Dès que retentissent les premières notes de « I Got A Knife » on retrouve toute la puissance des riffs d’Euroboy. Acérés, puissants, faisant mouche à chaque fois, l’apothéose est atteinte sur « Buried Alive » qui non content d’être l’un des meilleurs titres de l’album est aussi celui qui se rapproche le plus de l’ancien TURBONEGRO. On se retrouve à se trémousser à nouveau sur tous les titres, balançant son gros popotin moulé dans un jean trop serré de gauche à droite comme si nos vies en dépendaient. « Tight Leash, Loose Jeans », « Shake Your Shit Machine » fleurent bon le dancefloor, avec leurs petits claviers aussi kitschs qu’indispensables.
S’il ne fait pas oublier son incroyable prédécesseur, Tony Sylvester est sans aucun doute possible le meilleur remplaçant que le groupe pouvait trouver. Ce d’autant que TURBONEGRO revient avec lui à un son bien plus Punk que sur ses dernières réalisations et l’on est bien plus proche d’un « Ass Cobra » que d’un « Retox », avec des titres comme « I Got A Knife », « TNA (The Nihilistic Army) » ou encore l’hyper groovy « Buried Alive ». Il est aussi parfaitement à l’aise dans des parties beaucoup plus mélodiques, comme le démontre un morceau comme « Rise Below ». L’ex-leader des DUKES OF NOTHING remplit donc parfaitement sa mission dans un registre qui lui convient parfaitement.
Oui à nouveau le Death Punk de cette légende de l’underground fait mouche, avec des thèmes d’une subtilité délirante (pouvait-on faire moins classe que « I Got Erection » ? Oui, « Shake Your Shit Machine » !) mais il est vrai que l’on s’éloigne du caractère purement sexuel pourtant inséparable du groupe (rassurez-vous on a toujours notre quota de références anales), le coté horror punk de série Z (« I Got A Knife », « Dude Without A Face ») tout autant assumé n’en est pas moins parfaitement plaisant. Ne passons pas non plus sous silence l’impeccable performance de Tommy Manboy, batteur aussi simple et efficace que puissant et métronomique, qui nous permet de ne jamais perdre le rythme de nos déhanchés dans cette orgie punk décadente, servie par les soli de maitre d’un Euroboy (« Rise Below », un vrai petit orgasme sonore) un poil moins inspiré que d’habitude.
C’est d’ailleurs le seul vrai reproche que l’on peut faire à ce disque, on a parfois l’impression que le groupe s’est mis en roue libre, avec des morceaux comme « Hello Darkness » ou « Mister Sister » qui sans être mauvais sont quand même bien trop « normaux » pour le combo. Du coup, on se retrouve devant un album d’une solidité presque à tout épreuve, malgré une légère baisse d’inspiration par moments. Espérons que cela annonce une nouvelle carrière tout aussi prolifique que le chapitre Hank von Helvete. C’est en tout cas ce que ce nouvel album permet d’envisager.
Sur ce je vous laisse, je dois aller remettre mon string léopard et mes leggings en cuir avant de refaire mon mascara.
Titres préférés : « Buried Alive », « TNA The Nihilistic Army », « Dude Without A Face ».