Simon Renard, qui œuvre sur les guitares fait des merveilles avec un jeu tout en finesse et en simplicité, mais bourré de petits trucs qui filent une patate d’enfer. Le riff de « Jean Jelly » par exemple, qui rentre dans la tête pour ne plus jamais en sortir avec son petit break clean que l’on s’attend pourtant logiquement à trouver là et qui surprend quand même ou le riff d’intro de « My Target » qui défonce purement et simplement (l’écouter en bagnole c’est risquer l’excès de vitesse). Le guitariste fait en plus preuve d’une réelle présence scénique, alignant ses parties avec classe et une désinvolture très britannique, concentré mais dégageant quand même une énergie palpable, retranscrivant bien le sentiment ressenti lors des écoutes sur CD. Il n’en fait jamais des tonnes, mais sait se faire continuellement remarquer, sur « Empty Streets Of Japan » notamment, avec un solo simple mais qui fait mouche et des effets qui donnent une vraie saveur au morceau ou sur « Five Years Of Drama » ou la symbiose guitare/batterie est magnifique, grâce à un riff saccadé de fort belle facture.
A la batterie, on retrouve deux batteurs différents : Damien Michel sur l’EP et Steve Belmonte son remplaçant depuis. Sur album, la batterie est aussi redoutable de simplicité et d’efficacité. C’est métronomique et ça donne envie de taper du pied après une demi-seconde. « Empty Streets Of Japan » par exemple : c’est le B.a.-Ba du batteur, mais c’est ultra carré et ça remplit parfaitement son rôle de base rythmique, « We Are Already Gone » c’est pareil, c’est de l’hyper simple, mais putain ce que ça fait du bien surtout quand on y rajoute des congas, ajout wtfuquesque au possible mais qui est jouissif à l’écoute, d’ailleurs les crédits nous montre que c’est Steve Belmonte qui s’est chargé des congas (si il émigre aux caraïbes, il a un job tout trouvé), et ce dernier est une vraie machine de concert, discret, métronomiquement régulier et impeccable à tous les niveaux, plaçant parfaitement ses parties et permettant au reste du groupe de faire à peu près ce qu’il veut sans que ça soit déplacé.
La Laiterie, hiver 2006. J’ai vu VOLBEAT ouvrir pour MASS HYSTERIA devant une salle ou y’avait moins de 100 pélos. Michael POULSEN a pourtant tout donné et a chanté aussi fort qu’il le pouvait, parce qu’il était content d’être là, marquant le public présent pour un très long moment. Olivier Boudart m’a fait le même effet. Une salle de taille microbienne, un public plus que réduit, mais le chanteur s’est donné à fond, sans rien lâcher, faisant ce qu’il pouvait avec un espace restreint, mais restant tout le temps en mouvement et sortant littéralement trempé de ces 30 minutes de pur plaisir. Le chanteur possède un timbre qui rappelle étrangement celui du chanteur anglais de THE SUBWAYS, mais conserve pourtant une pointe d’accent frenchy qui le rend unique et qui marque immédiatement (c’est flagrant sur « My Target » ou la vitesse de débit le voit un peu beaucoup mâcher les mots), ce qui fait qu’on est jamais sûr d’écouter un groupe français, vu que TOUS les instruments sonnent comme du rock alternatif anglais. La basse, ronronnante et sonnante de « My Target » justement, ou le couplet qui ose mettre la basse en avant sur « Empty Streets Of Japan » dévoile aussi ses talents de bassistes, qui sont masqués en live par sa perf de chanteur et son impressionnante présence scénique qui attire immédiatement tous les regards. Ce dandy déglingué adopte même la façon de bouger des rockeurs anglais dès qu’il monte sur scène, pour une transformation étonnante.
Un E.P. sans faute donc, rien à redire, on a entre les mains une pièce superbement mixée et produite, sans aucun réel défaut et ce même si vous êtes allergiques à la britpop. L’ensemble reste furieusement rock de A à Z, sans jamais marquer de temps mort, si bien que vous ne verrez pas passer les 16 minutes passées en compagnie des anglais.
Hein ? J’ai dit qu’ils étaient français ? Ouais, mais ça aussi j’y crois pas, ils sont anglais c’est pas possible autrement. Non ? Bon bah c’est définitivement le plus anglais des groupes français.
A Retenir : Tout ! Vous suivez ou quoi ?
P.S. : Si le groupe passe près de chez vous, foncez, vous passerez un putain de bon moment, je vous le garantis.