Oui, je reprendrais bien du LSD merci, c’est gentil de proposer. C’est nécessaire pour se mettre dans l’ambiance. Parce qu’une chanson comme « Second Time Around » n’a pas pu être écrite dans des conditions normales. La montée en puissance, l’intensité de l’échange basse/batterie, et le solo de guitare complètement jeté et tordu au possible.
Et puis ce morceau de clôture, avec son solo de batterie de malade, qui ferait presque rougir Bonham. OUI ! J’ose comparer un groupe culte au grand LED ZEPPELIN. Mais parce qu’en terme de lourdeur y’a pas d’autre comparaison en 1968. Le duo basse/batterie fait des merveilles sur tous les morceaux.
Mais il y a cette voix, éraillée, défoncée. Dick Peterson c’est comme Ozzy, il a une voix de merde, et pourtant tu avales tout ce qu’il dit. Il ne chante pas en rythme, il chante une note sur 36 mais le peu qu’il fait vient justifier tout le reste. Il te racle les tympans à chaque syllabe et on en redemande. La reprise d’Eddie Cochran, « Summertime Blues » par contre, montre aussi qu’il sait chanter et qu’il est capable d’aligner des refrains superbes.
BLUE CHEER, c’est quoi au final ? C’est un joyeux bordel, expérimental, psychédélique et barré. C’est des riffs de tueurs maquillés par des effets de fou (au sens littéral du terme), c’est une basse qui claque comme jamais, une batterie d’une puissance et d’une finesse rare.
Ce groupe culte trop souvent oublié pose, en 1968, les bases de tout le métal que l’on connaît, en repoussant les limites du rock psychédélique de l’époque. C’est un son ultra puissant, distordu à l’extrême. Qui démoli des standards américains pour en faire des hymnes au LSD.
C’est le power trio absolu. C’est du proto-stoner. C’est l’origine du métal. « Vincebus Eruptum » est un album culte et génial. Trente-deux minutes de pure jouissance sonore que tout métalleux se devrait d’écouter une fois dans sa vie.