’77 – Maximum Rock’n’Roll

Écrit par sur 21 janvier 2014

Depuis quelques années, le revival des années 70 a le vent en poupe. THE DARKNESS, SCORPION’S CHILD, RIVAL SONS, UNCLE ACID AND THE DEADBEATS… Autant de formations dont le son et l’attitude nous permettent de revivre les heures de gloire du hard rock. Sauf que ce revival, dans sa version européenne (pour laquelle je vous renvoie à THE ANSWER et WITCHCRAFT, entre autres), semblait prendre essentiellement ses influences chez DEEP PURPLE, LED ZEPELIN et BLACK SABBATH. Bah oui, on est sympas, on laisse AC/DC aux Australiens, parce que globalement AIRBOURNE au début, c’est du AC/DC en un petit peu plus fougueux. C’est donc logiquement que ’77, dont le nom fait référence à l’année de sortie du (génialissime) « Let There Be Rock » de la bande des frères Young, nous arrive tout droit… d’Espagne. Ce qui fout donc mon intro en l’air.

Merci les mecs.

’77-Maximum-Rock-n-Roll

Sorti le 15/10/2013 sur Listenable Records.

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Tracklist :

01. Maximum Rock’n’Roll
02. Don’t You Scream
03. Down And Dirty
04. Highway Rebel
05. Jazz It Up
06. Stay Away From Water
07. You Bored Me
08. Take Me Or Leave Me
09. Virtually Good
10. 16 Year Old King

Line-up :

Armand Valeta (Chant, guitare rythmique)
LG Valeta (Guitares)
Raw (Basse)
Dolphin (Batterie)

’77-Band

Let There Be Spain.

Parce que oui, disons le tout de suite, entre AC/DC et ’77, seuls l’âge et le pays d’origine changent. Et j’exagère à peine. Vous ne me croyez pas ? Très bien on passe à la checklist.

Primo, deux frères aux guitares. La paire formée par les frères Valeta est aussi solide que celle de leurs ainés. Proposant un son incisif et immédiat, accrocheur comme pas deux, qui invite à prendre une bécane ou à grimper à 4 dans une américaine de collection pour un ultime road trip. La guitare rythmique semble ici être le fil conducteur, imposant son rythme et ses couleurs à chaque morceau, tandis que la guitare lead sait se faire entendre au moment opportun pour rehausser le niveau de la composition. Leur utilisation des unissons et des dissonances est d’ailleurs remarquable (« Maximum Rock’n’roll », « Virtually Good »).

Deuxio : une batterie métronomique. On ne fait pas du rock pour jouer de la batterie de façon technique. On ne le redira jamais assez, une bonne rythmique bien basique mais frappée avec les tripes vaut tous les changements de rythmes de l’univers. C’est pour ça qu’on mémorise un morceau comme « Highway Rebel » en un quart de seconde et qu’on va taper du pied pendant tout cet album. Dolphin a un rôle : faire vibrer ses toms suffisamment fort pour vous faire instantanément remuer votre corps, et il le fait à la perfection. C’est mécanique autant que c’est efficace et on en redemande. En plus, il réussit à combiner un aspect très appuyé de son jeu avec une légèreté assez inattendue, grâce à une utilisation maitrisée du charley et de la caisse claire pour marquer le temps.

Tertio : une basse qui sert de doublure à la guitare rythmique. Certes, le style pratiqué implique souvent que la basse soit utilisée de cette façon, mais chez ’77 contrairement à de nombreux groupes, la basse trace une ligne sans faille qui jalonne l’ensemble de l’album. Si celle-ci s’avère redoutable de discrétion, la première fois qu’on la remarque on se rend compte qu’il est impossible de l’oublier après ça. Raw ne fait pas d’esbroufe ni de prouesse technique mais abat sans sourciller un travail de fond qui lui permet de porter ses trois comparses.

Quatro : Un chanteur au timbre nasillard qui balance une sauce animale et presque nonchalante dans nos chtites noreilles. C’est sur ce point vraiment que ’77 affiche son amour inconditionnel pour le quartet Australien. Armand Valeta a dû être nourri aux gènes de Bon Scott tant son timbre rappelle celui de l’écossais. Intonations, attaques de couplets… Sur l’intro de « Don’t You Scream » on croirait vraiment que le chanteur est ressuscité juste pour un album. Ce d’autant qu’on a ici droit à une performance impeccable, jamais ennuyeuse et toujours enjouée.

Mais tout ça c’est bien beau, et si vous vouliez écouter un album complet d’AC/DC… Vous écouteriez un album d’AC/DC, forcément. C’est là que l’alchimie de ’77 prend tout son sens, parce que malgré une forte influence, le jeune quatuor développe une personnalité qui lui est propre et il ne vous faudra que quelque écoutes pour réussir à les identifier et à les séparer de leurs ainés. Le morceau « Maximum Rock’n’roll » par exemple, tire aussi des influences des ROLLING STONES et de ZZ TOP, qui se marient parfaitement au reste, pour une parfaite entrée en matière qui ronronne comme une vielle Cadillac sur les routes américaines des années 60. La force des quatre musiciens réside dans leur volonté apparente de trouver leurs propres marques en piochant dans tous les groupes de rock bluesy des années 60 et 70, voire même dans le son blues des années 50 (le très WTF « Stay Away From Water ») pour développer son univers musical. Ajoutez à cela une production vraiment surprenante de clarté et de rondeur qui permet à chaque instrument d’avoir une place parfaitement définie (« Virtually Good » est une merveille) et l’on tient là l’une des grosses surprises de la fin 2013, pour un groupe qui semble progresser d’année en année.

Si on veut chipoter, on peut leur reprocher un rythme qui ne décolle que trop rarement et quelques hymnes plus punchy n’aurait surement pas fait de mal à « Maximum Rock’n’Roll ». Mais ne boudons pas notre plaisir, les très nombreuses qualités de cet enregistrement étant suffisante pour une recommandation plus qu’honorable. Dans l’attente de nouveaux concerts en France, qu’il ne faudra pas rater, c’est une évidence.


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