Chose promise, chose due le groupe interprétera en intégralité et dans l’ordre son premier vrai album : « Spine Of God ». Dès les premières notes de « Pill Shovel » le bat blesse : le son est fort, beaucoup trop fort. Malgré une balance quasi impeccable, qui permet de discerner parfaitement tous les instruments et les effets utilisés, la trop grande puissance sonore développée par le groupe ruine en partie sa prestation. Mais le public n’en a cure et acclame comme il se doit chaque départ de morceau : « Black Mastermind » et « Spine Of God » déchaineront le plus les passions, chacun se voyant auréolé d’une ovation à tout rompre.
Si l’energie du groupe est palpable à chaque instant, les longs moments durant lesquels Wyndorf s’esquinte à triturer son pupitre d’effets viennent un peu casse le rythme global (même si ceux là étaient nécessaire pour rendre le coté planant de la musique). Le public restant silencieux, en étant toujours réactif, il est aisé d’apprécier l’intégralité de ce premier album.
Les musiciens s’acharnent comme des beaux diables et malgré de nombreux problèmes de matériels sur la guitare de Phil Caivano, leur performance est absolument bluffante. Jim Baglino matraque ses parties de basses comme un beau diable, avec son jeu étonnamment puissant et hypnotique, qui semble soutenir tout l’édifice musical monté par le groupe du New Jersey. Wyndorf prendra de nombreuses fois la parole, souvent de façon incompréhensible tant sa voix est transformée par les effets qu’il utilise à outrance. Au-delà de la démagogie habituelle et de rigueur « Ce fut une longue journée, mais Paris est une ville géniale », certaines de ses interventions sont excellentes, notamment lorsqu’il décrit « Ozium » : « C’est une chanson qui parle de faire l’amour en ayant pris du LSD… C’est une expérience intéressante, mais je ne la conseille pas. Ca fait une putain de bonne chanson par contre. ».
Après un court break, marquant la fin de la première partie du concert qui aura en définitive rallongé l’album d’une bonne dizaine de minutes, le quintet revient pour interpréter ses « hits », et la le public explose complètement. Car en guise de hits, nous avons droit à des raretés issues exclusivement des EP « Monster Magnet » et « 25…..Tab ». Lorsque retentit le début de « Murder » un bref pogo se forme dans la fosse, alors que le reste de la salle hoche la tête à l’unisson. « Lord 13 », se verra reprit par les premiers rangs. « Tractor » nous gratifiera d’un superbe échange vocal entre Caivano et Dave Wyndorf, qui montre quelque signe de fatigue. Mais il donnera tout ce qu’il a pour clore le concert par un « Freak Shop USA » surpuissant qui verra Baglino descendre au milieu du public avec sa basse pour un dernier échange explosif. Le groupe se retirera après 1h35 d’un show intense, planant et efficace, dont la perfection est gâchée par un son beaucoup trop fort et des effets pas toujours reconnaissables.
La sortie se fera après un bref échange avec les allemands de MY SLEEPING KARMA, qui, tous sourires et avec un accent à couper à la tronçonneuse, nous annoncent qu’il y a de fortes chances pour qu’on les retrouve au hellfest cette année encore. Matte mon ami, nous y serons surement du coup. Aufviedersehen !