BLUE CHEER – Vincebus Eruptum

Écrit par sur 9 septembre 2012

Hein ? Qu’est-ce que tu me veux Shyanna ? Un CD pour le fan de stoner et de psyché que je suis ? Mouais, encore un truc de merde c’est ça ? Ca date de 1968, vraiment ?

Et bah tu ne manques pas de culot toi. Me proposer une vieillerie pareille. Comment ça s’appelle ? BLUE CHEER ? Ah ouais j’ai vite fait entendu parler d’eux dans « Metal, Voyage Au Cœur De La Bete »… M’enfin ça a inspiré RUSH, c’pas glorieux hein… Bon bah voyons ce que ça donne hein, ça dure que 32 minutes, je devrais y arriver. En plus y’a 4 reprises.

BLUE CHEER VIncebus Eruptum Album Cover

Sorti le 16/01/1968 sur Philips.

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Tracklist :

01.Summertime Blues
02. Rock Me Baby
03. Doctor Please
04. Out Of Focus
05. Parchment Farm
06. Second Time Around

Line-up :

Dickie Peterson (chant, basse)
Leigh Stephens (guitare)
Paul Whaley (batterie)

BLUE CHEER - Banner

Au commencement était BLUE CHEER.

Ah ouais, quand même… On pouvait produire un son comme ça en 1969 ? Attends même HENDRIX foutait pas autant de disto dans ses amplis. Leigh Stephens, c’est qui ? Le maître du riff totalement barré rythmiquement ? Nan mais écoute les bruits qu’il sort. Sur la moitié des morceaux t’as l’impression d’entendre une alarme qui essaierait d’imiter de la guitare.

Ça transpire le désert et la lourdeur du soleil de plomb Californien. Les riffs… Mais les riffs quoi merde. C’est simple, hyper basique, pas recherché pour deux sous, et pourtant ça fait mouche à tous les coups. Ecoutez un peu « Parchment Farm », c’est lourd, gras, cradingue avec une disto qui vrille les tympans. Ce n’est pas métal ça peut-être ? Leigh Stephens ne violente pas sa guitare il la détruit, méthodiquement pour en tirer toute la substance, le fond du riff. Le solo sur « Doctor Please », impossible d’y résister, c’est tout.

Dickie Peterson, avec sa basse de dingue qui remplit le rôle de guitare rythmique sans vraiment être de la guitare rythmique, ça ne vous fait pas penser à Lemmy peut-être ? Dans le genre qui arrive à riffer avec une basse. Qui parvient rien qu’en grattant une corde à pondre un rythme dont la fin ne semble jamais se profiler. C’est cette basse qui renforce le côté psychédélique total du groupe qui vous fait planer sans vergogne, qui vous envoûte et vous charme.

BLUE CHEER Band

Oui, je reprendrais bien du LSD merci, c’est gentil de proposer. C’est nécessaire pour se mettre dans l’ambiance. Parce qu’une chanson comme « Second Time Around » n’a pas pu être écrite dans des conditions normales. La montée en puissance, l’intensité de l’échange basse/batterie, et le solo de guitare complètement jeté et tordu au possible.

Et puis ce morceau de clôture, avec son solo de batterie de malade, qui ferait presque rougir Bonham. OUI ! J’ose comparer un groupe culte au grand LED ZEPPELIN. Mais parce qu’en terme de lourdeur y’a pas d’autre comparaison en 1968. Le duo basse/batterie fait des merveilles sur tous les morceaux.

Mais il y a cette voix, éraillée, défoncée. Dick Peterson c’est comme Ozzy, il a une voix de merde, et pourtant tu avales tout ce qu’il dit. Il ne chante pas en rythme, il chante une note sur 36 mais le peu qu’il fait vient justifier tout le reste. Il te racle les tympans à chaque syllabe et on en redemande. La reprise d’Eddie Cochran, « Summertime Blues » par contre, montre aussi qu’il sait chanter et qu’il est capable d’aligner des refrains superbes.

BLUE CHEER, c’est quoi au final ? C’est un joyeux bordel, expérimental, psychédélique et barré. C’est des riffs de tueurs maquillés par des effets de fou (au sens littéral du terme), c’est une basse qui claque comme jamais, une batterie d’une puissance et d’une finesse rare.

Ce groupe culte trop souvent oublié pose, en 1968, les bases de tout le métal que l’on connaît, en repoussant les limites du rock psychédélique de l’époque. C’est un son ultra puissant, distordu à l’extrême. Qui démoli des standards américains pour en faire des hymnes au LSD.

C’est le power trio absolu. C’est du proto-stoner. C’est l’origine du métal. « Vincebus Eruptum » est un album culte et génial. Trente-deux minutes de pure jouissance sonore que tout métalleux se devrait d’écouter une fois dans sa vie.


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