THE ANSWER + TRACER

Écrit par sur 14 janvier 2014

Depuis l’interview de Paul Mahon, guitariste de THE ANSWER, en septembre dernier, toute l’attention de la radio est portée sur cette soirée au Trabendo. Ce d’autant que les australiens de TRACER et leur stoner rock bien couillu assurent la première partie, pour le plus grand bonheur de mes petites oreilles.

Arrivé un peu en avance, je constate que le Trabendo propose une salle à étages sans aucune barrière entre le public et le groupe, rappelant un peu La Maroquinerie en version un poil plus grande. La salle est assez spacieuse mais reste désespérément vide alors que TRACER monte sur scène.

TRACER

En matière de power trio rock’n’roll, l’hémisphère sud regorge de petites pépites qui surprennent à chaque fois. On vous parlait au mois d’aout des néo-zélandais de THE DATSUNS, et bien ce soir, TRACER déploie une énergie quasi-identique. Son stoner très rock’n’roll fait mouche à chaque morceau et les hymnes que sont « Manic For Ya » et « El Pistolero » sont une excuse parfaite pour headbanguer et remuer son popotin sur des rythmes lourds et sales.

Dre Wise explose ses fûts sans retenue, livrant une prestation carrée et imprime une cadence démoniaque à ses comparses. Tandis que Jett Heysen-Hicks se démène derrière sa basse pour marquer le rythme à grand coup de brisure de nuque et de chœurs affutés. Peu de communication avec le public, à part pour remercier THE ANSWER et toute l’équipe de la tournée, mais Michael Brown compense par un charisme démentiel, un touché de guitare aussi puissant que subtil et une voix à mi-chemin entre celle de Chris Cornell et John Garcia. Le tout forme un ensemble assez unique et très original, entrainant le public présent dans chaque refrain de la bande.

Les tubes rock’n’roll déboulent à la chaine (Michael Brown ne changeant que très rarement de matériel) et à mon grand désarroi, les quarante minutes de show passent en un clin d’œil. Si ça ne nous laisse pas sur notre faim, on ne peut qu’espérer revoir TRACER dans nos contrées assez rapidement.

Setlist TRACER :
« Hangman »
« Too Much »
« Manic For Ya »
« El Pistolero »
« There’s a Man »
« Wolf in Cheap Clothes »
« Dead Garden »
« Devil Ride »

Lien vers le site du groupe

THE ANSWER

La salle s’est bien remplie (sérieusement, je ne comprends pas cette manie de ne pas assister à la première partie, c’est assez nul comme attitude) alors que les lumières s’éteignent et que les irlandais prennent possession des lieux. A peine le temps de dire ouf que Shyanna mitraille déjà Paul Mahon et sa ribambelle de guitares.

Néanmoins, il faut avouer que le brun gratteux sera l’artisan de ce concert. Entre solis inspirés et parties rythmiques endiablés, son toucher de guitare très seventies fait de vraies merveilles du début à la fin. Légèrement réservé sur les premiers morceaux, celui-ci se lâche au fil du concert, rendant son jeu de plus en plus visuel et énergique. Il atteint son paroxysme sur « Spectacular » où il enchaine les poses de hardos sans jamais sombrer dans le kitsch.

C’est à mesure que l’on avance dans la setlist qu’on se rend compte de l’alchimie qui existe entre les musiciens. Ils sont tous les quatre mis à contribution de façon égale et aucun ne semble prendre l’ascendant sur les autres. Le solo de batterie de James Heatley sera l’un des points marquants du show. Le frappeur alterne parfaitement entre envolées surpuissantes et passages plus délicats aux cymbales, permettant ainsi de renforcer les nuances entre chacun des morceaux. Mention spéciale à « Concrete » ou sa monstrueuse puissance est parfaitement exploitée.

Si nous ne voyons que très peu Micky Waters de là où nous sommes, le travail du bassiste est à l’image de celui de ses compagnons : énergique et efficace. Après seulement deux morceaux, visé sur son coté de la scène, il est déjà en nage et continuera de se démener comme un beau diable pendant tout le concert. Il martèle ses cordes comme si sa vie en dépendait et harangue le public face à lui tout en assurant des chœurs impeccables afin de soutenir Cormac Neeson, qui ressemble plus à Robert Plant que Robert Plant lui-même.

Le chanteur à la crinière d’or se montre tout aussi impeccable vocalement, alors que tout dans sa performance rappelle les années 70, depuis son look, jusqu’à ses postures de chant et ses mouvements corporels. Celui-ci se montre aussi à l’aise sur un « Concrete » ultra heavy que sur un « Memphis Waters » aussi groovy que rock’n’roll. Il attire tous les regards mais sait répartir l’attention sur les musiciens qui l’accompagnent. Par contre c’est un frontman un peu trop discret par moment et il quittera la scène un peu trop longtemps lors des solos de Paul Mahon et Micky Waters. Il sort l’harmonica sur « Nowhere Freeway », nous emmène immédiatement dans le sud des USAs et confirme que THE ANSWER sait définitivement écrire d’excellentes chansons taillées pour le live.

Mais ce soir ces chansons ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent, la faute à un public peu réceptif et plus qu’amorphe. Les trois premiers rangs semblent être les seuls concernés par ce qui se passe sur scène et apprécient visiblement ce qu’ils voient. Malgré la débauche d’énergie déployée par les musiciens, un étrange sentiment de manque s’installe au fur et à mesure des chansons. Pourtant les hymnes sont là, et c’est avec plaisir que l’on entonne les refrains des nouveaux morceaux issus de « New Horizon ».

Mais c’est un fait : ce soir on a assisté à une excellente prestation des musiciens mais à un concert poussif et lourd, gâché par un public qui trop souvent donne l’impression de ne rien connaître du groupe et de ne rien vouloir apprendre. Dommage car THE ANSWER a affirmé son rôle de leader du revival hard-rock 70s. A revoir très vite.

Setlist THE ANSWER :
« New Horizon »
« Come Follow Me »
« Burn You Down »
« Speak Now »
« Under the Sky »
« Concrete »
« Nowhere Freeway »
« On and On »
« Moment »
« Spectacular »
« Memphis Water »
« Comfort Zone »
« Preachin’ »

Lien vers le site du groupe

Les photos utilisées proviennent des sites suivants : le Parisien, www.concertandco.com www.lyricloungereview.co.uk/www.facebook.com fr.metalship.org/


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