Tout l’album s’enchaine de cette façon, proposant à son auditoire un voyage presque initiatique dans un endroit à la fois connu et inconnu, qui joue perpétuellement avec les codes et les registres de toutes ses composantes (rah, cette reprise du riff principal sur « Beyond The Light » en fin d’album, quelle classe absolue). Chaque nouvelle piste se plait à enrichir l’expérience, à la complexifier tout en laissant apparaitre la beauté et la puissante clarté de l’édifice qui se construit sous nos yeux (le refrain fuzzy avec l’écho sur la voix de « Holy Monday », c’est pas magnifique ça ?). En plus de tout ça, il apparaît au fil des écoutes que MARS RED SKY raconte autant qu’il joue, chaque morceau dégageant une énergie et un feeling très différent qui pourtant s’avère complémentaire et parfaitement harmonieux, comme les chapitres d’un livre qu’on aurait lu dans le désordre et qui aurait révélé une nouvelle histoire parfaitement cohérente.
Mais attention, parce que sous ses dehors crasseux et gras, on est ici devant un album dont l’élégance concurrence le raffinement. Car chaque morceau est ciselé comme une pierre précieuse, travail d’orfèvre ou chaque note est pensée et réfléchie pour s’articuler autour du reste, permettant ainsi de profiter d’un album magistralement maitrisé du début à la fin, dont la production parfaite transmet chaque intention du trio à nos oreilles pour les enchanter pendant quarante minutes que j’aimerais voir durer une éternité.
Stoner, pas stoner… Au final devant un album de cette qualité, on s’en fout royalement et on se laisse mener par les six bras de ce ciel rouge de mars, jusqu’à être perdu en Arcadia. D’ores et déjà l’un des albums les plus planants et intéressant de 2014.