Mais on oublie trop souvent que MOTÖRHEAD ne serait rien sans les acolytes de l’homme le plus badass du monde. Sauf que dès qu’on oublie Mikkey Dee , les béliers qui lui servent de bras sont là pour nous le rappeler. A titre personnel, j’espère qu’à 50 piges je serais encore capable de battre comme ce mec. Parce que « Going To Mexico », c’est pas techniquement compliqué, mais c’est la parfaite combinaison de puissance et de précision rythmique qu’il faut. Tout comme la subtile accélération de « Last Woman Blues » est là pour vous donner envie de détruire l’accélérateur de votre bagnole et encore une fois le magnifique « Dust And Glass », dans toute sa classe et sa douceur, nous donne à voir la facette plus subtile et soft du batteur (qui tape quand même un peu comme un sourd). Rien à dire de plus, à part que Mikkey Dee est un batteur sous-estimé, qui ne fait jamais dans l’esbroufe mais est un vrai modèle à suivre pour son sens du rythme et sa précision de frappe.
Je vous le disais dans mon report du Sonisphère, celui qui a inondé Amnéville de sa classe ce jour-là, c’était Phil Campbell. Et bien c’est encore le cas sur « Aftershock »… Sans compter les riffs magistraux qui sont balancés sur chaque titre (« End Of Time », « Silence When You Speak To Me »), chaque solo est ici mémorisable et intervient systématiquement au moment idéal, « Going To Mexico » en est d’ailleurs le meilleur exemple, tout comme « Do You Believe », « Coup De Grace » (ou on a l’impression qu’il accélère le morceau à lui tout seul) ou « Silence When You Speak To Me ». Le gallois est omniprésent, armé d’un flegme perpétuel et d’une implication sans faille, riffant comme jamais et complétant parfaitement ses deux comparses, rendant ainsi MOTÖRHEAD percutant comme rarement. Après, on peut parler de la production de Cameron Webb qui, comme d’habitude, est absolument parfaite. On se prend un mur sonore dans la face… Nan mais comptez bien vos dents après « Knife », parce que je suis certain qu’il vous en manque. Pourtant adepte du numérique, le producteur a compris que la loudness war était l’arme ultime de MOTÖRHEAD, qui ne sonne jamais mieux que lorsque tout est à fond.
Et puis je vais arrêter là, parce que rien dans cet album n’est vraiment critiquable. « Aftershock » continue le travail de « Hammered », « Inferno », « Kiss Of Death », « Motorizer » et « The World Is Yours » en proposant un ensemble compact de morceaux qui, malgré un son toujours identique arrivent à trouver leur propre identité. Et si certains morceaux ne sont pas immédiats (« Keep Your Powder Dry » notamment) ils ne dérogent pas à la règle de qualité qui est celle de Lemmy depuis le début des années 2000.
Bref « Aftershock » c’est du MOTÖRHEAD. Les fans adoreront, tandis que les détracteurs useront des mêmes arguments pour le plomber. Et vu que Lemmy s’en fout, c’est pas près de changer. Tant mieux d’ailleurs.