PREMONITION 13 – 13

Écrit par le 20 janvier 2012

Quand on s’intéresse à un domaine particulier, il y a des noms qui reviennent assez souvent. Shakespeare et Molière pour le théâtre, Bach ou Mozart pour la musique classique. Quand on est fan de doom et de stoner, au-delà des références il y a un nom qui revient régulièrement parmi les piliers des deux scènes et qui a marqué de façon durable tous les codes de ces deux scènes. Cet homme, c’est Scott « Wino » Weinrich. A son crédit, une dizaine de groupes dont SAINT VITUS, THE OBSESSED, SPIRIT CARAVAN, THE HIDDEN HAND et plus récemment donc PREMONITION 13.

Que dire de plus ? Bah que son style n’a pas beaucoup évolué depuis plus de 30 ans. Toujours hyper influencé par BLACK SABBATH, il a su se forger une identité propre, reconnaissable entre 1000.

PREMONITON 13 13 album cover

Sorti le 21/06/2011 sur Volcom Entertainment.

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Tracklist :

01. B.E.A.U.T.Y.
02. Hard To Say
03. Clay Pigeon
04. Senses
05. La Hechicera De La Jeringa (Prelude)
06. La Hechicera De La Jeringa
07. Deranged Rock’n’Roller
08. Modern Man
09. Peyote Road

Line-up :

Scott « Wino » Weinrich (guitare, chant, basse)
Jim Karow (guitare, basse)
Matthew Clay (Batterie)

PREMONITION 13 band

L'empereur du stoner a encore frappé.

Ici, PREMONITION 13 nous invite à communier avec la nature, à entrer en phase avec ce monde spirituel que nous ne connaissons pas. Sur l’album, Wino se fait l’homme médecine de la tribu. Le son y est planant, les rythmes y sont lents, les riffs sont parfaitement maîtrisés, pour nous offrir notre dose d’un Stoner Doom des plus agréables.

Le désert, et son ambivalence de chaleur et de froid, de lumière écrasante et d’obscurité oppressante, c’est cela que nous offre PREMONITION 13. Ne serait-ce que le premier titre « B.E.A.U.T.Y. » ou « Modern Man » qui passent étrangement d’un style à l’autre, le doom et le stoner, dévoilant ainsi parfaitement leur parenté et leurs similitudes.

Mais au-delà de ses apparences stoner/doom, Wino et sa bande rendent avant tout hommage au rock des 70s, à ce psychédélisme décomplexé, cette volonté d’offrir une musique puissante tout en restant furieusement aérien et planant (chaque seconde de « Senses », vous mettra dans un état de transe quasi méditative, tant cette dimension y est imposante).

PREMONITION 13 Band

En écoutant « Deranged Rock’n’Roller », on dirait presque un morceau sorti de la tête de Lemmy, alors qu’il était entre HAWKWIND et MOTÖRHEAD. La batterie, hyper carrée de Matthew Clark, ses rythmes basiques mais toujours entraînants, sa frappe faisant allègrement penser à un Bill Ward ou un Filthy ralentit sont vraiment le cœur de l’aspect rock de cet album, tant on se rend compte qu’elle est capitale et fondamentale à l’ensemble.

Mais ce qui surprend vraiment c’est le guitariste Jim Karow en effet, il n’est pas forcément simple de laisser sa patte sur un album forgé par l’imposant Weinrich et pourtant leurs parties de guitare se mêlent en s’entremêlent, de sorte que l’on ne sait plus trop lequel des deux prend le pas sur l’autre. L’impressionnante introduction de « Clay Pigeons », qui en quelque secondes passe d’un stoner planant à un doom furieux et abrasif ou encore « La Hechicera De La Jeringa » (ce qui se traduit grossièrement par « La Sorcière De La Seringue ») présentant un prélude hyper psyché alors que le morceau est tout simplement excellent avec son riff lead, qui semble tout droit ouvrir les portes de l’enfer.

Et puis il y a cette voix. Cette impressionnante voix rocailleuse, sculptée par l’alcool, le tabac et la désillusion. Ce timbre si particulier qui fait que l’on aimera ou détestera cet album en quelques secondes. La voix de Scott Weinrich, prêche ici une fin du monde à laquelle aucun ne pourra échapper, mais il la rend furieusement jouissive au final.

Car sous ses dehors bourrus et basique, la musique de PREMONITION 13, cache une vraie mélodie, envoûtante et enivrante, qui repose et intrigue à la fois. Subtil mélange de chacun des groupes marqués par le passage de l’imposant frontman. Cette mélodie qui se laisse buriner par le soleil et la puissance du doom celui-ci la refaçonnant sans jamais l’altérer, sur « Peyote Road » ou « B.E.A.U.T.Y. » à nouveau, ce morceau d’ouverture étant vraiment le titre le plus marquant de tout l’album.

Oui vraiment, Wino nous livre ici l’un de ses albums les plus aboutis, fruit de près de 20 ans de jams sous toutes les appellations possible. Si vous êtes un habitué du bonhomme, n’hésitez absolument pas, « 13 » est l’un de ses meilleurs albums, tous projets confondus. Si en revanche vous êtes un novice en la matière, cet album est aussi un excellent moyen de rentrer dans son univers musical, et un très bon moyen de s’initier à la scène doom stoner.


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