PSYCHOPUNCH fait preuve d’un énorme talent de composition, enchainant les tubes comme un métalleux ses bières. Mais sa principale force réside dans son batteur Jocke, sorte de monomaniaque de la frappe, qui cogne sans interruption pendant 45 minutes, balançant ses tripes à chaque coup qu’il envoie, martyrisant ses fûts si bien qu’on est obligé de taper du pied (essayez de résister, et vous verrez que c’est impossible). Son association avec Lindell à la basse donnent à l’album un sentiment d’urgence, comme si le tout avait été enregistré d’une seule traite dans un squat cradingue des années 80. Pas une note en trop, mais pourtant pas une note manquante, toute la section rythmique est parfaitement organisée. Nan mais « Dead By Dawn »… un truc aussi vociférant qui donne envie de tout péter, une basse parfaite et un batteur qui arrache tout autour de lui, ca devrait être interdit.
JM et Joey appliquent à la lettre les théories de Johnny Ramone, et offrent à nos oreilles engourdies des riffs tous plus bandants les uns que les autres, pour nous faire remuer nos petits popotins en rythme et en chœur. Rien de plus à en dire, parce que globalement bah c’est parfait, l’intro de « Smakk Valley Train », le riff de « Emelie », « Back Of My Car », le duo ne propose pas forcément les riffs les plus originaux de la terre, mais tout transpire l’honnêteté et est suffisamment bien exécuté pour qu’on en ai plus rien à foutre après 5 minutes. Les rares solis sont simples mais ne font jamais tache, et permettent de souffler un peu tant l’expérience proposée est éprouvante. Un album complet passé à sauter dans tous les sens, ça fatigue.
Enfin le chant de JM qui jamais ne faiblit et qui s’avère reconnaissable entre mille reste la cerise sur le gâteau déjà quasi parfait qu’on s’envoie dans les tympans sans rechigner (même qu’on en redemande, sisisi). C’est un subtil mélange d’agressivité, de sexualité, respiration salutaire dans un temps morne et dur ou le formatage vocal est de rigueur. Cette voix est un appel à la liberté et à la vie. « Everybody wants an answer », et tout est dit. Peu de chanteurs m’avaient remué les tripes à ce point, surtout dans ce style la.
Après 45 minutes on arrive sur « You’re Totally Mistaken », hommage à peine déguisé à MOTÖRHEAD, et on se rend compte qu’on n’a pas vu le temps passé quand on braille « I’m Alive !!! » en chœur avec le groupe. On s’aperçoit qu’on n’attendait rien de cette journée, et qu’on a pris une claque magistrale dans la gueule, qu’un groupe qu’on ne connaissait pas une heure auparavant vient de faire une entrée fracassante dans sa vie. On se rend compte qu’on aime PSYCHOPUNCH, et que « Smakk Valley » est une putain de bombe de punk’n’roll, auquel on ne reprochera finalement rien, si ce n’est qu’il a une fin.
Temps de merde, toujours tout seul, même fringues dégueulasses, toujours rien a regarder et encore moins à faire. Mais curieusement j’ai ai plus rien à cirer, la musique vient de s’arrêter et la je vous demande de m’excuser, mais je vais me relancer « Smakk Valley ». Fuck yeah, que cette journée est belle. In the back of my car…