Et dès le début de « Let Us Die », ça ne fait plus aucun doute, le Zénith n’était pas un bug dans la matrice, on tient là une formidable machine de guerre live. Johannes est très en voix, et son chant est aussi marquant que sur album, ses changements de registres sur « Vultures Fly » et le chant clair de « Paint Me Red » donnent la chair de poule, ce d’autant que les nombreux changements de costumes et les interventions au micro dévoilent une autre facette de son personnage, et même si le public lui était dévoué avant le concert, son aisance et sa capacité à le faire bouger à sa convenance force le respect.
Toutefois résumer AVATAR à son chanteur serait manquer de lucidité par rapport à ce qui se passe sur scène. Parce qu’ici aucun musicien n’est inutile et chacun connait et maitrise parfaitement son rôle. Le trio Küngen, Tim Öhrström aux guitares et Henrik Sandelin à la basse est absolument impérial et délivre riff sur riff avec une précision et une puissance implacable. « Napalm », « Let It Burn » mais surtout le monstrueux « Hail The Apocalypse » et son riff d’intro monumental qui achève de me convaincre de la solidité du prochain album ainsi que le surpuissant « Blöd » qui assène coup de latte après coup de latte. Les soli de Küngen font systématiquement mouche et offrent une nouvelle dimension à certains morceaux ce qui renforcent encore leur qualité.
Mais il est vrai que si ces quatre hommes peuvent évoluer aussi aisément dans des morceaux pas si évidents que ça, c’est surtout grâce à la performance royale de John Alfredsson qui martèle ses futs comme si sa vie en dépendait. La taille de la salle met forcément la batterie en avant mais là on est à un niveau d’énergie qui détruit tout sur son passage. Véritable moteur de la formation, celui-ci allie parfaitement force pure et un feeling parfait qui permet de profiter de l’ensemble des tubes issus de « Black Waltz » et de 2 extraits du « Hail The Apocalypse » dont la sortie imminente me fait piaffer d’impatience.
Ce soir AVATAR n’a pas joué au Covent Garden Studio, mais devant un stade en folie, profitant de chaque instant pour communiquer avec un public déchainé qui s’imposera comme le sixième homme de la soirée. Energique, puissant, intense… les qualificatifs ne manqueront pas pour décrire ce concert, mais en définitive tout ce qu’il faut dire c’est que la prochaine fois qu’AVATAR se produit près de chez vous foncez, vous ne le regretterez pas.