Si nous ne voyons que très peu Micky Waters de là où nous sommes, le travail du bassiste est à l’image de celui de ses compagnons : énergique et efficace. Après seulement deux morceaux, visé sur son coté de la scène, il est déjà en nage et continuera de se démener comme un beau diable pendant tout le concert. Il martèle ses cordes comme si sa vie en dépendait et harangue le public face à lui tout en assurant des chœurs impeccables afin de soutenir Cormac Neeson, qui ressemble plus à Robert Plant que Robert Plant lui-même.
Le chanteur à la crinière d’or se montre tout aussi impeccable vocalement, alors que tout dans sa performance rappelle les années 70, depuis son look, jusqu’à ses postures de chant et ses mouvements corporels. Celui-ci se montre aussi à l’aise sur un « Concrete » ultra heavy que sur un « Memphis Waters » aussi groovy que rock’n’roll. Il attire tous les regards mais sait répartir l’attention sur les musiciens qui l’accompagnent. Par contre c’est un frontman un peu trop discret par moment et il quittera la scène un peu trop longtemps lors des solos de Paul Mahon et Micky Waters. Il sort l’harmonica sur « Nowhere Freeway », nous emmène immédiatement dans le sud des USAs et confirme que THE ANSWER sait définitivement écrire d’excellentes chansons taillées pour le live.
Mais ce soir ces chansons ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent, la faute à un public peu réceptif et plus qu’amorphe. Les trois premiers rangs semblent être les seuls concernés par ce qui se passe sur scène et apprécient visiblement ce qu’ils voient. Malgré la débauche d’énergie déployée par les musiciens, un étrange sentiment de manque s’installe au fur et à mesure des chansons. Pourtant les hymnes sont là, et c’est avec plaisir que l’on entonne les refrains des nouveaux morceaux issus de « New Horizon ».
Mais c’est un fait : ce soir on a assisté à une excellente prestation des musiciens mais à un concert poussif et lourd, gâché par un public qui trop souvent donne l’impression de ne rien connaître du groupe et de ne rien vouloir apprendre. Dommage car THE ANSWER a affirmé son rôle de leader du revival hard-rock 70s. A revoir très vite.