PSYCHOPUNCH – Smakk Valley

Écrit par sur 24 février 2013

J’suis assis devant mon PC, une clope, une bouteille de soda, un bol de chocolat (parce que le café c’est le mal), pas lavé, encore mal réveillé, il fait un temps de merde, j’suis tout seul, sapé avec un vieux t-shirt cradingue et un short merdique, mais hyper confort. Bref, j’me fais chier. Plus de catch à regarder, du coup j’me matte les mêmes vidéos pour la millième fois. Faudrait que je trouve un sens à ma vie. Un nouveau groupe à découvrir, à explorer, un truc burné et puissant quoi. Hop, cherchons les sorties rock récentes et prions. PSYCHOPUNCH ?

Inconnu au bataillon, mais le nom à de la gueule, alors allons voir ça.

PSYCHOPUNCH-Smakk-Valley-Pochette

Sorti le 25/02/2013 sur SPV/Steamhammer.

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Tracklist :

01. Back Of My Car
02. So Jaded
03. Last Night
04. Kick In The Head
05. Sitting By The Railroad
06. My Empty Head
07. All I Wanna Say
08. I Will Never Ever
09. Dead By Dawn
10. Smakk Valley train
11. Emelie
12. Down On My Dreams
13.Everybody Wants An Answer

Line-up :

JM (Chant, Guitares)
Joey (Guitares, Choeurs)
Lindell (Basse, Choeurs)
Jocke (Batterie)

PSYCHOPUNCH-Band

Joey, Johnny, Lemmy et les autres.

Quatuor suédois formé en 1999, PSYCHOPUNCH a déjà publié neufs albums et affiche une régularité impressionnante. N’ayant jamais écouté ce groupe avant « Smakk Valley », leur dixième opus, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en branchant mon casque et en cliquant sur lecture.

Et bien à part vous dire qu’on est au mois de février et que j’ai déjà trouvé un candidat au top 10 de l’année, je ne peux pas vraiment vous décrire ce que j’ai pris dans la tronche. Dix ans que j’attendais un groupe de punk rock, un vrai. Vous savez, comme si toute la vague californienne n’avait jamais existé. Comme si les RAMONES étaient toujours vivant, comme si les HELLACOPTERS n’avaient jamais splitté, et que ces deux groupes s’envoyaient en l’air ensemble, dans une orgie de rock, de punk et d’énergie.

Chaque morceau est une décharge électrique dans le corps, un coup de latte flanqué à la morosité. « Back Of My Car » ouvrant l’album donne le ton. Un morceau crade, rapide et ultra efficace au refrain accrocheur, servi à la perfection par le timbre nasillard et éraillé de JM le chanteur du combo. Ca s’enchaine bien, sans temps morts et même « Sitting On the Railroad », plus calme en apparence est un coup de génie, tant il est entêtant et passe à merveille les réécoutes. C’est certainement l’une des pépites de l’album avec « Last Night » et ses paroles ouvertement trash : « Last Night, it really wasn’t me. I had too much to drink, baby can’t you see ? »

PSYCHOPUNCH fait preuve d’un énorme talent de composition, enchainant les tubes comme un métalleux ses bières. Mais sa principale force réside dans son batteur Jocke, sorte de monomaniaque de la frappe, qui cogne sans interruption pendant 45 minutes, balançant ses tripes à chaque coup qu’il envoie, martyrisant ses fûts si bien qu’on est obligé de taper du pied (essayez de résister, et vous verrez que c’est impossible). Son association avec Lindell à la basse donnent à l’album un sentiment d’urgence, comme si le tout avait été enregistré d’une seule traite dans un squat cradingue des années 80. Pas une note en trop, mais pourtant pas une note manquante, toute la section rythmique est parfaitement organisée. Nan mais « Dead By Dawn »… un truc aussi vociférant qui donne envie de tout péter, une basse parfaite et un batteur qui arrache tout autour de lui, ca devrait être interdit.

JM et Joey appliquent à la lettre les théories de Johnny Ramone, et offrent à nos oreilles engourdies des riffs tous plus bandants les uns que les autres, pour nous faire remuer nos petits popotins en rythme et en chœur. Rien de plus à en dire, parce que globalement bah c’est parfait, l’intro de « Smakk Valley Train », le riff de « Emelie », « Back Of My Car », le duo ne propose pas forcément les riffs les plus originaux de la terre, mais tout transpire l’honnêteté et est suffisamment bien exécuté pour qu’on en ai plus rien à foutre après 5 minutes. Les rares solis sont simples mais ne font jamais tache, et permettent de souffler un peu tant l’expérience proposée est éprouvante. Un album complet passé à sauter dans tous les sens, ça fatigue.

Enfin le chant de JM qui jamais ne faiblit et qui s’avère reconnaissable entre mille reste la cerise sur le gâteau déjà quasi parfait qu’on s’envoie dans les tympans sans rechigner (même qu’on en redemande, sisisi). C’est un subtil mélange d’agressivité, de sexualité, respiration salutaire dans un temps morne et dur ou le formatage vocal est de rigueur. Cette voix est un appel à la liberté et à la vie. « Everybody wants an answer », et tout est dit. Peu de chanteurs m’avaient remué les tripes à ce point, surtout dans ce style la.

Après 45 minutes on arrive sur « You’re Totally Mistaken », hommage à peine déguisé à MOTÖRHEAD, et on se rend compte qu’on n’a pas vu le temps passé quand on braille « I’m Alive !!! » en chœur avec le groupe. On s’aperçoit qu’on n’attendait rien de cette journée, et qu’on a pris une claque magistrale dans la gueule, qu’un groupe qu’on ne connaissait pas une heure auparavant vient de faire une entrée fracassante dans sa vie. On se rend compte qu’on aime PSYCHOPUNCH, et que « Smakk Valley » est une putain de bombe de punk’n’roll, auquel on ne reprochera finalement rien, si ce n’est qu’il a une fin.

Temps de merde, toujours tout seul, même fringues dégueulasses, toujours rien a regarder et encore moins à faire. Mais curieusement j’ai ai plus rien à cirer, la musique vient de s’arrêter et la je vous demande de m’excuser, mais je vais me relancer « Smakk Valley ». Fuck yeah, que cette journée est belle. In the back of my car…


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