L’une des autres forces de NEUROSIS c’est de savoir faire appel à toutes sortes d’instruments pour donner une autre dimension à sa musique. Ainsi la cornemuse torturée de « Descent » et la bombarde se lamentant sur « The Last You’ll Know », résonnent encore dans ma tête comme un appel à la tristesse et aux larmes. Et le martélement des rythmes plombés et des riffs acérés, augmente encore ce sentiment d’oppression, cette impression de s’enfoncer encore et toujours dans les recoins les plus sombres des instincts de l’humanité.
Les rares breaks, bouffées d’oxygène salvatrices, venant nous rappeler que la respiration n’est pas un automatisme, ne sont en réalité qu’un autre moyen d’errer vers le désespoir. « Away » dont la fin arrive comme une chape de plomb sur l’auditeur en est le parfait exemple tant les 5 premières minutes sont belles à en pleurer. De même, l’introduction de « Times Of Grace » monte en puissance vers l’un des riffs les plus lourds et les plus violents que j’ai jamais entendu.
En définitive, que retenir de cet album ? C’est une thérapie puissante, brutale et impitoyable, un exutoire malsain à la dépression, la colère et la rage. On ne ressort pas indemne de son écoute, car chaque note résonne longtemps dans la tête. Si cette musique retentit lors de l’apocalypse, je ne serais pas surpris. NEUROSIS reste la référence du postcore, sombre, torturé et violent et atteint encore la perfection d’un genre dont il est le maitre. Un album passionnant mais dont la découverte ne saurait se faire sans dommage.
P.S. : L’écoute simultanée de cet album et de « Grace » de TRIBES OF NEUROT vous ouvrira l’accès à un troisième album. Le résultat est déroutant.