HELLFEST – Récit d’un campeur #3

Écrit par sur 17 juin 2012

Samedi 16 juin.

On prend les même et on recommence, il est 7h30 et y’a encore des connards bourrés qui beuglent. Heureusement, je ne suis pas le seul à râler et la menace de plusieurs mecs (pas contents) de sortir pour régler des comptes finit par avoir raison des derniers pochetrons.

Les douches sont prises d’assaut dès 9h du matin, tant pis, ça attendra le soir.

Après un petit déjeuner frugal mais salvateur (super idée, à développer un peu mais mon dieu que c’est agréable), direction le site à proprement parler, avec un peu d’attente mais rien de très désagréable. Première déception de la journée, avec l’annulation d’ASG dont le stoner s’annonçait particulièrement alléchant et intéressant.

On commencera donc finalement avec la seconde moitié du show de CHANNEL ZERO… Constat simple mais efficace, le concert n’est pas à la hauteur de ce que j’ai pu apercevoir sur CD, c’est franchement raté… Dans de meilleures conditions peut-être ?

Ca décolle enfin avec les américains de STEEL PANTHER. Des vannes salaces à gogos, des gimmicks über-cliché pour un glam de très très bonne facture. Le groupe mettra une ambiance totalement déjantée pendant la durée de son show. Le guitariste ne connait qu’un mot en français et nous le fait savoir : « Nichons ! » (qui deviendra d’ailleurs l’une des phrases fétiches du festival). Le quatuor envoie sévèrement, avec des hymnes comme « Supersonic Sex Machine » ou « Asian Hooker », continuant son déluge de vannes graveleuses, pour l’hilarité générale. Ne m’attendant à rien, j’ai pris une énorme claque dans la gueule, et mes côtes ont été douloureuses pendant une bonne partie de l’après midi. A revoir impérativement !

DEATH ANGEL envahit ensuite la mainstage 2, devant un public redoutablement clairsemé, pour un concert que j’attendais sans m’en rendre compte. Je ne fut pas déçu, le groupe choisissant de nous interpréter l’intégralité de « The Ultra-Violence », son premier album sorti il y a 25 ans. Et la mes amis, quelle ne fut pas la claque… Le groupe est affuté, rien ne dépasse et on se prend tout dans les molaires (y compris les dix minutes d’instru du morceau éponyme, un rêve devenu réalité). Un show d’anthologie ou sobriété (euh ils ont oublié le backdrop ou c’est juste moi ?) et technicité à toute épreuve ont été les maîtres mots. Finalement ce samedi ne continue pas trop mal.

Ayant toujours apprécié le hard rock racé et classieux de KORITNI, je me rends compte que je viens de parler trop vite… Le son est faiblard à souhait, et la voix de Lex semble perdue dans le mix. Dommage, mais la je ne tiens pas, un arrêt au stand s’impose. Un rendez-vous manqué, mais je ne désespère pas de voir le chanteur Australien au sommet de sa forme.

UFOMAMMUT se produit sous la valley et autant dire que je les attendais de pied ferme. La tente est de nouveau archiblindée et il est impossible de s’y frayer un chemin correctement. Du coup on profite autant que possible de loin et on est pas déçu, vu que les italiens posent à merveille les ambiances (alors qu’en plein jour, je l’avoue, j’avais peur) pour un show qui m’incite à me replonger dans un doom psyché particulièrement lourd et pesant. On sent leur envie de bien faire et oui, ils font bien. Même en exterieur j’ai fini par étouffer devant la lourdeur des riffs du combo. Encore une super surprise pour un samedi dont je n’attendais qu’une seule chose.

Dans la série, les légendes ne meurent jamais, les anglais d’URIAH HEEP continuent le travail commencé par LYNYRD SKYNYRD la veille, avec un show résolument hard boogie. N’étant pas particulièrement connaisseur de leur musique, force m’est d’admettre que le combo convainc sans en faire trop, leur expérience leur permettant de dérouler devant un public sympathique et curieux mais assez peu communicatif. Qu’a cela ne tienne, rien ne semble les décourager et ils offrent ainsi un show d’excellente facture, un poil en deça de ce à quoi je m’attendais, mais j’en attends toujours trop des vieux sages… Un groupe à revoir, si l’occasion se présente.

Les coups de soleils chopés la veille (Oui, malgré les nuages, je ressemble à un homard trop cuit) commencent à se faire sentir, et un repli stratégique pendant le set d’EXODUS (qui fut, d’après plusieurs sources, une bombe atomique), me permet de constater que j’ai oublié la crème solaire… Merde.

Après une bière partagée avec les copains et un brin de repos, je me remets en route pour le concert d’EDGUY. Je ne loupe toutefois pas les deux derniers morceaux de SEBASTIAN BACH, et savoure avec un plaisir non dissimulé, « Youth Gone Wild » en me disant qu’il faudra peut-être que je me plonge dans la disco du blond vocaliste.

EDGUY est venu, a balancé et m’a carrément convaincu. La marche des gendarmes et la gouaille perpétuelle de Tobias Sammet font de ce concert le premier sur lequel je sens le public à fond. Les titres s’enchainent sans démériter, avec une setlist globalement équilibré qui insiste vraiment sur les plus gros titres du groupe. Seul défaut : Tobias parle un poil trop et à la place de son délire sur les micros SHURE (que l’orga a du apprécié, vu qu’il l’a fait tombé deux fois et de bon cœur en plus…) on aurait bien pris un petit « All The Clowns », au hasard, comme ça. Plus sérieusement, le groupe remplit parfaitement son office, et se permet même de chambrer GNR. Un peu de gaieté dans ce monde de violence, non mais.

Le temps de cavaler pour ce qui sera mon seul et unique concert sur l’altar, avec l’un de mes chouchous live : IN EXTREMO. Les récents albums des teutons restant plaisants mais sans plus, il est toujours heureux de voir que sur scène, ils assurent toujours et nous livrent une prestation des plus réjouissante. On danse, on chante, on s’amuse devant la débauche de cornemuses et de harpes, soutenue par le toujours charismatique Micha. La setlist a le mérite de prouver que les titres du dernier album passent à merveille l’épreuve de la scène : « Sterneneisen » en ouverture et surtout le génial « Viva La Vida » en clôture sont repris en cœur par une partie du public, rendant le concert d’autant plus plaisant. Seul bémol, le son est trop fort et la saturation est souvent de mise. Aller, ce n’est pas grave, ce fut encore super.

21h50. Je suis sous la valley, la tente est toujours pleine à craquer mais c’est pas grave. Je les avais loupés lors de leur dernier passage mais la je n’en raterais pas une miette. SAINT VITUS est arrivé. Les mots me manquent. Le meilleur concert de toute ma jeune vie sans aucun doute. Le groupe est impérial. Wino transpire le charisme. Pourtant il ne parle que très peu et reste vissé à son pied de micro pendant tout le concert. Dave Chandler, malgré son look post-hippie prend le temps d’insulter toutes les institutions possibles et imaginables avant de recommencer à martyriser sa guitare pour des solos aussi tordus que lourds. On prend une chappe de plomb sur la tronche et on en redemande. Wino vomit pratiquement les paroles de toutes les chansons : « I Bleed Black », « Born Too Late », « Mystic Lady » (petite rareté issue de « Hallow’s Victim ») et les nouveaux titres « The Bleeding Ground » et « Let Them Fall » qui passent avec un 14/10 l’épreuve de la scène. On en ressort lessivé, détruit, avec le sentiment d’avoir assisté à quelque chose de grand et d’unique. Définitivement le concert du week-end. Ouais dès la sortie c’est une évidence.

Un peu de temps pour s’en remettre, et profiter de la fin de MACHINE HEAD, qui livre la aussi une prestation d’enfer. Le groupe est parfaitement à l’aise et déboite sévèrement. Le vrai chouchou de l’ensemble des festivaliers.

Les GUNS AND ROSES commencent leur concert à l’heure (fait suffisamment rare pour être souligné) mais la… C’est l’impasse. D’accord le fait que je ne soit pas un fan du groupe joue peut-être mais je n’y arrive pas… J’ai la désagréable impression de regarder un DVD sur écran géant. C’est plat, fade, et sans intérêt… Je me tire à la première occasion, soit juste après « Rocket Queen ». Oui ca fait peu, mais c’est à la hauteur de ce qui est proposé.

Une nuit agitée, marquée par les nombreux cris de mes voisins de tente. Un pseudo débat sur la religion. Plusieurs réveils brutaux. J’ai des envies de meurtres. Je déteste le camping…

Concert du Jour : SAINT VITUS
Surprise du Jour : STEEL PANTHER
Phrase du Jour : « La religion c’est mal mec. Parce que tu vois la bible, elle a été écrite par un mec…. » (la phrase s’arrête réellement comme ça)


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