Malgré les messages « ne filmez pas, profitez du concert » diffusés en boucle sur les écrans de la mainstage, les portables et appareils photo/vidéo sont déjà de sortie (ce qui aurait fait rire jaune Shyanna) alors que débute le décompte pour le concert de RAMMSTEIN. Dès l’introduction, le show est là : Flake, en tenue orange fluo derrière ses claviers, démarre le concert, vite rejoint par Christoph Schneider et son jeu de batterie ultra martial. Deux racks de projecteurs descendent sur scène, portant Paul Landers et Richard Kruspe envoyant un riff calibré et efficace, qui ne s’interrompt que pour l’entrée en scène d’un Till Lindemann qui mime des claquettes. Alors commence la litanie des titres cultes des allemands. Il s’agit d’un morceau titre « Ramm4 », composé spécialement pour cette tournée. Lorsque le refrain « Ja. Nein. Rammstein ! » fait trembler le sol de Longchamp, on comprend que que les Berlinois sont « toujours là ». RAMMSTEIN reste la référence en terme de show. Pyrotechnie à outrance, fausse ceinture d’explosifs sur le toujours détonnant « Zerstören » (à la fin duquel le groupe affichera le symbole de l’hommage aux victimes du Bataclan), lance-flammes faciaux sur « Feuer Frei », guitares lance-flammes, Flake placé dans une baignoire et sur lequel on verse des feux de bengale (« Ich Tuh Dir Weh ») et feux d’artifices à n’en plus finir. Tout est dans une démesure assumée. Les tubes sont repris à gorge déployée par une foule unie qui connait tout le répertoire teuton par cœur. « Ich Will » et son jeu de questions réponses est absolument imparable, « Feuer Frei » et ses « Bang, Bang » assourdissants est toujours un plaisir, et l’intro magnifiquement délicate de « Seemann », jouée par le bassiste Oliver Riedel, réussit le tour de force de stopper net la foule alors pendue aux doigts d’un musicien toujours discret mais fondamental chez RAMMSTEIN. La setlist est un best of revisitant toute la carrière de la formation, condensé pour durer 90 minutes, et principalement axée sur Mutter dont 6 titres sont au programme, et qui reste visiblement leur opus le plus apprécié. Après la reprise parfaite du « Stripped » de DEPECHE MODE tout s’éteint alors qu’un murmure de déception se fait entendre. Mais une loupiote permet d’entrevoir les ailes de Till, juste avant que le groupe ne remonte sur scène pour un rappel, qui commence par « Früling In Paris », seul morceau capable de faire hurler du Edith Piaf à des milliers de métalleux surexcités. Et de continuer avec les monstrueux « Amerika », « Engel » et les ailes de Till en flammes. Enfin vient « Sonne », toujours aussi intense, qui clôture ce grand moment et nous rappelle pourquoi RAMMSTEIN est immense, expliquant le grand vide qu’ils laissent sitôt qu’ils ne tournent plus.