« Overkill » 1979, « Bomber » 1979, « Ace Of Spades » 1980, « No Sleep Till Hammersmith » 1981, « Iron Fist » 1982. 4 ans, 5 albums, 5 tueries. Mais bon, Fast Eddie est parti et Lemmy a recruté Brian Robertson à la guitare. Un guitariste plutôt mélodique, dans MOTÖRHEAD? D’un seul coup j’ai énormément d’appréhension avant d’écouter ce disque, et en un sens j’avais raison, parce que rien ne pouvait me préparer à ça.
MOTÖRHEAD a ralenti, mais en apparence seulement, c’est toujours du Hard Rock sous speed. C’est moins « droit dans ta gueule » par contre, c’est plus subtil. Et la cause de cette subtilité est simple à identifier : la mélodie. Robertson apporte un feeling monstrueux, un « groove » magique a chaque composition. Simple exercice : essayez de ne pas taper du pied pendant cet album, de ne pas hocher la tête pendant une seule note. C’est purement jouissif, un orgasme qui swingue et donne envie de bouger pendant plus de 30 minutes. Et cet état de grâce semble toucher tout le trio, chaque instrument devenant presque dansant. Il suffit d’écouter cette batterie en intro de « Rock It », la basse omniprésente et entêtante de « Shine » ou « Die You Bastard », le riff de « Dancing On your Grave ». Même un titre lent, « One Track Mind », transpire la puissance et le rock à l’état brut.
Cet album fut décrié à sa sortie, à cause de cette mélodie. Et ça montre à quel point le public peut être fermé quand un groupe change. Il s’agira du seul album avec Robertson, Phil Campbell le remplacera moins d’un an après. Était-ce pour le meilleur ? Cela est-il réellement important ? De toutes façons Lemmy n’est pas homme à avoir des regrets.
Le verdict est simple, sans appel, 5 ans, 6 albums, 6 tueries. « Another Perfect Day » forme, avec « Ace Of Spades », le duo parfait : rien n’est à jeter, tout est ultime. On a jamais fait mieux, et je doute qu’on y arrive un jour.