Tous deux s’affrontent alors dans de terribles épreuves qui détermineront qui deviendra Pharaon. Ils traversent d’abord le désert sans eau et sans nourriture (un kilomètre à pieds, ça use, ça use) puis affrontent le cobra royal à mains nues avant de passer à la dernière épreuve, sortir vivant d’une cage de pleine de scorpions. Sauf que, pendant la baston contre le cobra, ISIAS est blessé et confié aux soins du maléfique TENEMRÂ. C’est donc ATERAVIS qui est désigné Pharaon. Mais alors que la magie de TENEMRÂ se mélange au venin du serpent dans le corps d’ISIAS, ce dernier se transforme en créature mi-homme, mi-dieu, ayant pour symbole le cobra royal. TENEMRÂ voyant ici une opportunité de se récupérer le trône et donc le pouvoir, organise une cérémonie au cours de laquelle ISIAS hérite des pouvoirs des dieux AMON et SETH et devient le dieu serpent AMON SETHIS, représentant des dieux du mal sur terre.
Galvanisé par ses nouveaux pouvoirs, AMON SETHIS en profite pour aller tuer son frangin lors d’un duel, devenir souverain et embaucher TENEMRÂ comme conseiller. Leur but est désormais d’ouvrir le Livre Secret des Pyramides afin de prononcer la prophétie interdite et faire revivre Seth. Si dans les 1000 jours après l’accomplissement de la prophétie, personne ne les arrête en arrachant le coeur d’AMON SETHIS, il deviendra immortel et les forces de SETH s’abattront sur l’Egypte. Un beau merdier en prévision, si tu veux mon avis.
The Final Struggle : Opéra Prog’
C’est donc ainsi que commence le règne d’AMON SETHIS 1er, dieu-serpent et premier Pharaon de la VIIème dynastie, en l’an 2177 avant JC. C’est aussi cette légende que nous racontent les cinq grenoblois. Au long des 10 titres de ce second album, ils nous emmènent dans l’Egypte ancienne et nous font vivre la légende en musique.
Guitares lourdes, sonorités orientales, textes en arabe, hébreux, kabyle ou anglais, le métal progressif d’AMON SETHIS nous met dans l’ambiance et ce, dès l’ouverture avec “Prelude To Chaos” qui pourrait servir de musique de trailer d’un film. Et c’est probablement le but, nous introduire dans l’univers, nous poser le décor, les pyramides, le sable, le désert, les Dieux… S’enchaînent alors des morceaux tous aussi envoûtants grâce à la voix de Julien et son chant clair, d’une part, mais aussi grâce aux synthés qui ajoutent des pointes d’exotisme et enfin, grâce aux différentes langues employées pour faire parler les personnages, faisant voyager l’auditeur encore un peu plus dans les profondeurs de la légende.
Tout au long du disque, on passe d’une chanson à l’autre sans vraiment s’en apercevoir, non pas qu’elles sonnent toutes pareil, mais plutôt parce qu’elles s’emboîtent parfaitement dans la narration. Les trois morceaux suivant “Prelude To Chaos”, se concentrent sur la fin de NITOCRIS et l’entrée en scène des jumeaux, les trois suivants sur l’affrontement des deux frères et les trois derniers sur la transformation d’ISIAS en dieu maléfique, faisant allégeance au sombre dessein de TENEMRÂ.
Pour moi, ce disque est purement et simplement un opéra rock, tant par sa narration que son interprétation. Un opéra prog’, disons plutôt, qui nous embarque totalement dans son univers, dans son histoire. On avance avec les personnages, on suit le rythme de leurs aventures, bercés par des compositions parfois heavy, parfois plus envolées, parfois même assez speed, et parfois d’une douceur inattendue (“The Eyes Of The Sun”) collant parfaitement à l’action. On y est, presque physiquement, du début à la fin, jusqu’à la dernière minute de “The Final Struggle”, morceau épique de plus de 25 minutes ! (Vous avez dit progressif ?)
Pas forcément accessible à la première écoute, “Part II : The Final Struggle” se déguste en plusieurs fois et révèle ses délices écoute après écoute. On a qu’une envie, maintenant, découvrir le “Part III” et connaître la fin de la légende !
LEELOO.