Certaines combinaisons semblent tomber du ciel. La pochette énigmatique, le nom laconique, la sortie sur Fuzzorama Records, une annonce d’album qui avait fait bouillir le microcosme du heavy rock Européen… ASTEROID, avait d’entrée de jeu tout pour plaire. Comme en plus il a suffi de quelques écoutes pour tomber amoureux de « III », leur nouvel opus, il ne nous restait plus qu’une seule chose à faire : demander à Robin Hirse le secret derrière cette réussite.
Six ans et un hiatus après leur précédent album, rencontre avec un musicien à l’image de sa musique : cool et mystérieux.
Entretien avec ASTEROID – Robin Hirse nous parle de la reformation et de « III »
Écrit par Gus sur 17 octobre 2016
Extraits.
« J’aime simplement écouter un groupe qui peut jouer sur scène ce qui est sur l’album. »
Gus : Vous avez déclaré vous être reformés parce que ces deux ans de pause vous ont donné du temps pour vous poser et vous reposer, mais je me demandais : est-ce que le fait que vous avez tous commencé des projets avec d’autres musiciens vous a aidé à récupérer plus vite après ce qui s’est passé dans ASTEROID ?
Robin : Oui je pense que ça a aidé un peu, on était tous plutôt fatigué d’ASTEROID, en fait on a tourné pendant quelques années et il y avait beaucoup de fêtes mais rien ne se passait. On était au bout donc on ne savait même pas si on allait rejouer ensemble. Donc je pense que prendre congé et faire d’autres choses nous a beaucoup aidés à savoir ce qu’on voulait vraiment.
Gus : Ce qui est intéressant, c’est que si on écoute vos deux derniers albums à la suite, on sent l’évolution même si ils ont la même ambiance parfois. Est-ce que vous avez écrit comme avant ?
Robin : En fait, l’un des principaux riffs de « Til’ Dawn », sur le nouvel album, vient de sessions qu’on avait faite il y a longtemps. Alors il est resté en attente pendant un moment, on a juste un peu changé le couplet. Mais quand nous écrivons, quand j’écris de la musique ça vient comme ça, c’est notre façon de faire et il y a cette touche ASTEROID, qu’on le veuille ou non.
« Je pense qu’on est tous plus calmes aujourd’hui qu’on l’était avant. On n’avait pas de pression pour sortir cet album. On voulait juste sortir de nouveaux morceaux, parce qu’on n’en avait pas terminé. »
Gus : Il n’y a rien de superficiel sur « III » : chaque note a sa place et si on en retire une seule : tout s’écroule, depuis la guitare qui coule dans la basse, soutenue par la batterie. Pourquoi faire le choix de cette approche et pas une production massive avec beaucoup d’overdubs, de guitare et tout le reste ?
Robin : Ca n’a jamais été notre façon de faire les choses. On les aime aussi crues et naturelles que possible, principalement pour pouvoir les recréer en live. Parce que je déteste écouter un album qui sonne trop parfait parce que tout est rempli par la musique. Il y a de l’orgue, il y a des chœurs, il y a des violons etc… J’aime simplement écouter un groupe qui peut jouer sur scène ce qui est sur l’album. C’est très important pour nous.
Gus : Et toute ces approches, toutes ces choses que vous faites, qui font que bien que dépouillé, c’est un album très riche. Est-ce que c’est parce que tu fournis les structures et que les autres viennent y ajouter des éléments, et que vous procédez par essai-erreur ; est-ce que c’est cette manière de fonctionner qui vous permet d’avoir autant d’éléments dans votre musique ?
Robin : Je pense que oui et je pense que ça vient du fait qu’on écoute beaucoup de style différents. Johannes écoute certains genres et j’écoute des vieux trucs. J’écoute toujours LED ZEPPELIN, les DOORS et JANIS JOPLIN. Et il écoute parfois du black metal Norvégien très malsain. Et les styles qu’on apprécie sont tellement différents que quand j’arrive avec un riff… Quand tu écris un riff tu l’imagines joué d’une certaine manière. Donc je lui joue et il en a une vision complétement différente. C’est comme ça qu’on fonctionne naturellement. J’ai planifié une structure et je lui dit « essaye ci et ça » et il me dit « non, j’aimerais essayer ça » et à chaque fois, pas à chaque fois mais généralement, ça marche. Ce sont ces différentes interactions qui créent la touche ASTEROID.
Gus : Ce qui me fascine, c’est que tout a été fait vite, tout a été fait différemment et pourtant cet album est assez calme, il est plutôt reposant et quand on a fini de l’écouter on se sent mieux qu’on l’était au début. Est-ce que c’est parce que c’est un reflet de votre état d’esprit actuel ?
Robin : Ca peut être assez vrai. Je n’avais pas vu les choses de cette façon mais ça m’a l’air plutôt logique en fait. Je pense qu’on est tous plus calmes aujourd’hui qu’on l’était avant. On n’avait pas de pression pour sortir cet album. On voulait juste sortir de nouveaux morceaux, parce qu’on n’en avait pas terminé. On l’a surtout fait pour nous, pour voir si on pouvait créer de bonnes chansons ensemble.
Totalité de l’interview dans le podcast.
Crédits : Les photos de cet article proviennent de la Page Facebook du groupe et des sites robles–design et UFOP.