La basse de Marc Pacheco est elle aussi impressionnante tant elle joue le rôle de guitare rythmique tout en conservant les particularités d’une basse. Si son jeu est très rythmique et métronomique, il n’en reste pas moins parfaitement audible et varié, « No Escape » sur lequel il est omniprésent démontre bien à quel point l’utilisation purement rock de l’instrument sied au groupe et lui donne une base solide sur laquelle s’appuyer.
Les riffs de Patrick Pacheco, alliés à des solis qui sans faire des merveilles se montrent bien exécutés et assez agréables à l’écoute, sont aussi la clé de l’efficacité du groupe (« Faith No More » reste une petite pépite basique et excellente, tandis que « Werewolf » plus complexe, repose essentiellement sur ce jeu). Toutefois on a du mal à se faire une véritable idée de l’efficacité de son jeu tant le contraste est grand entre les parties heavy, qui se montrent réellement prenantes (« Werewolf », et des parties plus douces qui mettent un peu plus longtemps à faire effet (les couplets de « No Escape », alors que le refrain se montre bien plus convaincants).
La dynamique des deux voix fait la aussi mouche, les refrains se montrant particulièrement rehaussé par le doublement et la différence entre la voix rauque du guitariste et le timbre plus léger du batteur. Toutefois, les parties lead de Patrick Pacheco se montrent suffisamment efficaces pour que l’on ai rien à redire dessus. En tant que chanteur, il fait des merveilles sur les titres « Walk The Plank » et « Werewolf », alors que « Unreal » prend une autre dimension avec une voix claire.
On ne peut que reprocher que quelques petites choses à CAPTAIN FRAPAT : un son qui manque par moment de profondeur, et de puissance. A l’écoute, celui-ci montre assez vite ses limites, mais gageons qu’avec des moyens plus conséquents, ceci sera résolu. Mais surtout, ce qui blesse, c’est que l’on a le sentiment que le groupe se retient par moment, qu’il ne va pas au bout de ce qu’il pourrait vraiment faire, qu’il se restreint dans un rock certes agressif mais suffisamment mélodique, et certaines chansons pâtissent de cet équilibre (« Walk The Plank » et « No Escape » qui manquent parfois d’efficacité) alors que dès qu’il va à fond, sur « Werewolf »et « Unreal » le groupe démontre qu’ils sont à l’aise dans les deux styles.
En conclusion, si ce premier album 6 titres démontre le potentiel et le talent certain de CAPTAIN FRAPAT, aidé par des compositions qui font plus que tenir la route, et des morceaux qui restent aisément dans la tête, on déplorera une certaine retenue (liée à la petite durée du format peut-être ?) et un son parfois manquant de puissance. Un bien bon album tout de même, qui montre qu’en 2012, la relève du rock français est assurée.