KILLUS – Feel The Monster

Écrit par sur 11 janvier 2015

Je connais beaucoup de scènes metal à travers l’Europe. La Suède pour tout ce qui existe, le metal extrême barré des finlandais, le renouveau hard rock en Angleterre, le doom Italien… Pourtant, j’ai remarqué que je n’étais pas forcément capable de citer beaucoup de groupes espagnols à part MAGO DE OZ. Et même si KILLUS n’augmente pas beaucoup mon thésaurus à ce niveau, leur prestation en première partie d’AVATAR a suffisamment fait frémir mes tympans pour que je me pose la question suivante : « Est-ce que l’on retrouve l’énergie de la scène sur l’album ? »

C’est avec cette interrogation que je débute mon écoute.

KILLUS-Feel-the-monster

Sorti en 06/2013 sur Art Gates Records.

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Tracklist :

01. We’re Alone In This World
02. Feel The Monster
03. Bastards
04. I Can’t Feel It
05. Forever And Ever
06. Crush Our Minds
07. Fuck’n’Roll
08. The Night Of The Knife
09. The Darkness Of The Crypt
10. Holy Bible
11. I’m Dead Tonight
12. Satanic Verse
13. Get Your Gun

Line-up :

Supersixx (Chant)
Ruk (Guitares, Samples)
Premutoxx (Basse)
Luar Fixx (Batterie)

KILLUS-band

Bienvenue en enfer, voila la fanfare d'accueil.

Bon ne tergiversons pas, la réponse est oui. Dès l’excellente intro « We’re Alone In This World », la voix bourrée d’effet qui semble surgir d’outre-tombe et les claviers glauques à souhaits nous transportent dans une ruelle glaciale ou s’ouvre une porte vers un déferlement de violence, de stupre et de luxure.

Car leur musique place directement les espagnols dans la lignée d’un MARILYN MANSON (des débuts) sous PCP. A l’instar de ce que l’on peut entendre sur un « Hollywood » ou un « Antichrist Superstar », KILLUS est avant tout un groupe qui sait créer des ambiances, et ce en variant systématiquement son propos.

Par exemple, « Bastards » qui, sous une apparente simplicité, puise sa puissance implacable dans une batterie carrée, qui soutient un riff guitare/basse absolument irrésistible, et vous donnera envie de tuer tout le monde sous les ordres de Supersixx qui viendra vous râper les tympans de sa voix écorchée et torturée ; tandis qu’un morceau comme « Fuck‘n’Roll », qui enchaine les petits changements de rythme ou chacun martèle son instrument pour le faire gueuler toujours plus fort, vous donnera presque envie de participer à une énorme orgie de brutalité et de débauche dont l’issue sera orgasmique et parfaitement monstrueuse.

Il faut aussi noter l’impressionnant travail de sampling de Ruk, de nombreux extraits de discours se trouvant en ouverture des morceaux, pour préparer l’auditeur à ce qu’il va rencontrer. Les deux plus marquants selon moi étant « Crush Our Minds » qui débute par une mise en garde sur les dangers des mutations et embraye sur une rafale balancée par Luar Fixx qui donne envie de cogner sur tout ce qui bouge jusqu’au terme d’une pièce frénétique et « The Darkness Of The Crypt », ou les claviers derrière l’annonce d’une apocalypse zombie annonce la couleur ultra dance de cette piste, qui voit Premutoxx et Ruk se trémousser de manière obscène au milieu de ces anthropophages notamment sur un refrain qui se mémorise de manière immédiate et qui se voit agrémenter d’une ligne de claviers mélodique en total contraste avec le reste du morceau, entrainant pourtant l’auditeur avec elle sans problème. Et que dire du mid-tempo ravageur qu’est « Satanic Verse » ou l’ambiance très gothique des claviers du refrain donne une teneur encore plus morbide à des couplets à nouveau fascinants d’efficacité.

La synergie entre les quatre compères est elle aussi palpable. L’alliance de la puissance des guitares et de la furie de la basse, couplée à l’intensité de la batterie et la férocité du chant, tout ça permet à la fois de produire un metal industriel d’excellente facture, pourvu d’une énergie rare, et surtout, de transmettre entièrement cette énergie à l’auditeur, lui donnant presque l’impression qu’il fait partie du groupe, et que la musique s’adresse à lui personnellement. C’est frappant, quand on se mange dans les dents des chansons comme « Feel The Monster », ou l’on sent son côté sombre libéré de toute entrave, pour répandre le chaos, et « I’m Dead Tonight », qui n’est ni plus ni moins qu’un carton d’invitation pour l’enfer, ou la douleur n’est qu’une forme de plaisir parmi tant d’autres.

Toutefois, malgré ses très nombreuses qualités, cet opus pourra agacer les plus tatillons d’entre nous, par le côté un peu « formaté » des structures, parfois assez similaire, d’une composition à l’autre.

Mais malgré ce petit défaut, « Feel The Monster » est un album que je regrette d’avoir manqué et je l’avoue j’ai parfois un peu de mal à lui rendre justice. Si je devais faire simple, je dirais que KILLUS, c’est le fils de Lucifer qui a décidé d’écouter THE PRODIGY, PENDULUM et SKRILLEX pour faire chier son paternel, tout en lui piquant ses disques de ROB ZOMBIE, d’ALICE COOPER et des MISFITS. Et au-delà de « Feel The Monster », KILLUS reste un groupe qui mérite toute votre attention.


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