Dans le cadre de la promotion de « Firesoul » nous avons eu la chance de nous entretenir avec Andy B. Franck, chanteur de BRAINSTORM à Paris le 25 Février dernier. Un entretien fleuve aussi riche qu’intense !
A vos écouteurs !
Dans le cadre de la promotion de « Firesoul » nous avons eu la chance de nous entretenir avec Andy B. Franck, chanteur de BRAINSTORM à Paris le 25 Février dernier. Un entretien fleuve aussi riche qu’intense !
A vos écouteurs !
Extraits.
« Je pense que les fans savent à quoi s’attendre avec un album de BRAINSTORM, je le crois vraiment »
Gus : Et ce qui fait l’unicité de BRAINSTORM c’est aussi votre capacité à vous renouveler et à innover au fil des albums. Alors je crois que la question c’est : est-ce que vous êtes surpris que votre fanbase et de plus en plus de gens à chaque fois, réagissent à chaque fois positivement à ces innovations ?
Andy B Franck : Je pense que les fans savent à quoi s’attendre avec un album de BRAINSTORM, je le crois vraiment. Mais tu sais, pour les derniers albums on est entrés en studio et on a commencé à enregistrer puis on a changé d’avis et on a réfléchi à ce qu’on pouvait changer ici et là pour améliorer le tout. C’est le genre de process qu’on avait et c’était pas mal. Mais avec ce nouvel album, je crois qu’on a arrêté de faire ça parce qu’on est retourné dans notre salle de répétitions et on a écrit comme il y a quinze ans, en jammant et en répétant. Et ce qui marche en répét marche forcément en studio. Et c’est pour ça que c’est un album spécial pour nous, parce que c’est un album très honnête qui vient directement de nos… comment dire… « estomacs ». Ce n’est pas un album que l’on a beaucoup réfléchi, en pensant chaque note. On a écrit puis on a enregistré. Et c’est pour ça que j’ai l’impression que ce nouvel album est une redéfinition du groupe. Mais ouais, ça nous a pris du temps.
Gus : Et il y a aussi ce son typique de BRAINSTORM. Je me suis dit que ce son était resté parce que vous avez toujours été impliqués dans la production et le mixage de tous vos albums. […] Ça a encore été le cas où vous avez choisis de travailler avec quelqu’un de totalement extérieur au groupe ?
Andy B Franck : Ca faisait dix ou douze ans qu’on avait plus travaillé avec Achim Köhler. Après on a essayé quelque chose de dfférent, on était allés à Wolfsburg pour enregistrer les deux albums suivants avec Sacha Paeth et Miro, qui sont très connus pour leur travail avec EDGUY, AVANTASIA et KAMELOT. On pensait que c’était le bon pas dans la bonne direction mais on s’est rendus compte que ce n’était pas une bonne décision pour BRAINSTORM parce qu’on n’est pas connu pour jouer le genre de musique qu’ils produisent. On a appris beaucoup et ça nous a beaucoup aidés mais on est revenu dans notre région et on a enregistré « On The Spur Of The Moment » avec un de nos bons amis. Mais même si c’était le bon choix et qu’on allait dans la bonne direction, ce n’était pas une grande avancée. Alors on a essayé de revenir à nos racines. Et sur la dernière tournée on a commencé a se demandé qui pourrait produire l’album et on a pensé à des noms comme Andy Sneap. Mais on a décidé de ne rien demander à personne au début mais d’aller en répétition, de jammer et d’écrire des chansons comme je l’ai dit. Puis on les a enregistrées et on les a envoyées à plein de gens. Le premier qui a répondu c’est Achim Köhler qui nous a dit “Les mecs, s’il vous plait, laissez-moi produire cet album, ca va être un putain d’album. Laissez-moi le faire ! » alors on lui a répondu « Achim, t’as pas besoin de nous supplier, tu es le premier sur la liste mais on était pas sûr que tu acceptes après dix ans » et il a redit qu’il voulait le faire. Ce qui est drôle c’est qu’Achim parle notre langue, il parle le même dialecte, il vient de notre région et il mange ce qu’on mange (il rit) ce qui n’est pas typique pour un souabe, et du coup il sait ce dont on parle. Quand je lui demande de l’écho ici ou plus de son là, il sait tout de suite ce que j’attends et ça rend tout beaucoup plus facile. Et pendant les deux mois d’enregistrement il est un peu devenu le sixième membre du groupe ce qui nous a aussi permis de nous concentrer sur la musique et pas la production. Et c’est pour ça qu’on n’a pas autant produit l’album qu’auparavant. On lui a donné plus ou moins un contrôle total sur la production pour nous concentrer vraiment sur la musique, sur la guitare, sur la voix, la basse, la batterie pour nous donner à 150% et pas à 90% et 10% qu’on met sur la production. Et c’est pour ça que cet album a plus de puissance et plus d’énergie que les précédents.
« Mais pour moi c’est beaucoup plus simple de parler de quelque chose de vrai, qui arrive dans la vie, quelque chose dont je puisse parler à mes enfants et aux autres gosses. »
Gus : […] Jouer aussi longtemps avec les mêmes musiciens, est-ce que ça facilite l’écriture de l’album ?
Andy B Franck : Ca dépend. Ça peut le faciliter comme le contraire parce qu’on a tous notre propre façon de penser. Quand quelqu’un joue un riff de guitare tu sais tout de suite « oh oh, il va vouloir que ce riff soit sur l’album… » Et parfois c’est pas évident de lui dire « Non, ça n’ira pas sur l’album ». C’est une réponse qui te coute beaucoup de sympathie. Mais au final, quinze ans, aujourd’hui, c’est quelque chose de particulier, et on a eu des hauts et des bas, évidemment. Après quand tu es en tournée pour sept ou huit semaines tu finis par avoir des envies de meurtres alors parfois tu te réveille en pensant « Oh merde, cette tête de con » mais je crois que c’est normal et qu’on est assez adulte et assez sage, j’espère, pour faire ce qu’il faut pour régler ça. On en parle même si on sait que parfois il ne vaut mieux pas en parler à ce moment-là, donc on va chacun de notre côté et on se revoit sur scène le soir puis on repasse un jour chacun de notre côté mais le troisième jour on est tous ensemble et on boit une bière. Et puis je crois qu’on est tous concentrés sur le même objectif, on veut enregistrer un bon album et passer un bon moment ensemble. Et ça aide vraiment beaucoup. On a déjà accompli beaucoup plus que ce qu’on aurait pu imaginer et aucun d’entre nous ne reste assis là en se prenant pour une rockstar. Mais pour être honnête, ce n’est pas toujours facile, parce que la plupart des journalistes et des fans sont derrière le chanteur et les guitaristes. Alors si tu a un bassiste et un batteur qui ont un gros égo ils sont toujours à gueuler « Hey, et moi ? Venez !! Okay, ben allez-vous faire foutre !!! » Ce n’est pas très facile pour être honnête et si tu as un bassiste et un batteur qui peuvent gérer ça. Ils savent que c’est important pour le groupe et qu’ils sont un membre du groupe parmi cinq, pas plus pas moins. Et c’est hyper important. La, les quatre autres membres sont restés chez eux. Je sais qu’ils auraient vraiment adoré venir aussi à Paris. Mais c’est juste moi ! (rires)
Gus : J’aime beaucoup la pochette de l’album, qui l’a réalisée ?
Andy B Franck : Il s’appelle Felipe Mercado, il vient d’Amérique du Sud et c’est un grand fan du groupe. Il y a trois ans il nous a contactés pour réaliser la pochette d’un album, mais on avait toujours un deal avec Tom à ce moment-là. Mais Felipe a insisté encore et encore. Et sur la dernière tournée je me suis demandé ce qu’on pouvait changer en ayant un nouvel artiste. Alors j’ai regardé mes mails et je lui ai envoyé « Felipe, tu nous as énormément écrit et tu nous as dit que tu es un fan et que tu voudrais faire une pochette, alors je vais te dire précisément ce à quoi je pense et ce que je veux sur la pochette et montre-moi ce que tu peux en faire. » Et quand il a envoyé cette pochette j’étais sur le cul et je lui ai dit « Ok, maintenant tu as un job ! »
Gus : On a quelques questions moins sérieuses maintenant. Quel est l’endroit le plus bizarre ou tu as déjà joué ?
Andy B Franck : Le plus bizarre… L’endroit existe encore donc ce n’est pas évident à dire. Je crois que c’était… Il y a eu beaucoup d’endroits bizarres par le passé quand j’étais plus jeune. Mais l’un des pires endroits que j’ai vu c’était il y pas si longtemps, c’était le Bastard Club à Osterburg. Oh mon dieu, rien que d’y penser j’ai la chair de poule. C’est une petite salle, y’a un skate park énorme au fond. La bouffe était… eurk… c’était à chier. Les toilettes n’avaient pas été nettoyées depuis très longtemps. Et quand tu sors du bus t’es vraiment content « oh super, y’a des chiottes à l’intérieur » et t’y vas en mode « aller, aller…. » et en voyant ça tu te demandes ce que c’est que ça.. Et y’avait des endroits en Pologne, en Croatie ou même en Roumanie qui étaient loin d’être aussi atroces. Mais c’était au milieu de l’Allemagne, et c’était horrible. […] Je crois qu’après cette interview, on n’y jouera plus jamais. (rires)
Totalité de l’interview dans le podcast.