FULLFORCE – Next Level

Écrit par sur 24 mars 2013

Le plus difficile dans un travail de chronique, c’est l’intro. Vu de l’extérieur, ça a l’air parfaitement logique et particulièrement facile à écrire mais ça ne l’est pas. Il faut trouver un moyen d’attirer le lecteur, de l’accrocher, de lui donner envie de découvrir ce qui se cache derrière les premières lignes, de savoir ce que le chroniqueur doit dire. Avec certains ça coule de source, on sait de suite quel angle on va prendre. Mais avec le reste, c’est bien plus ardu. La direction à prendre n’est pas aussi limpide.

Un peu comme avec cet album de FULLFORCE par exemple.

FULLFORCE-Next-Level-Pochette

Sorti le 29/10/2012 sur SPV/Season of Mist.

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Tracklist :

01. Broken Dreams
02. Break It Crack It, Destroy It
03. Back To Life
04. A Night To Remember
05. Karma
06. Whispers
07. Smile At The World
08. Hate Love Drop It
09. Visions
10. Course Of Life
11. Awesomeness
12. Mysterious Ways
13. Strongest Thing Of All

Line-up :

Mike Andersson (Chant)
Stefan Elmgren (Guitare)
Stefan Rosqvist (Guitare)
Tommy Larsson (Basse)
Anders Johansson (Batterie)

FULLFORCE-Band

L'entresol supérieur.

Groupe suédois formé en 2008, FULLFORCE est composé exclusivement de vétéran de la scène heavy métal nordique. Ainsi, Stefan Elmgren est un ancien de HAMMERFALL, Mike Anderson est aussi le chanteur de SOUNDSCAPE ou l’on retrouve également Stefan Rosqvist, tandis qu’Anders Johansson œuvre toujours chez HAMMERFALL, seul Tommy Larsson à la basse ne semble pas posséder un CV aussi rempli mais sa bio précise qu’il est actif depuis le milieu des années 80. Sans donc parler de « supergroupe », il est indéniable que les musiciens possèdent une expérience certaine, ce qui ne devrait pas nuire à la qualité du disque, bien au contraire. Le premier album du quintet, sobrement intitulé « One » était un album sympathique mais qui n’avait pas laissé son empreinte dans le monde du heavy métal mélodique. Le bien nommé « Next Level » tachera donc de faire mieux, la grande question est donc : y-est-il arrivé ?

Au niveau de l’exécution, rien à dire. Les musiciens sont impeccables à tous les points de vue. C’est propre, clair, concis et correspond impeccablement à tous les codes du genre pratiqué. La voix de Mike Andersson donne une certaine force à des morceaux comme « Broken Dreams », le puissant « Karma » ou l’efficace « Whispers ». Sorte de mélange entre tous les chanteurs existants, celui-ci réussit à trouver sa place et s’avère assez reconnaissable après plusieurs écoutes. Anders Johansson, fait ce qu’il sait faire de mieux derrière ses futs et nous offre des parties rythmiques calibrées comme l’on peut aisément en retrouver chez HAMMERFALL. On se retrouvera donc souvent à taper du pied en rythme, le coté métronomique de frappeur restant l’une de ses meilleures qualités. La paire Elmgren-Rosqvist continue sur la lancée du premier album, riffant de façon ultra classique et délivrant quelques solos assez sympathiques. Quant à Tommy Larsson, son jeu ultra-calibré fait le bonheur de la partie rythmique, restant le support sur lequel les guitares peuvent venir se greffer.

Et la vous avez toute la difficulté de la chronique de cet album. C’est lisse, sans vraiment aucune aspérité. On se retrouve avec finalement pas grand-chose à dire. C’est bien exécuté sans forcément être génial, ça oscille entre le bon et le franchement moyen. Et où est-ce que cela se ressent le plus ? Dans les compos bien sûr ! En intro, « Broken Dreams » laisse présager du meilleur, un titre puissant et accrocheur, qui monte en puissance et débouche sur un refrain ultra-calibré et des « oh oh oh » toujours sympathiques, mais celui-ci est suivi par un « Breal It, Crack It, Destroy It » sans saveur, au riff prévisible et lourd, qui tourne très vite en rond, et n’est même pas sauvé par son refrain, fade à outrance. A l’écoute, « Next Level » passe finalement sans trop de problème (sauf ce deuxième morceau, franchement raté) mais manque de grands moments. On sent que le quintet avance en sous régime et peine à accélérer. Pourtant on redresse parfois l’oreille, sur un « Back To Life », un « Whispers » ou la jolie ballade finale « Strongest Thing Of All » qui vient clore tout ça de façon inhabituelle mais particulièrement plaisante. Mais tout ce qui se passe entre ces morceaux la, entre par une oreille et ressort immédiatement par l’autre. « Hate Love Drop It » par exemple, possède quelques bons moments, mais dès que l’on entend « Course Of Life » on se retrouve sans aucune surprise.

La production et le mixage n’aident pas non plus le groupe, le faisant sonner de manière beaucoup trop générique pour qu’on ne se dise pas « Ah tiens, voilà tel ou tel groupe ». Les trois premiers morceaux par exemple, sonnent tellement comme du HAMMERFALL que seul Mike Andersson parvient à donner son identité à FULLFORCE. Les montées en puissance sont complètement étouffées tout au long de l’album, freinant considérablement un sentiment de puissance que l’on sent trop souvent arriver sans jamais qu’il soit la réellement.

« Next Level » n’est pas un album mauvais, loin de là même. Il reste le genre de sortie qui peut plaire à de nombreux fans du style, mais uniquement à eux. Des musiciens pleins de talent, dont on sent continuellement qu’ils peuvent mieux faire, des compositions trop génériques qu’on retient finalement assez peu et un son pas toujours aussi puissant qu’il devrait être, ce disque est réellement sauvé par des instants de génie (« Back To Life », défonce purement et simplement) et quelques chansons qui réveillent l’auditoire. Bref pour accéder réellement au niveau supérieur, FULLFORCE a encore beaucoup de boulot à fournir.

Recommandées : « Broken Dreams », « Whispers », « Back To Life », « Stongest Thing Of All ».


Les opinions du lecteur
  1. Shyanna   Sur   27 janvier 2020 à 13 h 08 min

    Je mettrais un « léger » bémol à ton analyse Gus. En tant qu’amatrice du genre justement et ayant l’oreille rompue au Hard et Hard FM des 80’s (et oui c’est quand même ma période et mon genre préféré hein :p) je donnerais à cet album un bon 4 +
    Pour moi c’est du très bon dans le genre : Une batterie redoutable, métronomique comme je les aime et d’une efficacité indéniable. Suffisamment « Jazzy » pour savoir varier le rythme quand il faut et les différents instruments à sa disposition, sans devenir chiante de technicité, tout en ayant une frappe de hardeux en diable.
    Le chant me ravit par la mélodieuse voix d’ Anderson qui a du coffre et donc le petit vibrato est précieux et précis, sans en faire trop. Les chœurs sont à l’avenant et riches et lui permettent de « tenir la note » ou de vocaliser avec simplicité et efficacité.
    Les compositions variées de cet album me ravissent par leur différences, certes peut être tenues pour le non amateur du style, mais néanmoins d’une profondeur et d’une richesse réjouissante à l’écoute. Tous est chaud et en même temps un gouffre sans fond où l’auditeur pourrait se perdre sans la main en permanence tendue de chacun des musiciens et qui font reprendre pied sur la rive. Ils sont là et bien là avec nous, pour nous. Chacun laisse la place à l’autre et le tout est d’une terrifiante homogénéité.
    Oui c’est « propre » mais ce n’est pas propret et ça fait une sacrée différence car comme avec leur musque chez FULLFORCE tout est affaire de nuance.
    Alors oui « FULLFORCE est composé exclusivement de vétéran de la scène heavy métal » et ça se sent à chaque note. C’est maitrisé, réfléchis, minimaliste et surtout, surtout humble. Pas de fioritures, pas de « je me la joue boss », je fais « frisette avec ma gratte » non pas de ça chez eux !
    Eux c’est ml cœur qui parle et rien d’autre, c’est généreux sans être écœurant à force de trop, c’est simple sans être simpliste, c’est sentimental sans être sirupeux, c’est épique juste ce qu’il faut. Bref c’est tout ce que je demande à un album de ce genre : simplement de l’action.
    J’aime toutes les chansons même si ma préférence va sans aucun doute à « Hate love drop It » et son refrain a la guitare et aux claviers a la gamme orientale et à « Strongst Thing of all » parce que moi j’aime les power ballades qui en ont. J’aime les hommes durs et doux à la fois, les grandes chevauchées sauvages au soleil couchant sur la plage, faire de la varappe avec des potes qui sont prêts à me tendre la main si la prise est trop longue pour moi mais qui me laissent me démmerder les 4/5 du temps et galérer à souhait, tout ça je le retrouve quand j’écoute « Next Level »
    Mais je comprends qu’en tant que non amateur tes tympans ne vibrent pas … (en plus t’es un mec qui aime les powers ballades sirupeuses et tu aimes pas plus que ça le métal symphonique du coup tu ne pouvais pas vraiment apprécier :p )

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