Ces titres nous permettent de dégager une certaine tendance : oui, « Le Bonhomme Bretzel » est sombre. Bien plus sombre que ces prédécesseurs, autant du point de vue des paroles que de celui de la musique. La frappe de batterie est rageuse, puissante dès « Je Ne Suis Pas », morceau vindicatif par excellence, sur lequel même les lignes de claviers ne sont qu’ un prémice au déchainement des guitares et de la voix rocailleuse qui ne demande qu’une seule chose : qu’on lui foute la paix. L’identification est immédiate, instantanée, tant la colère qui émane de ce morceau est palpable et directe. Tout comme dans l’excellent « D’Après Toi » ou le riff galopant vous décrochera le cou à grand renforts d’une ligne de batterie ravageuse et d’un break monumental. Que dire du final « La Mort De L’homme Bretzel », avec son clavier glauque à souhait et ses paroles déclamées par une voix funeste ? Tout simplement que ce morceau donne la chair de poule à chaque écoute. « Je Marche Mal » avec ses petits accords sautillants, sa basse ronde et son rythme presque nonchalant ou les arrangements mélancoliques font particulièrement ressortir des paroles d’une profonde tristesse qui marqueront l’auditeur dès la première écoute.
La petite introduction du disque nous annonce aussi ironie et sens de l’humour, constante de la discographie Tmxienne, qui sont elles aussi présentes, mais très différemment de ce qu’il nous a proposé par le passé. « Dans Le 55 », hymne à la gloire de ce département rural qu’est la Meuse, est truffé de références à d’anciens morceaux et s’avère bourré de petites trouvailles (« les corbeaux volent à l’envers, mais enfin la comme d’habitude on exagère ») qui vous feront au minimum sourire, « Grafenberg Mon Amour » est une perle metalcore de grivoiserie (vous chercherez le nom du monsieur pour comprendre). « C’est Surement Les Manouches » avec son ironie saignante et corrosive et « O Grand Murin » description conviviale et légère de ce qui ressemble au paradis du trappeur restent deux temps forts, affichant tour à tour toutes les qualités esthétiques et musicales de TMX, avec les claviers un peu cheap mais délicieux, et surtout une diversité stylistique sans faille qui passe du hardcore le plus bourrin à du reggae (« Pepinot »), de la variété, du jazz manouche en passant par de la musette… Le tout dans un esprit rock perpétuel. Bref un pot-pourri entraînant et accrocheur qui se savoure sans aucune forme de modération.
Il faut également noter la performance de David Guetto aux claviers et la présence de Lady Hardcore dont la voix ajoute beaucoup à un univers musical déjà riche.
« Le Bonhomme Bretzel » est un opus difficile à appréhender et très déroutant pour ceux qui recherchaient avant tout la déconne chez l’émigré normand. Très sombre, très riche et magnifiquement écrit, il est impressionnant de voir qu’avec ce seizième album, DAVID TMX est encore capable de nous donner des morceaux fabuleux (« La Prière Du Bretzel » et « Le Hippie Electrique » oui c’est bon j’arrête de tous les citer). Toujours musicalement au top, DAVID TMX propose ici l’une de ses toutes meilleures sorties, qu’il est impératif que vous écoutiez, un point c’est tout.