formation, surtout quand il arpente la scène pour aller haranguer les premiers rangs. Quant à Daron Malakian, s’il est souvent le point d’interrogation dans le groupe, il reste vissé derrière son pied de micro et porte un large chapeau qui lui dissimule les yeux, mais nous a gratifié d’une performance exemplaire. Son jeu de guitare unique est plus précis que jamais (« Suite Pee » est énorme et « Lonely Day » prend même un côté limite bluesy) mais surtout contrairement à sa réputation il chante toujours juste ce soir. On se rend compte de son vrai talent de vocaliste, notamment lors de ses échanges réussis avec Serj Tankian sur « Kill Rock’n’Roll » ou « Radio/Video ». De son côté le frontman de SOAD n’a rien perdu de sa force d’interprétation et réussit à nous faire frissonner sur « Aerials » (ou il attrape une guitare), à nous faire danser sur « Radio/Video » et à assurer des chœurs discrets mais puissants sur « Lonely Day » (ou il passe derrière les claviers), pour rappeler à tout le monde qu’il est dans le haut du panier des vocalistes metal. Par ailleurs, même face à un auditoire acquis au groupe avant même l’annonce du festival, il sait exactement à quel moment donner la petite indication (« tapez dans vos mains. », « prêts à chanter avec nous ? »…) qui redonne de l’énergie à la foule. Pour le reste, la musique se charge de la communication, et l’intensité mise par les musiciens dans chaque instant du show vaut tous les discours du monde. Tout est donc parfait du début à la fin, et SOAD a délivré ce qui restera surement le concert du week-end. Une heure et demie de pur bonheur, que l’on revivra encore longtemps dans nos souvenirs. Merci, de tout cœur merci.

Setlist SYSTEM OF A DOWN :
« Soldier Side – Intro »
« Suite-Pee »
« Prison Song »
« Violent Pornography »
« Aerials »
« Mind » (intro)
« Mr. Jack »
« Ddevil »
« Needles »
« Deer Dance »
« Radio/Video »
« Hypnotize »
« Dreaming » (extrait) / « Pictures »
« Highway Song »
« Darts »
« Bounce »
« Suggestions »
« Psycho »
« Chop Suey! »
« Lost In Hollywood »
« Question! »
« Lonely Day »
« Kill Rock ‘n Roll »
« B.Y.O.B. »
« This Cocaine Makes Me Feel Like I’m On This Song »
« DAM »
« Cigaro »
« Toxicity »
« Sugar »

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Dimanche 11

ASTROID BOYS

13h40 - 14h20 – Spitfire Stage

Après l’énorme masse humaine de la veille, arriver sur le site vide fait un peu bizarre mais un simple coup d’œil permet de voir qu’ASTROID BOYS, drapeau gallois en guise de backdrop, possède non seulement des fans (gallois) déjà à fond avant le début du concert, mais a surtout attiré pas mal de monde, visiblement curieux de voir le groupe de grime en action. Petit fait inattendu, le groupe se produit comme un sextet guitare/batterie/DJ et trois vocalistes. Cette configuration leur sied à merveille, la guitare rajoutant une profondeur et un tranchant à leur musique qui la ramène du côté rock du style. C’est particulièrement flagrant sur l’énorme « Foreigner », qui devient un hymne de punk/rap grâce à ce simple ajout. Le cœur de la musique d’ASTROID BOYS reste ce mélange massif et percutant des samples de DJ Comfort et de la batterie de Big H. Cette alliance provoque presque par magie un besoin irrésistible de danser sur chaque morceau, grâce à une précision chirurgicale dans l’utilisation de la grosse caisse et des lignes de claviers. Impossible de résister à « Fallback » et ses lignes de rap balancées par le duo Benji (serviette vissée sur la tête) / Traxx. Les deux rappeurs, appuyés par les chœurs de Dellux, sont complémentaires et possèdent des flows tout droits issus du meilleur des années 90, avec Traxx ultra rythmique et saccadé tandis que Benji apporte le groove nécessaire à l’équilibre de l’ensemble. Les deux n’hésitent pas à descendre de scène pour se coller aux barrières et chercher à faire danser un public plus que conquis par la formation. Plus on avance, plus on sent que la connexion se fait et tout se termine par les trois vocalistes qui sautent sur toute la scène avec les spectateurs qui les suivent de bon cœur. Quarante minutes festives et impressionnantes qui témoignent d’une réelle ouverture d’esprit du festival, avec un groupe dont on suivra la progression avec attention.

Setlist ASTROID BOYS :
Non communiquée

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RED SUN RISING

14h10 - 14h50 – Warbird Stage

La programmation de ce dimanche m’impose de manquer le début du concert des américains de RED SUN RISING. C’est fort dommage car pendant les vingt minutes dont j’ai pu profiter, le quintet a été impeccable. Mike Protich est un chanteur incroyable, à la voix tantôt délicate, tantôt puissante, et dont le charisme lui permet de séduire une foule en un claquement de doigt. Le duo de gratteux Ryan Williams/Dave McGarry abat un boulot immense, en donnant à RED SUN RISING son côté atmosphérique et aérien, aidé en cela par la base ronronnante de Ricky Miller. Derrière, Pat Gerasia cogne comme un beau diable pour transformer les chansons en tubes instantanés aux rythmes mémorables. Les musiciens sont toujours en mouvement, ce qui rajoute à la dynamique du concert et permet à tout un chacun de se trouver à un moment ou l’autre pile en face de presque tous les musiciens. Visiblement tout a commencé très fort et j’arrive alors que le groupe est à fond et ne baissera pas d’intensité. Y compris sur « Emotionless » tube rock alternatif comme on aimerait en avoir plus souvent et qui permet à tout le monde d’appuyer sur sa plus grande force dans un final explosif et surpuissant. Un concert trop court, mais qui m’aura donné envie de revoir RED SUN RISING le plus vite possible.

Setlist RED SUN RISING :
Non communiquée

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RISE OF THE NORTH STAR

14h50 - 15h30 – Mainstage 2

Autant vous l’avouer tout de go, la musique de RISE OF THE NORTHSTAR, sur album, ça m’emmerde sévère. Le groupe n’est pas mauvais mais je n’ai jamais compris la hype qui l’entourait. Sauf que tout le monde me disait « tu dois les voir sur scène, c’est la seule solution ». Alors malgré mes à priori (en mode « c’est cela oui ») j’ai suivi les conseils des fans du groupe. Et j’ai rudement bien fait. Dénué de toute forme de subtilité et de poésie, avec un chanteur dont l’accent français est parfois à découper à la tronçonneuse, RISE OF THE NORTHSTAR déploie une puissance de feu monstrueuse à laquelle on n’échappe pas. « Again And Again » déclenche des pogos et des circles pits après trois notes, alors que Vithia beugle dans son micro en donnant l’impression qu’il va juste peter des gueules à la moindre occasion. Le quintet avance en rang serré et chaque riff est un nouveau parpaing envoyé au milieu d’un public qui se défoule dans la joie et la bonne humeur. En à peine cinq minutes on est lessivé. Eva-B et Air One s’en tamponnent et surenchérisse sur l’intro beatdown de « Sound Of Wolves », dont la puissance rythmique est à toute épreuve et dont les solis font leur petit effet. Viens ensuite « Samurai Spirit » et la frappe nucléaire de Hokuto No Kev, le batteur ayant pour objectif de briser le plus de nuques possibles dans le temps imparti, ce qu’il fait parfaitement. On se dit qu’ils ne peuvent pas tenir la cadence, mais c’est sans compter sur un Vithia monté sur ressort qui arpente la scène de long en large pour haranguer des fauves déchainé, et sur l’enchainement « Welcame (Furyo State Of Mind) » / « Demonstrating My Saya Style ». Les deux morceaux donnent l’impression qu’on subit tous les arcanes du Hokuto Shinken d’un seul coup. Force est également de constater que le look de gang japonais arboré par le combo renforce cet aspect d’unité et correspond parfaitement à l’esprit de leur musique. Les chœurs massifs et les refrains beuglés par tout le monde y sont également pour beaucoup. Après l’annonce de l’enregistrement de leur album cet été, en compagnie de Joe Duplantier (GOJIRA), ils terminent sur un « Bosozoku » fédérateur et ultra groovy. Je n’en attendais rien et au final fut conquis : RISE OF THE NORTHSTAR est incontournable sur scène. Foncez, vous êtes déjà fans mais vous ne le savez pas encore.

Setlist RISE OF THE NORTH STAR :
« Again and Again »
« Sound Of Wolves »
« Samuraï Spirit »
« Welcame (Furyo State Of Mind) »
« Demonstrating My Saiya Style »
« What The Fuck »
« Bosozoku »

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COHEED AND CAMBRIA

15h30 - 16h10 – Warbird Stage

Dans la catégorie groupe prometteur qui disparait des radars, COHEED AND CAMBRIA se pose là. Bénéficiant d’une très grosse fanbase aux Etats-Unis, le groupe n’a jamais vraiment percé en France, malgré des albums de bonne facture. Le concert de cet après-midi, si il va leur permettre de refaire parler d’eux, ne devrait pas non plus révolutionner cet état de fait. Avant tout, les américains sont hyper carrés. Tout est ultra maitrisé et leurs compositions à tiroir sont parfaitement retranscrites. « Welcome Home », qui ouvre le bal est irrésistible et la voix de Claudio Sanchez y est vraiment impressionnante. Le chanteur possède d’ailleurs une science de la ligne immédiate, que l’on retient inconsciemment et que l’on chantonne des heures après le concert. Son jeu de guitare est carré et précis, tout comme celui de Travis Stever, à la fois heavy et sautillant sur l’excellent « The Suffering », et les riffs qu’ils déploient possèdent une mélodie vraiment agréable et rafraichissante. Derrière, la section rythmique abat un boulot conséquent : la basse de Zach Cooper, claque, ronronne, et derrière ses futs Josh Eppard tisse une toile idéale pour que ses collègues viennent peindre leurs motifs musicaux avec assurance. « Ten Speed (Of God’s Blood and Burial) » est la parfaite illustration de cette construction musicale constante chez COHEED AND CAMBRIA, dans laquelle tous les éléments s’emboitent avec une grande fluidité pour créer un morceau à la finesse et l’efficacité certaines. Sauf que malheureusement, la performance du quatuor se limite à ça : de bonnes chansons, exécutées avec un grand talent technique et une énergie correcte. On a le sentiment que le groupe applique sa formule et s’adresse à des fans dévoués, sans y insuffler cette petite pointe de folie qui lui permettrait de devenir incontournable. Certes le public se montre enthousiaste, avec raison, car tous les morceaux joués sont des tubes en puissance mais une fois le concert fini on ressent une impression désagréable de manque. Une légère déception mais un groupe qui peut séduire s’il en fait plus que ce qu’il a montré ce soir.

Setlist COHEED AND CAMBRIA :
« Welcome Home »
« Ten Speed (Of God’s Blood And Burial) »
« Apollo I: The Writing Writer »
« The Suffering »
« Mother May I »
« The Willing Well IV: The Final Cut »
« In Keeping Secrets Of Silent Earth: 3 »

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LOST SOCIETY

16h10 - 17h00 – Spitfire Stage

Ayant choisi d’occulter SLAYER (parce que 7 fois en 7 ans) j’avais quand même besoin de ma dose de thrash annuelle. C’est donc à LOST SOCIETY qu’incombera cette lourde tâche. Verdict : les finlandais vont passer le test haut la main. Tout dans leur musique et leur prestation suinte les années 80 et ce thrash old-school de la bay area. Les quatre musiciens font preuve d’une dextérité et d’une envie d’en découdre manifeste. Dès les premières notes on comprend que tout va aller très vite, dans des compositions directes, basées sur un don inné pour l’efficacité. « I Am The Antidote », « Kill Those Who Oppose Me », « Hollow Eyes »… Tout est fait pour faire headbanguer les gens comme un seul homme. Mention spéciale à Ossi Paananen, dont la double pédale n’est jamais chiante, et dont la frappe carrée et la maitrise du rebond permettent de créer un cadre pour que ses comparses évoluent dans les meilleures conditions. Il permet aux harmonies de guitares entre Samy Elbanna et Arttu Lesonen d’être encore plus redoutables et à leurs duels de rester longtemps dans nos oreilles. En revanche, la basse de Mirko Lehtinen est un peu en retrait et on profite assez peu du groove dont peut faire preuve le bassiste, qui assure dans son rôle de connecteur entre la batterie et les guitares. Mais c’est presque un détail tant les morceaux s’enchainent à la vitesse de la lumière, surplombés par les hurlements d’Elbanna, qui possède un coffre qu’on ne soupçonne pas du tout quand on le voit. S’ils ne révolutionnent pas le style dans lequel ils évoluent, LOST SOCIETY en maitrise les codes et on repart en se disant qu’on a assisté à une bonne surprise. Encore un groupe à garder en mémoire.

Setlist LOST SOCIETY :
Non communiquée

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SUICIDAL TENDENCIES

17h00 - 17h50 – Mainstage 1

On continue dans le thrash et le punk, avec SUICIDAL TENDENCIES. Les jerseys et casquettes ST étant très nombreuses sur le site depuis l’ouverture des portes, on comprend que le groupe, malgré son remaniement quasi intégral l’année passée (seul Mike Muir et Dean Pleasants sont restés), est très attendu. Le concert commence sur les chapeaux de roues avec le mythique « You Can’t Bring Me Down », dont le solo d’intro est balancé par un Pleasants toujours aussi fabuleux derrière sa six-cordes. Le morceau balaye toutes les questions qu’on pouvait se poser dès lors que Mike Muir déboule à fond les ballons et attaque sa ligne de chant avec une ardeur et une puissance retrouvées. Instantanément le Download se voit transformé en piste de pogo et de slams géante qui explosera lors d’un solo monumental de Pleasants et surtout sur la deuxième partie du morceau, ponctuée de « fuck you » repris à l’unisson par tous les fans des californiens. Et le quintet de continuer sur cette lancée avec un « I Shot The Devil » aux allures de mitrailleuse, admirablement porté par Dave Lombardo, qui rappelle pourquoi il est le meilleur batteur de thrash qui soit. A la basse, Ra Diaz, s’avère posséder le groove SUICIDAL TENDENCIES, cet élément presque funk qui le rend si accrocheur et efficace , surtout sur « Trip At The Brain » et « I Saw Your Mommy ». Bien conscient du statut de classiques de nombre de ses morceaux, ST propose une setlist axée sur ses vieux albums avec un seul extrait de « World Gone Mad », paru en 2016 : « Clap Like Ozzy » se marie parfaitement avec les autres, si bien qu’on le croirait tout droit venu des années 90. Le public joue les choristes sur « War Inside My Head », dont le riff et les petites escapades de guitares sont parfaitement rendues par un son impeccable. On prend un pied monstrueux face à un groupe qui montre qu’il est heureux d’être là, surtout Mike Muir. Le vocaliste se lance dans de nombreuses tirades entre les morceaux et donne des leçons de vie à des spectateurs qui, même si ils ne les comprennent pas forcément, boivent ses paroles en acquiesçant et en laissant fuser les obligatoires « ST – ST – ST » à chaque occasion. Les musiciens restent constamment en mouvement et mettent leurs tripes dans chaque note du début jusqu’au final « I Saw Your Mommy ». Seul ombre au tableau : « Institutionalized » ne sera pas joué en cette fin d’après-midi. Une légère déception qui n’ôte rien à un concert dont on sort avec le sourire et avec l’envie d’en voir toujours plus de la part d’un groupe cher aux métalleux français.

Setlist SUICIDAL TENDENCIES :
« You Can’t Bring Me Down »
« I Shot The Devil »
« Clap Like Ozzy »
« Trip At The Brain »
« Freedumb »
« War Inside My Head »
« Subliminal »
« Cyco Vision »
« Pledge Your Allegiance »
« I Saw Your Mommy »

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MASTODON

17h50 - 18h50 – Mainstage 2

MASTODON est désormais la figure de proue du metal moderne. Fort de « Emperor Of Sand », un nouveau concept album traitant de la vie et la mort (à travers un homme condamné à l’exil dans le désert) et de son entrée à la 7ème place des charts américain, le quatuor a désormais pour but de redorer son blason live. Première crainte : le son. Les géorgiens (de l’état de Gérogie aux USAs) ont toujours souffert d’une sonorisation brouillonne et approximative. Ce soir ça ne sera pas le cas, et on profite de toutes les subtilités de leur metal alambiqué, des guitares massives et de la basse ronflante de Troy Sanders. Mais surtout : on entend les voix, hallellujah ! L’ouverture par « Sultan’s Curse », qui voit Brent Hinds et Troy Sanders alterner au micro, garde ainsi toute sa saveur et sa dualité malsaine. La paire Kelliher/Hinds est elle aussi redoutable aux guitares, et le travail d’harmoniques, caractéristique de MASTODON, est divin sur des titres comme « Andromeda » ou « Steambreather », et le riff d’ Ancient Kingdom » renvoie la moitié de la production actuelle sur les bancs de l’école. C’est d’ailleurs sur ce morceau qu’on constate que le dernier élément de la magie MASTODON se met en place. Brann Dailor (béni soit son nom, pour des siècles et des siècles) est le meilleur batteur de metal à l’heure actuelle. Point barre. Et il arrive désormais à chanter juste en plus d’aligner des parties de batteries tentaculaires et monstrueuses. Prenez-vous « Steambreather » et essayez de ne pas chanter avec lui. Il devient Impensable de ne pas headbanguer sur « The Wolf Is Loose » ou de ne pas taper du pied sur « Colony Of Birchmen »… A ma grande surprise, la basse de Troy Sanders est redoutable ce soir. Toujours volontairement en retrait, il reste la fondamentale de MASTODON, un fil conducteur sur lequel ses collègues se raccrochent à chaque occasion (d’où sa position centrale sur scène). Le quintet fait donc d’une maestria technique sans équivalent (ils osent même un « Bladecatcher » bordélique et réussissent à le faire marcher) mais c’est là qu’intervient la seule ombre au tableau. Car si la setlist fait la part belle à « Emperor Of Sands » avec pas moins de six extraits, on aurait aimé (surtout pour les novices) entendre quelques classiques comme « Iron Tusk », « The Motherload » ou « Blood And Thunder ». On a donc parfois le sentiment d’un groupe en pilotage automatique et d’un concert un peu trop linéaire. Malgré tout, le public se montre plutôt réceptif à la formation et les fans de la première heure ne peuvent qu’admirer les progrès du combo le plus novateur de la décennie. Encore un petit palier à franchir et MASTODON méritera la tête d’affiche qui lui tend les bras. La prochaine fois sans doute !

Setlist MASTODON :
« Sultan’s Curse »
« Divinations »
« The Wolf Is Loose »
« Ancient Kingdom »
« Bladecatcher »
« Black Tongue »
« Colony Of Birchmen »
« Ember City »
« Andromeda »
« Show Yourself »
« Precious Stones »
« Steambreather »
« Mother Puncher »

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RANCID

18h50 - 19h40 – Mainstage 1

C’est sous un soleil de plomb qui nous transporte tout droit en Californie, que RANCID, qui vient de dépasser les vingt-six ans de carrière, monte sur scène pour donner une leçon de punk à ceux qui commencent à se masser pour GREEN DAY. En trois morceaux : « Radio »/ « Roots Radical » / « Journey To The End Of The East Bay » tout devient clair. Malgré leur longue carrière, les gars de RANCID n’ont rien perdu de leur superbe et restent les maîtres incontestés du ska punk hardcore. En jouant pas moins de huit extraits du légendaire « …And Out Come The Wolves », ils démontrent l’intemporalité de leur musique. Au cœur de celle-ci se trouve l’un des bassistes les plus sous-estimés que j’ai jamais vu. Quiconque n’a jamais vu Matt Freeman claquer des parties presque jazzy sur un hymne punk comme « Olympia WA », un solo monstrueux sur « Maxwell Murder » ou placer une mélodie ska ultra dansante sur « Ruby Soho » a loupé un truc dans sa vie. Ecouter RANCID sur album, est une expérience tout à fait différente que de les voir en concert, sans que l’on puisse mettre le doigt sur le pourquoi. Peut-être que cela vient de Tim Armstrong, crâne rasé, barbe bordélique et voix toujours aussi dégueulassement nonchalante et jmenfoutiste, mais qui ce soir se montre particulièrement intense, presque nostalgique (« Telegraph Avenue » est absolument magnifique) ? Ou alors de Lars Frederiksen, qui a perdu sa crête et dont le look vire sur le papa-punk, qui alterne les riffs affutés et acérés (« Dead Bodies », sur laquelle il assure aussi le chant, et qui défonce tout) et les parties ska totalement décomplexées (« Where I’m Going ») avec une énergie toujours aussi redoutable ? De la complémentarité aussi bien à la guitare qu’au chant des deux musiciens, qui se côtoient depuis plus de 20 ans ? Ou peut-être du batteur Branden Steinecker qui fait danser et sauter tout le monde en rythme à longueur de morceaux grâce à sa frappe au rebond impeccable ( « Buddy », « Roots Radical ») ? Ou plus simplement cela vient du lien extrêmement puissant qui existe entre les membres de RANCID et leurs fans, grâce à une musique honnête et franche et une prestation qui va à l’essentiel sans jamais se complaire dedans. Fidèle à sa logique, le combo envoie 18 morceaux en cinquante minutes sans que rien ne soit ni à enlever ni à rajouter. Si bien que lorsque retenti « Ruby Soho », on a l’impression de dire « A bientôt » à des potes qu’on a déjà hâte de revoir. Un grand concert, de la part d’un grand groupe.

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Setlist RANCID :
« Radio »
« Roots Radicals »
« Journey to the End of the East Bay »
« Maxwell Murder »
« The 11th Hour »
« Nihilism »
« East Bay Night »
« Dead Bodies »
« Ghost of Chance »
« Telegraph Avenue »
« Old Friend »
« Where I’m Going »
« Olympia W.A. »
« It’s Quite Alright »
« Buddy »
« Fall Back Down »
« Time Bomb »
« Ruby Soho »

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PROPHETS OF RAGE

19h40 - 20h55 – Mainstage 2

Une heure et quinze minutes de pur bonheur. En même temps, est-ce réellement surprenant quand on voit le line up de PROPHETS OF RAGE ? Brad Wilk, Tom Morello et Tim Commerford de RAGE AGAINST THE MACHINE restent des monstres à leurs postes respectifs. La batterie de Wilk combinée à la basse de Commerford, reste une arme de destruction massive, au groove et à la puissance instopable, tandis que Morello reste l’un des meilleurs guitariste de l’histoire, avec sa maitrise légendaire des effets qui lui permet de claquer un énorme solo au vibrato sur « Bulls On Parade » et un autre avec les dents ou il affiche un magnifique « Fuck Trump » sur le dos de sa guitare. Mais en plus quand ils sont épaulés par DJ Lord, dont le travail discret de samples et de scratchs apporte un côté rap plus prononcé à l’ensemble du concert et surtout Chuck D et B Real, les MC de PUBLIC ENEMY et CYPRESS HILL respectivement, ça donne l’apogée du mariage entre rap et métal. C’est d’ailleurs incroyable de voir à quel point le mélange des voix colle aux reprises de RATM : « Killing In The Name » devient presque plus rageur qu’il ne l’est à la base, la rythmique de « Bombtrack » pulvérise tout le festival grâce à eux et « Unfuck The World », nouveau titre annonciateur d’un album, devient l’hymne de protestation ultime de 2017. En attendant cet album, le show est constitué à 90% de reprises et c’est un énorme plaisir que de pouvoir écouter les classiques de RATM et de s’en donner à cœur joie en sautant, dansant, pogotant et slammant tout son possible, tout en braillant des refrains qu’on connait plus que par cœur. A nouveau je dois saluer les festivaliers, car ceux-ci déploient la même énergie sur les standards de CYPRESS HILL et PUBLIC ENEMY. L’ovation qui a retentit lorsque les première notes de « Jumparound » ont retentit, fut un plaisir, de même que de voir tout le monde sauter comme un seul homme sur ce classique des années 90 et quand en plus, « Fight The Power » est repris par tout le monde, on se dit que l’ouverture d’esprit n’est pas morte. La foule devient soudainement silencieuse quand Tom Morello annonce « Like A Stone », en version totalement instrumentale, en hommage à Chris Cornell, dont la perte est toujours difficile à accepter. Cinq minutes à l’émotion palpable qui arrachent quelques larmes à des spectateurs. Logiquement, « Killing In The Name » conclue les hostilités. PROPHETS OF RAGE a prouvé que sa formation était pertinente et qu’il savait clairement utiliser toute ses armes pour assurer un grand show. Vivement l’album !

Setlist PROPHETS OF RAGE :
« Prophets Of Rage » (PUBLIC ENEMY)
« Testify » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Take The Power Back » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Guerrilla Radio » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« How I Could Just Kill A Man » (CYPRESS HILL)
« Bombtrack » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Fight The Power » (PUBLIC ENEMY)
« Hand On The Pump / Can’t Truss It / Insane In The Brain / Bring The Noise / Jump Around » (medley CYPRESS HILL/PUBLIC ENEMY)
« Sleep Now In The Fire » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Like A Stone » (AUDIOSLAVE, version instrumentale)
« Know Your Enemy » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Bullet In The Head » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Unfuck The World »
« Bulls On Parade » (RAGE AGAINST THE MACHINE)
« Killing In The Name » (RAGE AGAINST THE MACHINE)

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GREEN DAY

21h00 - 23h30 – Mainstage 1

Challenge donc, pour GREEN DAY que de passer après ça. Surtout que le combo doit assurer deux heures et demi de concert. La foule massée devant la scène est conséquente, bien que moins nombreuse que la veille alors que retentissent successivement « Bohemian Rhapsody » / « Blitzkrieg Pop » puis « The Good, The Bad, The Ugly » pour faire monter la pression. Tre Cool apparait, sous l’ovation du public, suivi de Mike Dirnt, également ovationné et que surgit Billie Joe Armstrong, remonté comme jamais, pour entamer « Know Your Enemy », acclamé avec une énergie phénoménale et inhabituelle pour une tête d’affiche de troisième jour de festival. Armstrong semble se nourrir de cette énergie et vouloir la décupler, car il fait monter un fan sur scène pour chanter avec lui, fan qui bien que chantant faux, y met tout son cœur et aura probablement vécu son plus beau souvenir. Le chanteur ne s’arrêtera pas là, et fera monter de très nombreuses personnes sur scène qui s’éclateront en compagnie de leur groupe favori. D’ailleurs le meilleur qualificatif que l’on puisse employer pour décrire ce concert reste « fédérateur ». N’ayant de cesse de rallonger les morceaux avec ses discours sur la différence, la nécessité d’être solidaire, de s’accepter soi même, et sa reconnaissance continue pour ceux qui les soutiennent depuis bientôt 30 ans, Billie Joe Armstrong donne autant l’impression d’être un précheur qu’un chanteur de punk et ça fonctionne, parce qu’on sent que tout ce qu’il dit est honnête et vient du cœur. Le frontman, qui en prime s’empare d’un canon à t-shirt et en propulse plusieurs sur les spectateurs, est absolument déchainé et met une ambiance de folie. Il reste également un chanteur brillant et sa prestation est sans faille, notamment sur « Boulevard Of Broken Dreams », ou l’émotion est palpable dans l’air ou sur le nouveau standard qu’est « Revolution Radio » grâce à son refrain à la mélodie ravageuse. Il reste par ailleurs un excellent guitariste, en témoigne « Holiday » qui défonce tout sur son passage, mais se repose beaucoup sur Jason White, qui prend le relais régulièrement et s’avère tout aussi versatile. On a tendance à oublier l’intelligence d’écriture de GREEN DAY mais des titres comme « 2000 Lightyears Away », et son urgence dansante, « Minority » et son énergie communicative, sont là pour le rappeler. Surtout que Tré Cool possède toujours cette touche de folie dans son jeu qui rend globalement toute ses parties incroyablement jouissives, le batteur montrant qu’il s’éclate à chaque instant (il est limite à danser derrière ses fûts sur « Holiday »). L’indétronnable Mike Dirnt assure derrière sa basse et propose un groove et une profondeur sonore qui rendent « complète » la musique de GREEN DAY, sa ligne ultra minimaliste mais belle à pleurer sur « Boulevard Of Broken Dreams » est toujours magistrale et sur « Basket Case » il vient compléter la guitare de la plus belle des manières. C’est sur ce morceau rendu une nouvelle fois explosif par des fans qui décidemment ne faiblissent pas, que nos forces nous lâchent et que nous commençons à rentrer. Nous profitons donc de loin de la fin du concert, agrémentée par d’autres discours, toujours plus de classiques et des acclamations qui n’en finissent pas. Ce soir GREEN DAY a su démontrer qu’il était revenu au sommet de sa forme et qu’il restait une figure majeure du rock. Un groupe qui mérite clairement sa place, et qu’on a également hâte de revoir.

Setlist GREEN DAY :
Intro : « Bohemian Rhapsody » (QUEEN) / « Blitzkrieg Pop » (RAMONES) / « The Good The Bad The Ugly » (ENNIO MORRICONE)
« Know Your Enemy
« Bang Bang »
« Revolution Radio »
« Holiday »
« Letterbomb »
« Boulevard Of Broken Dreams »
« Longview »
« Youngblood »
« 2000 Light Years Away »
« Hitchin’ A Ride »
« When I Come Around »
« Minority »
« Are We The Waiting »
« St. Jimmy »
« Knowledge » (Reprise de OPERATION IVY)
« Basket Case »
« She »
« King For A Day (avec des extraits de “Careless Whisper”) »
« Shout / Always Look On The Bright Side Of Life / (I Can’t Get No) Satisfaction / Hey Jude » (medley)
« Still Breathing »
« Forever Now »
Rappel :
« American Idiot »
« Jesus Of Suburbia »
Rappel 2 :
« Ordinary World »
« Good Riddance (Time Of Your Life) »

Lien vers le site du groupe

Voilà donc l’heure de tirer le bilan de cette seconde édition. Le site, plus grand et un peu mieux agencé que l’année passée faisait un peu trop vide à de nombreux endroits, et globalement les espaces restauration et les différents bar à thèmes étaient assez peu indiqués. Il ne fait pas encore l’unanimité (beaucoup de festivaliers trouvent la spitfire stage un peu trop à l’écart du reste du site) mais des améliorations progressives sauront y remédier. Gros point positif : la plateforme PMR, désormais entre les mainstages, était bien mieux située qu’en 2016. Dans l’ensemble, les problèmes d’entrées et de cashless semblent avoir été résolus, même si l’affluence du samedi a provoqué de nombreuses files d’attente, tant aux bars qu’au rechargement. En revanche gros point noir sur les accès : le fléchage plus qu’approximatif a causé d’énorme bouchons les deux premiers jours (seule une des deux entrées était indiquée le vendredi) et même si nous y avons échappés, la communication sur l’accident du samedi soir (qui a bloqué la sortie) fut apparemment mauvaise, si bien que de nombreux festivaliers n’ont pas su ce qui se passait. Une édition globalement meilleure que la première, avec une affiche plus éclectique et un son largement meilleur qu’en 2016. Coté scènes secondaires, la spitfire stage gagnerait à être un poil plus grande (pas trop non plus, son coté roots est une de ses forces). Attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, l’affluence du samedi était déjà limite pour la circulation et avec plus de festivaliers, ça pourrait vite devenir invivable. Allez, encore quelques ajustements et on tiendra la un excellent fest pour les amateurs du rock sous toutes ses formes.

Live Report & Photos : Rx3 team et photos du site du Download festival fr
Setlists : setlist.fm


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