ARROGANT CRIMINALS – Arrogant Criminals (E.P.)

Écrit par sur 24 mai 2013

La vague britpop de la fin des années 90 m’a laissé de marbre. BLUR, RADIOHEAD et surtout OASIS, n’ont jamais été ma tasse de thé, trop de radio, trop de pop (alors que je découvrais KORN et SOAD) et surtout cette saloperie de « Wonderwall » que n’importe quel péquin avec une guitare sait jouer pour emballer les minettes (et j’avais pas de guitare…) Alors imaginez ma réaction lorsque Shyanna m’a annoncée toute fière : « Ce soir on va voir un concert, et l’un des groupes fait de la britpop ». Oui, j’y suis fondamentalement allé à reculons et oui, ce groupe c’était ARROGANT CRIMINALS.

Le résultat ? Etant donné que je suis en train de chroniquer leur premier E.P., vous vous en doutez déjà un peu non ?

ARROGANT-CRIMINALS-Arrogant-Criminals-EP

Sorti le 15/01/2013, Autoproduit.

Liens Utiles :

Tracklist :

01. My Target
02. Jean Jelly
03. Five Years Of Drama
04. Empty Streets Of Japan
05. We Are Already Gone

Line-up :

Simon Renard (Guitares, chœurs)
Olivier Boudart (Chant,Basse)
Damien Michel (Batterie sur E.P.)
Steve Belmonte (Batterie live)

ARROGANT-CRIMINALS-Band

Le plus anglais des groupes français.

ARROGANT CRIMINALS est donc un trio français formé par Olivier (basse et chant), Simon (guitare) et Steve (Batterie) qui s’est déjà produit en France, au Japon et à New York. Pas mal pour un groupe qui a vu le jour en 2010. Mais j’y crois moyen en fait… Parce que vu la claque live que je viens de manger je suis définitivement sur que la formation a bien plus de bouteille. Énergique dansant, et hyper efficace… J’ai eu du mal à rester en place pendant 30 minutes, ce qui, vu le style pratiqué, tiens vraiment du miracle. Des compos et des reprises qui s’agencent parfaitement, un groupe totalement à l’aise, même sur une scène minuscule, et un vrai plaisir de jouer ensemble qui fut réellement communicatif.

Et sur l’E.P. ? C’est exactement la même chose. Les compos sont à la fois hyper familières et dans le terrain connu de la britpop, tout en possédant une vraie identité, comme ces petits ajours de percus sur « We Are Already Gone ». C’est truffé de petits gimmicks qui font toute la saveur de ce disque, et plus d’une fois on relève la tête en tiquant sur des petits détails, un petit break par ici, un pont par là. Y’en a pour tous les goûts, depuis le très rock alternatif anglais « My Target », jusqu’au très pop « Five Years Of Drama ». Ce dernier est d’ailleurs le morceau que j’apprécie le moins, vu la très très grande qualité du morceau, ça en dit beaucoup sur le reste. Et ces morceaux passent parfaitement l’épreuve du live, grâce à une interprétation sans faille.

Simon Renard, qui œuvre sur les guitares fait des merveilles avec un jeu tout en finesse et en simplicité, mais bourré de petits trucs qui filent une patate d’enfer. Le riff de « Jean Jelly » par exemple, qui rentre dans la tête pour ne plus jamais en sortir avec son petit break clean que l’on s’attend pourtant logiquement à trouver là et qui surprend quand même ou le riff d’intro de « My Target » qui défonce purement et simplement (l’écouter en bagnole c’est risquer l’excès de vitesse). Le guitariste fait en plus preuve d’une réelle présence scénique, alignant ses parties avec classe et une désinvolture très britannique, concentré mais dégageant quand même une énergie palpable, retranscrivant bien le sentiment ressenti lors des écoutes sur CD. Il n’en fait jamais des tonnes, mais sait se faire continuellement remarquer, sur « Empty Streets Of Japan » notamment, avec un solo simple mais qui fait mouche et des effets qui donnent une vraie saveur au morceau ou sur « Five Years Of Drama » ou la symbiose guitare/batterie est magnifique, grâce à un riff saccadé de fort belle facture.

A la batterie, on retrouve deux batteurs différents : Damien Michel sur l’EP et Steve Belmonte son remplaçant depuis. Sur album, la batterie est aussi redoutable de simplicité et d’efficacité. C’est métronomique et ça donne envie de taper du pied après une demi-seconde. « Empty Streets Of Japan » par exemple : c’est le B.a.-Ba du batteur, mais c’est ultra carré et ça remplit parfaitement son rôle de base rythmique, « We Are Already Gone » c’est pareil, c’est de l’hyper simple, mais putain ce que ça fait du bien surtout quand on y rajoute des congas, ajout wtfuquesque au possible mais qui est jouissif à l’écoute, d’ailleurs les crédits nous montre que c’est Steve Belmonte qui s’est chargé des congas (si il émigre aux caraïbes, il a un job tout trouvé), et ce dernier est une vraie machine de concert, discret, métronomiquement régulier et impeccable à tous les niveaux, plaçant parfaitement ses parties et permettant au reste du groupe de faire à peu près ce qu’il veut sans que ça soit déplacé.

La Laiterie, hiver 2006. J’ai vu VOLBEAT ouvrir pour MASS HYSTERIA devant une salle ou y’avait moins de 100 pélos. Michael POULSEN a pourtant tout donné et a chanté aussi fort qu’il le pouvait, parce qu’il était content d’être là, marquant le public présent pour un très long moment. Olivier Boudart m’a fait le même effet. Une salle de taille microbienne, un public plus que réduit, mais le chanteur s’est donné à fond, sans rien lâcher, faisant ce qu’il pouvait avec un espace restreint, mais restant tout le temps en mouvement et sortant littéralement trempé de ces 30 minutes de pur plaisir. Le chanteur possède un timbre qui rappelle étrangement celui du chanteur anglais de THE SUBWAYS, mais conserve pourtant une pointe d’accent frenchy qui le rend unique et qui marque immédiatement (c’est flagrant sur « My Target » ou la vitesse de débit le voit un peu beaucoup mâcher les mots), ce qui fait qu’on est jamais sûr d’écouter un groupe français, vu que TOUS les instruments sonnent comme du rock alternatif anglais. La basse, ronronnante et sonnante de « My Target » justement, ou le couplet qui ose mettre la basse en avant sur « Empty Streets Of Japan » dévoile aussi ses talents de bassistes, qui sont masqués en live par sa perf de chanteur et son impressionnante présence scénique qui attire immédiatement tous les regards. Ce dandy déglingué adopte même la façon de bouger des rockeurs anglais dès qu’il monte sur scène, pour une transformation étonnante.

Un E.P. sans faute donc, rien à redire, on a entre les mains une pièce superbement mixée et produite, sans aucun réel défaut et ce même si vous êtes allergiques à la britpop. L’ensemble reste furieusement rock de A à Z, sans jamais marquer de temps mort, si bien que vous ne verrez pas passer les 16 minutes passées en compagnie des anglais.

Hein ? J’ai dit qu’ils étaient français ? Ouais, mais ça aussi j’y crois pas, ils sont anglais c’est pas possible autrement. Non ? Bon bah c’est définitivement le plus anglais des groupes français.

A Retenir : Tout ! Vous suivez ou quoi ?

P.S. : Si le groupe passe près de chez vous, foncez, vous passerez un putain de bon moment, je vous le garantis.


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